Bangkok, Thailande

Le bouddhisme, une religion qui a 2 500 ans et affiche 350 millions d’adhérents dans le monde entier, a été et reste pour les adventistes du septième jour aussi bien un défi qu’une réussite missionnaires. Après 14 ans d’efforts, un Centre d’études bouddhistes a été fondé par l’Église pour trouver les approches permettant d’expliquer Jésus à des gens dont la culture et la religion ne font pas la moindre référence à une divinité personnelle.

Scott Griswold dirige le Centre d’études bouddhistes (Buddhist Study Center) de Mission globale, situé à Bangkok, capitale de la Thaïlande. Forts de six ans de plantation d’Église au Cambodge — pays à prédominance bouddhiste — et après moult prières, son épouse et lui ont décidé, il y a plus de deux ans, de saisir cette opportunité.

« Pour moi, il s’agit de demander : « Seigneur, que veux-tu que je dise ? » » explique S. Griswold à propos du partage de l’Évangile avec les bouddhistes. « Il les connaît, il les a regardés grandir, dès leur plus jeune âge. Il sait tout d’eux et de ce avec quoi ils se débattent. »

Pour lui, la plus grande difficulté rencontrée quand on veut partager l’Évangile avec les bouddhistes tient à la caractéristique unique du christianisme, qui ne correspond en rien à leur conception du monde ; en conséquence, cela n’a pour eux aucun sens. « C’est comme si on voulait mettre en place des pièces de puzzle qui ne seraient pas les bonnes, » dit-il.

Les bouddhistes croient au karma, qui maintient que « pour chaque événement se produisant, s’ensuivra un autre événement dont l’existence aura été causée par le premier et ce second événement sera agréable ou désagréable [en fonction de] l’habilité ou de la maladresse de sa cause. » En d’autres termes, la responsabilité des mauvaises actions est directement en rapport avec les actions de la personne concernée, dans sa vie actuelle ou dans une vie passée.

Scott Griswold raconte l’histoire d’un de ses amis bouddhistes, au Cambodge : « Quand il vit pour la première fois une image de Jésus sur la croix, dans une église, il dit : « Pourquoi donc adore-t-on quelqu’un qui a eu, à l’évidence, un aussi mauvais karma ? Je veux, dire… Regardez comment il est mort ! Il doit avoir fait quelque chose de vraiment très mal. » »

S. Griswold continue : « Et puis, quand on lui a expliqué : « Non, Jésus a eu une vie parfaite, » il a réagi ainsi : « Bon, peut-être dans cette vie, mais pas dans sa vie précédente. Il faut qu’il ait fait quelque chose de mal [pour mourir ainsi]. » »

Aussi impossible que cela puisse paraître en de telles circonstances, Scott Griswold a fait l’expérience de la force avec laquelle l’Évangile peut toucher le cœur des gens. Alors qu’il visitait un temple bouddhiste et séjournait dans la maison de quelqu’un à cet endroit, il raconte qu’il voulu parler de Jésus mais se rendit compte que la langue thaïe lui posait des difficultés.

« Mon thaï n’était pas très bon et son anglais ne l’était pas du tout, et nos échanges étaient donc plutôt chaotiques quand tout d’un coup il a dit quelque chose qui m’a complètement interloqué : « Chaque fois que je suis de mauvaise humeur, quand je suis vraiment fâché, je pense à Jésus. » »

« J’ai dit : « Quoi ? Que voulez-vous dire, que vous pensez à Jésus sur la croix ? » Et il a répondu : « Je pense à la manière dont Jésus a été tellement maltraité, comment on lui a craché dessus et au mal qu’on lui a fait, mais il est resté calme, il ne s’est pas mis en colère. En fait, il leur a pardonné. Et alors, toute ma colère s’en va. » »

Scott Griswold dit qu’il s’est alors enfin rendu compte qu’il y avait un morceau de l’Évangile qui pouvait correspondre au puzzle des croyances bouddhistes. La tâche qu’il s’est actuellement donnée est l’étude du bouddhisme theravada, une branche plus conservatrice et plus stricte, pratiquée surtout au Sri Lanka, au Laos, au Cambodge, en Thaïlande et au Myanmar — qui sont tous des pays du sud de l’Asie.

Il rédige actuellement un manuel pour bouddhistes ainsi que d’autres documents pour leur expliquer le christianisme. Il travaille aussi avec l’équipe de Mission globale pour préciser ce qui fait que le christianisme et l’adventisme semblent toujours très étrangers à la culture bouddhiste, au lieu de s’en rapprocher.

Ce sont des tâches qui en intimideraient plus d’un, mais Scott Griswold a une conviction qui garantit sa fidélité à sa mission : « Je crois réellement que dans toutes les cultures il demeure un morceau de l’image de Dieu. Oui, il y a le péché. Il y a des choses qui ont été abîmées. Mais si on y regarde bien, on peut voir la beauté du Seigneur qui scintille. »

Image by ANN. ANN
Image by ANN ANN

Top news

Un menssage pour les derniers jours
Le conseil d’administration de l’Université de Montemorelos réaffirme son engagement et planifie sa croissance future
Des dirigeants adventistes s’allient contre les puces dans l’ouest du Kenya