31 octobre 2011 – Mimai, Floride, Etats Unis…Libna Stevens/DIA

Aller à contre-courant peut être difficile et douloureux, cependant c'est exactement ce que sont engagés à faire les dirigeants Adventistes dans la Division Inter Américaine (DIA).

Près de 100 dirigeants d'église de la DIA se sont mis d'accord pour s'attaquer à la tache monumentale de toucher les plus de 100 groupes de populations du territoire qui n'ont pas encore entendu l'évangile dans leur propre langue. Les leaders se sont engagés à poursuivre cette nouvelle emphase intense lors du Sommet de Mission Adventiste qui s'est tenu au siège de la DIA à Miami en Floride du 23 au 26 octobre 2011.

Ces populations non encore touchées dans quelques 1000 régions à travers le territoire parlent quelques 700 langues ou dialectes, une tâche devant laquelle on retrouve les dirigeants confiants et assoiffés de confronter ce difficile challenge.

« Il ne s'agit plus de prendre la fuite face à la difficulté, » a déclaré pasteur Israël Leito, président de l'Eglise Adventiste en Inter Amérique alors qu'il s'adressait aux coordinateurs de Mission Adventiste et aux présidents de champs au début du Sommet. « Nous chercherons les endroits les plus difficiles en Inter Amérique et nous partiront à l'assaut de ces endroits avec la vérité. Nous voulons faire encore mieux alors que nous réalisons la mission de l'église, » a-t-il ajouté.

Réaliser la mission de l'église a été le moteur des laïcs et des pasteurs qui travaillent de manière infatigable pour proclamer l'évangile dans leurs communautés à travers l'Inter Amérique, cependant, ont indiqué les leaders, ce n'est pas suffisant pour atteindre les groupes de populations tels les Hindous et les Musulmans dans la Caraïbe, les Mayas au Guatemala et dans certaines régions du Mexique, les Aztèques au Mexique, les indigènes du Venezuela et même certaines communautés dans les grandes villes.

« Nous n'avons pas été obéissants à la vision divine, et Dieu nous rappelle à obéir à sa perspective intentionnelle. Son plan à l'origine était que l'évangile soit prêché à toute tribu, à toute langue et à toute nation, » a dit pasteur Télémaque, directeur de Mission Adventiste pour l'église en Inter Amérique et organisateur du Sommet.

Il s'agit d'être la voix pour ceux qui ne sont pas encore touchés, a ajouté Samuel Télémaque. « Mission Adventiste cherche à donner une voix et à défendre la cause de ces personnes en leur prêtant attention et en partageant l'évangile, » a-t-il expliqué. « C'est pourquoi l'organisation considère ses ressources, et aussi la réaffectation de ses ressources financières, ses ressources humaines afin d'atteindre ces personnes. »

Tout au long du Sommet, pasteur Télémaque a souligné que « Dieu a besoin de voix dans l'église défendront véritablement cette cause visant à atteindre ceux qui ne sont pas encore touchés. »

Ces voix compteront beaucoup sur des leaders qui sont maintenant davantage conscients du défi et qui ont compris l'objectif et ont placé l'emphase du Sommet de Mission Adventiste sur la tâche à terminer et consistant à enter dans les régions non encore touchées et à y implanter des églises.

Les présidents de champs et les coordinateurs de Mission Adventiste venant des 21 unions de la DIA, et aussi les doyens des 14 universités de l'Inter Amérique ont reçu quelques 40 heures de formation sur les fondations bibliques, l'histoire et la structure de Mission Adventiste, la manière d'évaluer et d'analyser le contexte missionnaire, l'urbanisation, l'implantation d'églises, la manière de présenter Christ aux esprits séculiers, l'évaluation et l'analyse du contexte de la mission, la proclamation de Christ aux Hindous, aux Musulmans, aux Juifs et à d'autres.

Parmi les intervenants du Bureau de Mission Adventiste à la Conférence Générale, on retrouvait Delbert Pearman, directeur de planification, Rick Kajuira, directeur de communication, Nancy Kyte, directrice marketing, Lester Merklin, directeur du Centre d'Etudes Islamiques de Mission Globale, Rick McEdwards, directeur du Centre d'Etudes Religieuses de Mission Globale, Kebler de Oliveira, directeur du Centre d'Etudes Séculières et Postmodernes. Reinaldo W. Siqueira du Séminaire Adventiste de Théologie du Brésil, Charlene West de Quiet Hour Ministries, Benny Moore et Kathi Jensen de ShareHim Ministries et aussi Don Noble de Maranatha International étaient également parmi ceux qui sont intervenus durant le Sommet. Les experts sur l'évangélisation des Juifs et aussi des Hindous et des Musulmans ont présenté plusieurs séminaires.

