8 Septembre 2009, Silver Spring, Maryland, Etats-Unis…Elizabeth Lechleitner/ANN
En examinant la portée de la législation proposée contre les discours de haine, les membres du Collège des Experts de l'Association Internationale de la Liberté Religieuse ont rédigé une déclaration jugeant la diffamation des lois religieuses inutile la semaine dernière au cours de la 11ème rencontre annuelle du groupe.
Au cours des discussions tenues du 1er au 3 septembre au siège et dans d'autres bâtiments de l'église Adventiste mondiale à Washington D.C., les membres du groupe ont été d'accord pour dire que la loi existant déjà sur les droits de l'homme au niveau international représente un moyen suffisant pour protéger les groupes religieux contre les discours de haine qui peuvent se traduire par la discrimination ou la violence.
La déclaration arrive alors que des entités internationales telles que les Nations Unies préconisent des lois spécifiques visant les discours de haine dans le but de contrecarrer les crimes alimentés par la haine religieuse.
Bien que les experts partagent la motivation qu'il y a derrière ces lois, ils ont déclaré que leur mise en application pourrait avoir l'effet inverse, empiétant sur la liberté d'expression individuelle, qui inclut le droit de critiquer les croyances et les pratiques religieuses.
« Bien qu'il y ait des lois garantissant déjà la liberté religieuse, si je suis offensé, je peux faire appel à cette autre loi qui supplante la première, » a déclaré Robert Seiple, ancien ambassadeur des Etats-Unis pour Liberté Religieuse Internationale, en évoquant l'hypothèse du casse tête moral qui pourrait découler, d'après lui et d'autres membres du panel, des lois sur la diffamation des religions.
« Les bonnes lois et les bons avocats ne garantissent pas le bon comportement, » a-t-il ajouté.
La déclaration réitère les conclusions auxquelles étaient parvenus les membres du groupe lorsqu'ils se sont rencontrés la première fois pour discuter l'été dernier à Bucarest en Roumanie du problème de la diffamation des religions qui ne faisait qu'émerger à l'époque. Sans une définition de la diffamation des religions acceptée universellement, les experts s'inquiètent de ce que les lois cherchant à éliminer les discours de haine, ne soient appliquées arbitrairement et injustement.
Bien que des membres du panel tels que Rosa Maria Martinez de Codes, professeur à l'Université Complutense à Madrid en Espagne, soient d'accord pour qu'il y ait une « marge de respect » pour les croyances divergentes, le panel a conclu que le dialogue et l'éducation, plutôt que la législation, peuvent mieux permettre de cultiver une telle attitude.
Parmi les nombreuses suggestions, la déclaration propose que le gouvernement, les leaders religieux et ceux de l'éducation encouragent « la compréhension, la tolérance, le respect et l'amitié » entre les membres des différentes communautés religieuses.
« Il nous faut élever notre réflexion au dessus du dénominateur commun de la tolérance de base pour arriver à la véritable compréhension, » a dit Robert Seiple.
La déclaration appelle également les défenseurs des droits de l'homme à « surveiller de près » la mise en application des lois déjà adoptées sur la diffamation des religions afin de protéger contre d'éventuelles « conséquences contre-productives. »
Les membres espèrent qu'en plus des experts des droits de l'homme et des Nations Unies, la déclaration parvienne aussi aux membres de la communauté des agences non gouvernementales ainsi qu'aux chefs d'état.