17 juin 2008, Silver Spring, Maryland, Etats-Unis… Ansel Oliver/ANN
Pardon Mwansa désire changer la conception que se font les gens du SIDA — tant les gens qui soignent les patients atteints du SIDA, que ceux qui peuvent contracter la maladie.
Mwansa, l'un des neuf vice-présidents de l'Eglise Adventiste du Septième jour, a récemment accordé une entrevue concernant ses nombreux voyages et les progrès de l'église dans l'établissement d'un programme Adventiste conduisant à la licence au sein du continent Africain.
Mais après une entrevue, alors qu'il achevait son discours inaugural qu'il devait délivrer à l'Université de l'église de Babcock au Nigéria. Mwansa a répondu avec beaucoup d'enthousiasme à une nouvelle série de questions, en partageant d'une voix tendre et ferme sa vision pour que l'église arrive à combattre le SIDA. L'église, dit-il, devait changer sa vision par rapport aux patients atteints du SIDA et ses approches pour prévenir la maladie.
Bien que ce ne soit pas pour la première fois qu'il ait été appelé à prendre « une position active » dans la lutte contre le SIDA, Mwansa avance que d'autres méthodes de prévention ainsi qu'un changement de mentalité devraient compléter la campagne de l'église par le biais de son Ministère International du SIDA (AIDS International Ministry), inauguré à Johannesbourg, Afrique du Sud en 2003.
Mwansa, qui détient un doctorat en missiologie de Andrews University de Berrien Springs, dans le Michigan, a hésité quand on lui demanda son âge, il a plutôt fait remarquer qu'il était le plus jeune vice-président.
Extraits de l'entrevue avec Pardon Mwansa:
Adventist News Network: Le mois dernier vous avez reçu la lettre des autorités intérimaires en vue d'élaborer un programme conduisant à l'obtention d'une licence au Kenya. A-t-il fallu attendre assez longtemps avant de commencer à fonctionner?
Pardon Mwansa: Pas vraiment. Ceci s'est fait assez rapidement. Nous avions connu un record au Kenya en obtenant cette lettre des autorités intérimaires. Elles nous ont dit que pour certaines autorisations il fallait attendre huit ans. Nous avions été le premier à l'obtenir en quatre ans. Ceci est dû à la rigueur du Bureau de Contrôle des Standards.
ANN: Quel est l'objectif de l'église en établissant cette nouvelle université?
Mwansa: C'est un objectif assez élevé. Nous essayons de nous positionner en intervenant de manière convenable. Je pense… vous savez, j'ai joué au volleyball au lycée, j'aurais souhaité pouvoir en jouer aujourd'hui, mais je n'ai pas le temps. En volleyball, vous surveillez la balle. Quand elle se trouve au centre, vous devriez vous positionner en vue de prévenir toute frappe qui pourrait venir du côté opposé. L'église d'Afrique se développe rapidement. Très rapidement. Il convient donc que l'église se positionne dans le domaine de l'éducation de ses membres, de son personnel, de ses dirigeants.
ANN: Que peut offrir l'église aux gens de cette région?
Mwansa: Il y a une chose que nous pouvons offrir au monde, je pense… notre message d'espérance et de résurrection est vraiment unique. Le monde peut intervenir en cas de désastre. Il peut envoyer des psychologues pour conseiller ceux qui ont été traumatisés. Mais Je pense que c'est seulement le message du chapitre de Jean 14 qui dit, « Je vais vous préparer une place. » Je pense que le message de notre église dépasse le cadre d'une simple déclaration biblique. De préférence, c'est un message d'epérance.
ANN: Quels sont les défis que nous confrontons dans nos actions pour contrecarrer le SIDA?
Mwansa: Probablement le plus grand défi est qu'il ait laissé les frontières de l'Afrique. Parmi les pays qui connaissent des pourcentages les plus élevés à présent il faut citer la Chine, l'Inde et la Russie. C'est une préoccupation globale.
ANN: L'église devrait avoir une réunion autour du SIDA programmée pour le mois de février au Kenya, mais elle a été annulée à cause des troubles politiques?
Mwansa: Oui, c'était pour considérer les moyens d'intervention.
ANN: Comment l'église intervient-elle?
