Silver Spring, Maryland, Etats-Unis.
Après la présentation d’un rapport, suite à une série de conférences internationales sur la foi et la science, le Comité Annuel de l’Église adventiste du septième jour a considéré les recommandations et a nommé une commission pour préparer la réplique du Comité.
Le rapport « Une Affirmation de la Création », qui a été présenté aux délégués par Lowell Cooper, vice-président général de l’Église mondiale et président de la commission chargée d’organiser les conférences, soutient la croyance adventiste basée sur la foi au sujet du récit de la création ; il exprime aussi une affirmation de l’érudition adventiste dans la théologie et la science.
L’avant projet du rapport, rédigé à la fin des conférences sur la Foi et la Science des années 2002 à 2004, a été remis au comité de l’Eglise mondiale, qui a établi une série de consultations sur une période de trois ans, sur les thèmes de la foi et la science, en particulier ceux ayant à voir avec la compréhension adventiste des origines, en plus de l’évaluation des découvertes de la science et de la théologie, ainsi que de la manière qu’elles interagissent, contribuent et mettent au défi la compréhension adventiste des origines.
Lors d’une discussion de presque deux heures sur les recommandations contenues dans le rapport, les membres du comité ont affirmé que les résultats des conversations avaient « de la valeur » et « du sens » dans ce climat d’aujourd’hui où l’évolution est à l’ordre du jour.
Le document de huit pages a été présenté aux délégués avec trois recommandations spécifiques :
(1) La compréhension historique que l’adventiste du septième jour a du récit de la Genèse, sera affirmée plus explicitement, pour réagir à ce que certains interprètent comme un manque de clarté dans le numéro 6 des Croyances Fondamentales ;
(2) Les dirigeants de l’Église à tous les niveaux seront encouragés à évaluer et à contrôler l’efficacité des systèmes et des programmes ecclésiales dans la préparation des jeunes gens, y compris ceux qui fréquentent des écoles non-adventistes, pour qu’ils acquièrent une compréhension biblique des origines et qu’ils soient conscients des défis auxquels ils peuvent avoir à faire face à l’égard de cette compréhension ; et
(3) Les érudits adventistes du monde entier, auront l’occasion de dialoguer et de faire des recherches dans un cadre interdisciplinaire, dans un environnement sûr.
Le pasteur Jan Paulsen, président de l’église mondiale, a dirigé les débats.
Dans ses remarques de conclusion, pasteur Paulsen a répété ses commentaires précédents, en disant que « l’église n’a jamais douté de sa position, » et plusieurs délégués ont exprimé leur appréciation sur la manière que ce rapport a souligné la solidité de cette croyance fondamentale de l’église.
Citant une déclaration dans le rapport où il est dit que : « alors que nous acceptons l’affirmation communément admise de la compréhension de l’église au sujet de la vie sur terre, nous reconnaissons que certains parmi nous interprètent le récit biblique avec des arguments qui mènent à des conclusions totalement différentes, » Martin Feldbush, directeur des Ministères d’Aumônerie (Chaplaincy Ministries) de l’église, a commenté qu’il « paraît que la tâche n’est pas terminée… Tous sont d’accord que le Créateur y a participé… [Mais] il y a des conclusions vraiment différentes sur la participation du Créateur dans le processus de la création. Il y a un besoin de dialogues ininterrompus et de recherches, [mais] comment continuerons-nous à gérer ou à chercher à résoudre ces conclusions totalement différentes ? »
Roy Adams, rédacteur adjoint de la Revue Adventiste, demanda à ceux qui ont participé aux travaux s’il « y avait, après tant de réflexion, quelqu’un qui aurait changé de position au cours des débats ? » Et si « ceux qui avaient suivi [les conférences] étaient satisfaits de voir de l’argent ainsi dépensé si personne n’avait changé de position ? »
Delbert Baker, président de l’Université Oakwood à Huntsville, dans l’Alabama, Etats-Unis, a donné son avis d’éducateur et a dit qu’il « n’avait pas compris qu’il y aurait quelque changement ou modification dans la doctrine, mais a estimé que l’église s’est occupée d’un thème essentiel, qui avait besoin d’être réadapté pour notre époque. »
« Il y eut une bonne collaboration, une discussion ouverte, des exposés simples, l’aboutissement heureux d’être arrivés à se mettre ensemble et de s’entretenir sur un sujet si important pour ce 21e siècle.
Ceci a été le genre de chose que j’ai entendu dire à des théologiens dans les institutions d’enseignement : il nous faut parler de ces choses, [de] l’apport concret de toute l’histoire de notre église. Quand nos jeunes verront ce document, [il] leur dira que l’église cherche à regarder ce thème avec une nouvelle perspective et à le rétablir dans le contexte de notre temps. Je pense que c’est une bonne chose. »
La discussion a aussi souligné que le comité de quatre personnes chargées de l’élaboration d’une suite au rapport ne doit pas seulement considérer une déclaration de réaffirmation de la Croyance Fondamentale de l’église quant à la création, mais que cette déclaration devrait exprimer la signification de la croyance avec plus de spécificité. Pour la rédaction d’une réponse aux recommandations du rapport, le comité sera présidé par Lowell Cooper assisté de Angel Rodriguez, directeur de l’Institut de recherches bibliques, de L. James Gibson, directeur de l’Institut de recherches de Géoscience et William G. Johnsson, rédacteur de la Revue Adventiste, comme membres.
Faisant des commentaires sur la recommandation de souligner ce que certains interprètent comme un manque de clarté dans la déclaration doctrinale relative à la création, Ted N. C. Wilson, vice-président général de l’église mondiale, déclare : « je pense que le vote que nous prenons ici, est extrêmement important et aidera le champ mondial à comprendre ce que nous voulons dire par numéro six… Six jours littéraux sont jours de 24 heures littérales. A la place du mot ‘littéral,’ Ce serait utile [d’employer] le mot ‘contigu’, ou ‘séquentiel’. «
Il a aussi suggéré qu’il y ait « une plus grande clarté exprimée dans l’identification du déluge comme ayant été un événement mondial, et non simplement, un événement localisé. »
Kent Staunton, membre laïc du comité, venant de l’Australie, a dit ressentir « un certain malaise » devant les expressions de croyance « qui ne laissent aucune place pour les différences. » Il a ajouté : « Il est intéressant, je pense, de constater que Dieu n’a pas créé le monde en noir et blanc. Mais qu’Il a créé un monde en couleurs. Je me sentirais gêné avec quelque chose qui chercherait à enlever les différences au nom de l’unité, par crainte qu’il y ait quelque chose qui soit exclusif et crée de la division au lieu de s’intégrer dans une poursuite de l’unité. Soyons très prudents… Employons les Paroles de l’Écriture sainte. Quand nous faisons des ajouts aux Paroles de l’Écriture sainte nous devons être très prudents… [Les Paroles] de l’Écriture sainte sont ouvertes pour avoir des nuances et nous devons être ouverts à ces nuances. »
Gerry Karst, un vice-président général, a fait mention de l’impact de la croyance de la création « sur ceux qui sont engagés dans le ministère de l’enseignement adventiste.
« Les jeunes de notre église [et] leurs parents sont en droit de s’attendre à ce que leurs enfants reçoivent une éducation adventiste dans tous les domaines. En ces années de formation de leur vie, ils ont besoins d’être exposés à des points de vue divers, mais à la fin du jour ils ont le droit d’entendre de la part des enseignants qui croient par conviction ce que l’Adventisme enseigne sur un sujet spécifique, » a-t-il conclu.