Ganoune Diop, secrétaire général d’IRLA, intervient lors de la Rencontre des Experts à Malibu en Californie. Image de Barry Bussey/IRLA

19 Aout 2015 – Bettina Krause et Barry Bussey, IRLA

La vraie religion est composée de foi mêlée d’éléments de pardon et de réconciliation, ce n’est pas une force de division qui alimente la tension et la violence dans la société comme beaucoup de personnes le croient, c’est ce qu’ont déclaré de chercheurs, de juristes et de défenseurs de la liberté religieuse lors d’un important forum organisé par un groupe fondé par les Adventistes du Septième Jour.

La 17ème Rencontre des Experts, un rendez vous annuel organisé par l’Association Internationale pour la Défense de la Liberté Religieuse, a rassemblé quelques 20 universitaires à la Faculté de Droit de l’Université de Pepperdine à Malibu en Californie, dans le but de considérer le rôle que joue la religion dans les conflits mondiaux actuels et d’accorder une attention particulière sur les façons dont la foi peut être plutôt, une puissante force pour la paix et la résolution des conflits.

« Il nous faut utiliser la religion ancrée dans le pardon et la réconciliation, » a déclaré Robert A Seiple, un ancien ambassadeur américain itinérant pour la liberté religieuse qui sert en tant que président d’IRLA. « Il nous faut connaître notre propre religion et, de même, nous devons connaître la religion de notre voisin et la respecter. »

Robert Seiple, qui a fait la première des 10 présentations lors de ce rassemblement de quatre jours la semaine dernière, a mis l’accent sur son expérience personnelle lors de l’horrible génocide rwandais de 1994. Il a décrit sa visite du pays au lendemain de la violence, et a dit comment il s’est retrouvé debout sur un pont au dessus d’une rivière remplie de centaines de corps en décomposition.

Un des aspects les plus troublants du génocide rwandais, a t-il dit, est qu’il a eu lieu dans un pays « Christianisé. » Quelques 85 pourcent de la population totale se considèrent comme Chrétiens.

En dépit de cet échec monumental de la part des églises en 1994, les valeurs religieuses ont joué depuis un rôle vital dans la reconstruction de la stabilité sociale, a t-il dit. Alors que les rwandais se sont réappropriés leur pays, ils ont montré au monde la puissance du pardon. Robert Seiple a fait remarquer que plusieurs de ceux qui avaient perpétré le génocide vivent aujourd’hui à côté de leurs victimes.

Les universitaires, les juristes, et les défenseurs de la liberté religieuse présents à la Rencontre des Experts qui s’est déroulée à la Faculté de Droit de l’Université de Pepperdine. Image de Barry Bussey/IRLA.

Chaque présentation lors de la Rencontre des Experts était façonnée d’une certaine manière par deux questions clés : « Comment pouvons nous vivre avec nos différences les plus profondes ? » et « Comment le meilleur des religions peut vaincre le palmarès vertigineux des guerres religieuses, du nettoyage ethnique religieux et des génocides alimentés par la discrimination religieuse ? »
Bien que le forum aient examiné ces questions d’un point de vue de chercheur, les problèmes qui motivent l’action de ces érudits réunis ne sont pas du tout abstraites, a dit Ganoune Diop, secrétaire général de l’IRLA.

« Trop de personnes souffrent de discrimination, de persécution ou ont à faire face même au martyr ou au génocide à cause de leurs différences religieuses, » a dit Ganoune Diop.

Quelques 5,5 milliards de personnes – soit 77 pourcent de la population mondiale – vivent dans des pays ayant « un niveau général élevé ou très élevé de restriction sur la religion, » d’après une étude de Pew Forum publiée un peu plus tôt cette année.

La rencontre a rassemblé un panel divers de chercheurs qui représentaient des universités et des organisations de sept pays. Parmi les présentateurs, il y avait David Little, professeur émérite de la Harvard Divinity School ; Brian Cox, vice-président du Centre International pour la Religion et la Diplomatie ; Cole Durham, président du Consortium International pour les Etudes de Droit et de Religion basé à Milan en Italie ; T. Jeremy Gunn, professeur de relations internationales à l’Université Al Akhawayn à Ifrane au Maroc et Amal Idrissi, professeur de droit à l’Université de Moulay Ismael à Meknes au Maroc.

Au cours des deux dernières décennies, la Rencontre des Experts a cherché à réunir les principaux chercheurs et professionnels dans le domaine de la liberté religieuse pour considérer quelles sont les tendances juridiques et sociologiques. Les recherches présentées lors des rencontres annuelles sont publiées et constituent un ensemble significatif de ressources académiques et pratiques. Les recherches présentées lors de la rencontre des Experts de cette année seront publiées dans l’édition 2015 de Fides et Libetas, qui sera disponible plus tard cette année à l’IRLA qui peut être contactée par le biais de son site web, irla.org, ou sa page Facebook, facebook.com/IRLA.HQ.

L’IRLA a été établie par l’Eglise Adventiste du Septième Jour en 1893 et est la plus ancienne organisation de défense de la liberté religieuse dans le monde. Elle promeut la liberté de croyance pour toute personne sans distinction de religion et a un statut d’organisation non gouvernementale aux Nations Unies. En plus de la Rencontre des Experts, l’IRLA sponsorise des festivals et des forums régionaux sur la liberté religieuse, et tous les cinq ans elle organise un congrès mondial qui attire un groupe international de chercheurs, de juristes, de responsables gouvernementaux et de défenseurs des droits de l’homme.

Traduction: Patrick Luciathe

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