27 avril 2018 | Kingston, Jamaïque | Nigel Coke / DIA
L’Église Adventiste du Septième Jour en Jamaïque appelle ses plus de 300000 membres, d’autres groupes de l’église et la société en général à prendre position contre la violence et la maltraitance de toute sorte, en particulier contre les enfants et les adolescents.
« Les victimes devraient être notre priorité. Il ne devrait pas s’agir de sauver la face, mais de sauver des vies, » a déclaré Dr Lorraine Vernal, directrice des départements de la famille, des femmes, des enfants et des adolescents pour l’Eglise Adventiste en Jamaïque alors qu’elle s’adressait aux représentants de la presse lors du lancement de l’Année de l’Enfance et de l’Adolescence au siège régional de l’église à Kingston le 24 avril 2018.
« Soyons intentionnels en tant que parents, enseignants et figures d’autorité lorsqu’il s’agit d’apprendre la différence entre la maltraitance et la discipline, » a déclaré Dr Vernal. « Nous devons rompre le silence sur tous les types d’abus et les signaler, même si l’auteur est un parent, un pasteur ou un leader communautaire. »
Lorraine Vernal a déclaré que l’Église Adventiste du Septième Jour est déterminée à faire de l’église un endroit sûr pour les enfants et les adolescents. « Nous prenons au sérieux notre responsabilité de minimiser le risque d’agression sexuelle d’enfants et de violence à l’endroit des enfants au sein de la congrégation. En tant que dirigeants, nous devons considérer les attaques contre nos enfants comme étant des actes mauvais et par conséquent, nous devons vivre de façon éthique et veiller à ce que nos églises et nos autres institutions soient des lieux sûrs pour les jeunes. »
Les chiffres du Bureau du Registre des enfants montrent une tendance à la hausse dans le nombre de cas signalés d’enfants (principalement des filles) victimes d’agression sexuelle pour la période 2007-2015. Fait intéressant, les chiffres sont passés de 121 en 2007 à 3806 en 2015, et selon les statistiques de la police, les agressions sexuelles des enfants représentent maintenant l’un des crimes connaissant l’augmentation la plus rapide en Jamaïque.
Comme preuve de son engagement en faveur de la protection de l’enfance, l’église a organisé un séminaire de formation sur la protection des enfants pour des dizaines d’administrateurs, de pasteurs, d’enseignants et de conseillers d’orientation venus de ses cinq fédérations, des églises et des écoles de l’île. L’objectif était de mettre en œuvre la Loi sur l’Accompagnement et la Protection de l’Enfant, un ensemble de lois relatives aux enfants et aux jeunes, ainsi que les règlements listés par Adventist Risk Management, a expliqué Dr Vernal.
Dans son allocution aux médias, Audrey Budhi, directrice des programmes pour les enfants et les familles à l’Agence de Protection de l’Enfant et des Services à la Famille, a salué les efforts de l’Église Adventiste et a promis le soutien de l’agence.
Audrey Budhi a promis le soutien sans réserve de l’agence pour l’initiative de l’église et a indiqué que cela représentait un défi impressionnant mais a dit : qui d’autre serait capable de mener à bien cette noble tâche sinon l’Eglise Adventiste du Septième Jour en Jamaïque. « Nous voulons être en mesure de revenir aux jours où l’église avait le rôle principal dans l’éducation d’un enfant, » a déclaré Audrey Budhi.
« Nous devons revenir et nous réapproprier nos communautés et nos villages. Notre but est de contribuer à la construction d’une Jamaïque qui soit bonne pour les enfants et la famille de l’église, et la communauté est un élément intégral à cet égard, » a déclaré Audrey Budhi.
Un séminaire intitulé « L’Etablissement d’un Règlement pour la Protection de l’Enfant » a retenu toute l’attention alors que les 52 employés de l’église prenaient part au programme de formation.
Betty-Ann Blaine, défenseur bien connue des droits de l’enfants, et Georgia Lewis-Scott Consultante en Développement International, ont présenté des sujets tels que les Facteurs de Risque pour les Enfants, la Loi sur l’Accompagnement et la Protection de l’Enfant en Jamaïque, ce que l’on doit savoir sur les Agressions Sexuelles d’Enfants, Créer le Règlement pour la Protection de l’Enfant de votre Eglise (CPP), les Meilleures Pratiques en matière de Conception et de Mise en Œuvre du CPP, et les Clés pour les Programmes Durables de Prévention et de Promotion.
Betty-Ann Blaine a expliqué qu’il est nécessaire non seulement pour les Adventistes, mais aussi pour les autres groupes religieux de mettre en place un CPP parce que « l’église est une cible facile pour les prédateurs sexuels parce qu’ils croient que les gens qui vont à l’église sont naïfs. Ils savent que les membres d’église disent encore que cela ne peut pas arriver dans nos églises et que certains sont résistants au changement et ne croient pas que les églises devraient procéder à la vérification des antécédents ou même mettre en place un CPP.
Dr Vernal a ajouté qu’un comité avait déjà été créé pour élaborer un manuel sur la politique de protection de l’enfant, qui devrait être achevé d’ici la fin de l’année et utilisé dans les églises, les écoles et les institutions. « Un élément essentiel de ce règlement est l’examen minutieux des antécédents des bénévoles et des ouvriers qui ont pour responsabilité de s’occuper de nos enfants. »
Parmi les activités qui marquent l’Année de l’Enfant et de l’Adolescent en Jamaïque il y a l’organisation d’une convention pour les enfants et les adolescents, la journée EnditNow, une semaine de prière pour les enfants et les adolescents et un weekend pour les enfants placés en famille d’accueil et les enfants vulnérables entre autres activités.
« Les victimes ont besoin de savoir et de croire qu’elles ne méritent pas d’être maltraitées, » a réitéré Lorraine Vernal. « Nous disons : mettons fin à la violence et à la maltraitance contre nos enfants et adolescents. Nous devons y mettre fin maintenant! »
L’Église Adventiste du Septième Jour en Jamaïque compte plus de 307000 membres d’église qui se réunissent pour adorer dans 738 églises et groupes. L’église gère 29 écoles primaires et secondaires, une université et un hôpital.
Traduction: Patrick Luciathe