D'après pasteur Télémaque, la prise de conscience est générée par les réponses aux « comment » atteindre les groupes de populations non encore touchés que l'on obtient à travers les différents exposés et présentations.

Passer du Facile au Difficile

Il s'agit de passer du facile au difficile, a commenté pasteur Télémaque. « L'Evangélisation c'est la partie facile, la mission est la partie difficile. C'est pourquoi une plus grande emphase a besoin d'être placée sur la plus grande difficulté, » a-t-il dit.

La méthode traditionnelle d'évangélisation pour partager sa foi dans les territoires hispanophones, anglophones et francophones de la DIA ne sera pas la méthode utilisée pour atteindre ceux qui ne sont pas encore touchés, a souligné Samuel Télémaque. « Et il n'est pas question ici de nombre de baptêmes, mais il s'agit d'établir la présence de Dieu dans des communautés particulières. Ainsi donc, à partir de cette présence, l'église peut commencer à étendre son influence dans la communauté et des gens peuvent venir à Christ par deux, par trois ou par quatre, quel que soit le temps que cela prendra. »

Selon pasteur Télémaque, à partir de ce sommet, la DIA mènera bientôt une analyse contextuelle du territoire pour une identification de tous les groupes de populations non encore touchés dans leur structure linguistique. Prenez par exemple le Guatemala avec ses 26 tribus Maya, chacune parlant une langue différente, seules six tribus ont été touchées par l'évangile, le défi est donc majeur, a-t-il ajouté.

D'autres plans incluent l'organisation de l'église de telle façon qu'elle utilise deux pourcent de son effectif de membres qui seront des laïcs formés de manière spéciale et qui vivront au sein de ces groupes de populations des territoires non encore atteints, une approche qui implique une formation totalement différente de celle de l'évangélisation, a dit Samuel Télémaque.

D'autres plans comprennent la mobilisation de 100 étudiants venant des universités de la DIA et qui s'engageront dans un mouvement d'implantation d'églises. Le projet impliquera la formation des étudiants et leur préparation pour des voyages missionnaires courts à travers les territoires non encore touchés.

Pour Linley Beckles, directeur de Campus Ministries à l'Université Adventiste du Sud de la Caraïbe à Trinidad, le mouvement d'implantation d'églises offrira une opportunité supplémentaire de consolider le programme d'évangélisation qu'elle a mis en place depuis plus d'une décennie. Déjà des centaines d'étudiants ont pris part à des voyages missionnaires chaque année pour construire des maisons en briques et des écoles dans les iles caribéennes de Tobago, St Lucie, Antigue, St Vincent et aussi au Mexique et au Brésil.

Les Défis à Venir

Pour Dr Kern Tobias, président de l'église Adventiste dans l'Union Caribéenne, le sommet a réussi à mettre en lumière les principaux domaines de préoccupation que l'église doit considérer afin d'atteindre les territoires non encore touchés.

« Le moment est venu, et l'église doit aller plus loin en considérant cette mission, » a déclaré Dr Tobias qui dirige une église qui fait face à un énorme défi, celui de toucher près de 500000 Hindous pratiquants et plus de 100000 Musulmans qui sont répartis sur la Barbade, le Guyana, le Surinam et Trinidad.

Dr Tobias est reconnaissant du fait que le Bureau de Mission Adventiste investit en établissant un Centre d'Etudes Hindoues et Musulmanes à Trinidad pour servir le territoire et l'église mondiale. Il y a déjà deux experts Adventistes qui y vivent, établissant des relations avec les leaders religieux et les gens.

Au Guyana, l'église a déjà fait des avancées avec les groupes de populations indigènes et « il y a maintenant des gagneurs d'âmes au sein même de leur propre peuple et ils participent aux formation et à l'orientation pour continuer de proclamer l'évangile, » a indiqué Dr Tobias.

Dr Tobias a déclaré que l'église doit rester ouverte et patiente avec cette nouvelle orientation.

