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5 Juin 2011, Montego Bay, Jamaïque…Ansel Oliver

Le couple de touristes venant de Suède semblait être en territoire familier lorsqu'il est entré récemment dans l'église Adventiste de Wimbledon en Angleterre au milieu du service, bien qu'il s'agissait pour eux d'une première visite. Pasteur Sam Neves a interrompu son sermon pour les accueillir et les inviter à occuper les deux derniers sièges au premier rang de cette église qui compte160 places assises. Il a plus tard découvert qu'ils suivent l'église en ligne et qu'ils considèrent cette congrégation comme la leur.

Ce résultat est enraciné dans une décision de comité d'il y a trois ans, suite à la demande audacieuse de pasteur Neves d'une somme de 15000 livres (16800 euros environ) pour un ministère par les médias – soit le montant total du budget de l'église à l'époque.

Le comité était divisé en deux, dit-il, mais trois rencontres plus tard, il a donné son accord.

Maintenant la technologie permet aux membres d'inviter plus facilement leurs amis qui ne fréquentent pas d'églises à partager des expériences avec la famille de l'église. Une fois par mois, l'église organise un service à l'attention des amis, et les membres partagent des liens en ligne vers des vidéos et d'autres ressources que leurs amis peuvent « consulter. »

La présence en ligne d'une église n'est pas un cas unique dans la dénomination, mais pasteur Neves indique que la démarche est rare pour une petite église et montre bien comment la technologie, peut aider à mettre en relation les gens qui cherchent Dieu. Ce ministère inclut aussi des membres versés dans l'univers des médias et qui autrement pourraient ne pas fréquenter l'église régulièrement, a-t-il précisé.

Sam Neves, 29 ans, est originaire du Brésil et a obtenu une maitrise en théologie de Newbold College en Angleterre. Il a partagé son histoire lors du forum du Réseau Mondial d'Evangélisation par Internet la semaine dernière, une conférence annuelle de l'église Adventiste sur la technologie du web.

Avant de s'adresser à l'auditoire, il a parlé avec ANN de la raison pour laquelle les messages devraient inspirer, pas simplement convaincre. Il a aussi partagé ce qu'il a appris au sujet de l'évangélisation Adventiste et comment il aurait lancé un ministère par internet différemment.

Extraits de l'interview :

Adventist News Network : Pourquoi avez-vous considéré qu'il était si important d'insister auprès de votre comité pour avoir un ministère en ligne ?

Sam Neves : Nous voulions aller au-delà des murs de notre petite église. Sortir dans la communauté signifie parfois simplement se tirer une balle dans lied. Nous sommes situés dans un lieu qui est une plaque tournante mais mes membres viennent d'un peu partout. Mon impact ne se situe pas à l'église, mais dans ces différents endroits. Oui, nous gardons toujours l'église ouverte et nous donnons de la nourriture aux sans abris, mais le véritable impact ne se produira pas ici parce que les membres n'y vivent pas. Par conséquent nous avons voulu amener ce que nous avons ici dans l'environnement où ils se trouvent.

ANN : Sur quoi mettez vous l'emphase dans vos services conçus pour les gens qui venant du milieu séculier?

Neves : Le mot clé pour les anciens est de faire en sorte que le service demeure « divertissant. » C'est considéré comme un gros mot dans certains cercles et certains de mes membres ne sont pas prêts pour ça. Mais les gens séculiers aiment être divertis – ils vont assister à des représentations et à des spectacles d'humoristes, et ils sont habitués à la scène. Ce service doit être divertissant et inspirateur et aussi leur lancer un défi parce que c'est ce que veulent les personnes du milieu séculier. Elles s'attendent à se voir lancer un défi par rapport à leur indifférence vis-à-vis de la souffrance qui est présente dans leur monde. Donc au lieu de dire « divertissant », je dis maintenant à mon église que le service doit être « attachant » et depuis je n'ai pas eu de problèmes.

ANN : Qu'avez-vous appris en mettant en place ce ministère ?

Neves : Cet environnement est un véritable aimant pour les jeunes professionnels qui sont des spécialistes des médias mais qui ont une foi fade parce qu'ils n'ont aucun exutoire pour réaliser des productions de médias dans un environnement pieux. Leandro Silva est un producteur pour la chaine de TV Sky Channel 219, maintenant au lieu d'être en marge de l'église, il a été intégré. Jader Feijo lui est développeur d'applications, quand je l'ai rencontré il était sur le point de laisser l'église, mais maintenant il est heureux dans la production de médias pour l'église.

ANN : Vous avez appris autre chose ?

Neves : Nous avons appris que l'évangélisation, ça marche. Les Adventistes réalisent que leur culpabilité s'en va lorsqu'ils rejoignent leur communauté ecclésiale en ligne et regardent depuis chez eux.

ANN : culpabilité ?

Neves : Lorsque je passe d'église en église nous poussons l'évangélisation, « amener vos amis à Jésus, » mais dans le monde occidental, nous ne faisons pas ça en réalité. Nous ne sommes pas à l'aise et certains peuvent se sentir coupables à cause de cela. Cela semble plus facile [pour les membres] de s'épanouir en invitant leurs amis en ligne.

ANN : En regardant en arrière, quelles sont les choses que vous auriez faites différemment ?

Neves : J'aurais investi moins au départ et j'aurais investi progressivement au fur et à mesure que les personnes adéquates auraient rejoint l'équipe et que leur compétence technique augmenterait. Nous avons dépensé environ 13000 livres (environ 14500 euros) en équipement et pour la mise en place.

ANN : Quels sont vos plans pour l'avenir ?

Neves : Ce n'est pas suffisant de faire cela une fois par semaine, donc nous essayons de lancer une chaine sur le web. Nous n'avons pas beaucoup de matériel intéressant, mais nous avons découvert que les téléspectateurs ne seront pas dérangés par une webcam bon marché pourvu que ça soit en direct. La date de lancement est prévue pour le 1er juillet, un vendredi soir, avec un service différent.

ANN : Différent de quoi ?

Neves : Nous avons réalisé que les gens chez eux sont plus impliqués s'ils sont mentionnés [par leurs noms] et s'ils peuvent poser des questions. Donc vendredi soir nous adopterons ce format. Le sermon, je veux dire le message, durera 13 minutes et nous passerons 25 minutes sur les questions ayant trait au sujet. Nous avons aussi découvert que le contenu doit être bon.

ANN : Comment définissez vous un « bon » contenu ?

Neves : « inspirateur. » Pas nécessairement « convaincant. » Historiquement, l'Adventisme a cherché à convaincre. Si nous voulons avoir un impact sur le monde séculier, nous devons apprendre à inspirer.

ANN : Et comment ?

Neves : Jésus, Il avait la vérité, pas grâce aux déclarations qu'il faisait, mais grâce à sa vie. C'était la vraie vie. C'est pourquoi aucune personne séculière n'a de problème avec Jésus. La vraie vie est une source d'inspiration en elle-même.

Traducteur: Patrick Luciathe

Image by ANN. Ansel Oliver/ANN

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