Mwansa: Par la prévention, l'éducation, les soins. Vous savez, ce que je désire c'est qu'il faudrait que l'église aborde le sujet du point de vue pratique. Le monde n'est pas un monde Chrétien. Plusieurs (personnes), elles ne vont pas changer leur style de vie à cause du SIDA. Donc (quand) nous leur disons, « Voici ce que vous devriez faire pour prévenir le SIDA, » elles ne vont pas le faire. Le problème est alors, Que devons nous faire pour les aider si elles ne se préoccupent pas de ce qui est bon ou mauvais? Je supppose que nous devrions changer notre campagne dans la lutte contre le VIH/SIDA et viser des questions qui leur paraît logiques à la place des questions de moralité.
ANN: Tel que?
Mwansa: Tel un père qui pourrait contracter le HIV/SIDA, posez lui des questions concernant ses enfants. « Qu'arrivera-t-il à vos enfants si vous avez le SIDA? La préoccupation a changé en ce qui a trait à sa bonne ou mauvaise conduite à la question, « Est-ce que je me soucie de ma famille? »
ANN: Comment cela peut-il changer la façon de penser?
Mwansa: S'il s'agit de bien ou du mal une personne peut dire, « Laissez moi tranquille concernant ce qui bien ou mal. » Mais quand (vous) dites: Vous savez, vous avez un enfant de deux ans, aimeriez-vous que cet enfant grandisse sans ses mère et père? » C'est quelque chose qui porte à réfléchir. Et je préfèrerais que nous utilisions ces sortes d'arguments. Il n'est pas permis à tous de cerner les questions qui tournent autour du « bien » ou du « mal. »
ANN: Qu'en est-il de la prévention?
Mwansa: La prévention est extrêmement cruciale. Avec tout le respect que je voue à tous ces idéaux, je tends (à m'associer) aux gens qui sont pratiques — explication: ce monde n'est pas peuplé de personnes qui lisent le livre des Romains et les livres de la Genèse et de Luc. Ce monde a des gens qui regardent la télévision et écoutent la musique qui ne leur parlent pas du Christ. Et de pareilles personnes, la première chose qu'elles font quand elles sont confrontées à un problème où il se pourrrait qu'elles auraient contracter le SIDA, elles ne se pensent pas à une déclaration de Luc au chapitre quatre. Elles pensent à leur désir et leurs émotions. Donc je dis toujours, quand il s'agit de prévention nous devrions jeter autant de filets que nous le pouvons… sans exclusions.
ANN: Quels sont les filets que nous n'avions pas jetés et qui pourraient l'être?
Mwansa: Par exemple, J'ai etendu parler d'église, où les personnes ferventes disent qu'il faut enseigner de changer le style de vie (que l'usage de préservatifs) ne convenait pas. Ce serait le cas si la personne pense au bien et au mal. La vérité est que les gens de ce monde ne pensent pas à ce qui est bien et mal. Donc quand je dis de jeter le filet autant que nous le pouvons, en réalité il faut utiliser tout ce que nous pouvons en vue de sauver celui qui doit être sauvé.
ANN: Vous aviez dit au cours d'interventions précédentes que vous aviez abordé ces questions avec vos propres enfants et parlé des choix qu'ils devraient librement faire. Auriez-vous prôné une approche de « jeter tous les filets » en ce qui les concerne?
Mwansa: Je leur parle des choix à faire très, très sérieusement. Je me dis qu, si après leur avoir parlé des choix et qu'ils soient dans une situation oû ils ont failli de faire le bon choix, je préfèrerais qu'ils utilisent quelque chose qui les empêcherait de contracter le VIH/SIDA. Cela ne va pas dire que je ne crois pas à l'éducation, c'est tout simplement que je veux prévenir le malheur qui peut arriver. Et, pour aborder le côté pratique, les gens de l'église ne sont pas l'abri du péché. Mêmes les gens de l'église perdent de vue le « ainsi a dit l'Eternel. » Et quand les gens se laissent aller, je pense que la sagesse nous convie aussi de les sauver des malheurs et des conséquences de leur comportement par tous les moyens disponibles qui ne nuisent pas.
ANN: Vous aviez dit que le SIDA continue à faire des ravages dans certaines parties du monde. Comment arriver à le vaincre?
Mwansa: Parfois quand il est tout simplement chez eux. Vous voyez, c'est une autre chose d'avoir un patient atteint du HIV/SIDA à l'hopital. C'est une autre situation que de l'avoir chez eux. Quand une personne qui vit chez vous a le SIDA, vous ne le considérez pas comme une personne de mauvaise vie, même si à la vérité, elle est immorale, Vous la considérez comme un enfant, un frère, une soeur qui a besoin d'aide. Je pense que nous devrions agir suivant un modèle d'amour en lieu et place de celui du jugement.
Réseau Adventiste de Nouvelles