« Ce sera un investissement à long terme, c'est du dur labeur et nous devons être patients avec les pionniers qui se rendent vers ces populations non touchées, » a ajouté Dr Tobias alors qu'il donnait quelques conseils à ses compagnons dirigeants d'église. « Il nous faut être respectueux des cultures qu'ont les gens et chercher à comprendre leurs croyances et leur héritage culturel, tout en évitant de juger à travers nos propos et nos actions qui peuvent être différents dans la manière dont nous fonctionnons en tant que Chrétiens. »

Le travail est clair pour Dr Tobias, il s'agit de préparer le chemin pour que les experts fassent leur travail. Il a ajouté que cette approche différente ne consiste pas en la mise en place d'un objectif de baptêmes de nouveaux croyants en six semaines ou neuf mois, il s'agit plutôt de fonctionner avec une philosophie différente et permettre aux experts d'enseigner de façon efficace. « Si trois personnes se font baptiser, nous allons célébrer. Si personne n'est baptisé, au moins nous aurons des personnes qui seront plus près de bien comprendre qu'avant notre arrivée. »

Parmi les leaders confiants et prêts à faire ce qui est nécessaire pour atteindre les communautés non encore touchées dans la jungle du Venezuela, il y a pasteur Josney Rodriguez, président de l'Eglise Adventiste dans l'Est du Venezuela.

Dans notre territoire, il y a plus de 100000 indigènes que l'on peut atteindre par la route, le bateau ou l'avion. Son combat est non seulement pour que l'église arrive à pénétrer ces communautés mais qu'elle parvienne à les garder.

« Ce n'est pas tant la différence de culture, mais le sécularisme qui s'infiltre dans leurs communautés. Ainsi, un de nos plus grands défis est de les garder dans l'église, » a dit pasteur Rodriguez.

Lors d'une récente célébration du centenaire de l'église Adventiste au Venezuela, les dirigeants se sont assis et ont mis en place des stratégies pour envoyer des équipes médicales et des équipes de santé publique, des campagnes d'amitié afin de toucher ces personnes. Pasteur Rodrigues est optimiste et pense que dans cinq ans, l'église aura doublé son effectif de membres à Gran Sabana dans l'est du Venezuela. Jusqu'ici, il y a quelques 5000 Adventistes du Septième jour répartis dans 25 églises dans ce secteur.

Le plus grand défi pour pasteur Rodriguez et son équipe de pasteurs et de laïcs est de toucher les près de 800000 Arabes vivant dans le territoire.

Mes yeux se sont ouverts sur cette grande tâche consistant à avoir l'audace de toucher ces communautés non encore touchées et ce sommet s'est avéré vital pour nous aider à considérer le sujet et à favoriser la prise de conscience chez nos dirigeants et nos membres d'église dans mon pays, » a expliqué pasteur Rodriguez.

Les autres groupes de population à atteindre sont les grandes villes où se trouvent des communautés Juives, Chinoises et Arabes, ainsi que les populations indigènes à travers l'Inter Amérique.

De Grandes Villes à Toucher

Pasteur Télémaque qui détient une maitrise en études inter culturelles et est en train de travailler sur un Doctorat en Missiologie au Séminaire Théologique Fuller, n'est pas préoccupé par « la résistance et l'opposition massives que peut provoquer l'action auprès de ces groupes de populations. » il continue d'être optimiste au sujet de l'avenir de Mission Adventiste en Inter Amérique.

« Notre église [dans la DIA] va continuer de croitre en qualité et va faire croitre les abords de la Division, les banlieues, les frontières non encore atteintes. »

Pénétrer de grandes villes comme Bogota et Medellin en Colombie, Caracas au Venezuela et Monterrey et Mexico au Mexique s'avérera être un énorme défi, l'église devra s'appuyer sur Dieu a dit pasteur Télémaque, et se concentrer sur la perspective divine pour toucher toutes les communautés.

« Cela demandera que l'on avance avec passion et conviction, » a-t-il dit. Cela demandera de créer à travers le ministère du Christ une atmosphère dans un contexte particulier.

Pour écouter les interventions et consulter les ressources présentées lors du Sommet Inter Américain de Mission Adventiste, visitez le site http://adventistmission.interamerica.org/

Pour voir des photos du Sommet de Mission Adventiste en Inter Amérique cliquez ici

Traducteur: Patrick Luciathe

Image by ANN. Josafat Alvarado/DIA
Image by ANN Libna Stevens/DIA

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