Le directeur du White Estate, James Nix (au centre), a dirigé l’assemblée dans l’interprétation des cantiques Adventistes du Septième Jour écrits entre 1852 et 1902. Certains d’entre eux se trouvent encore dans le Recueil de Cantiques Adventiste. Photo de Henry Stober / Réseau Adventiste d’Informations

Les missionnaires Adventistes du Septième Jour qui se sont rendus dans le champ missionnaire à l’étranger au début du 20ème siècle savaient qu’ils pourraient ne pas revenir vivants, mais étaient heureux de donner tout ce qu’ils avaient, y compris leur vie, pour proclamer Jésus dans des contrées lointaines. C’était l’idée générale de la présentation d’ouverture du Concile Annuel 2018 de l’Église Adventiste, qui a débuté à Battle Creek, dans le Michigan, aux États-Unis, le 11 octobre 2018.

La présentation de 60 minutes faite par David Trim, directeur du Bureau des Archives, des Statistiques et de la Recherche (ASTR), a souligné l’engagement des centaines de missionnaires pionniers, de jeunes Adventistes pour la plupart, qui ont traversé les mers pour proclamer l’évangile auprès des étrangers.

Accueil Chaleureux 

La réunion du 11 octobre s’est tenue sous un « grand chapiteau » dans le Village Adventiste Historique de Battle Creek. Des centaines de membres et d’invités du Comité Exécutif de la Conférence Générale venus du monde entier se sont réunis sous un chapiteau qui faisait penser, à certains égards, aux rassemblements des premiers camp meetings organisés par les Adventistes du Septième Jour à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle.

Un grand nombre des participants, hommes et femmes, ont accepté l’invitation de s’habiller en costumes d’époque ; avec par exemple pour les hommes la barbe naturelle que des dizaines de membres du Comité Exécutif ont laissé pousser pendant des semaines ou des mois. L’arrangement de la scène comprenait des meubles historiques, y compris le podium utilisé par Ellen G. White plus d’une fois lors de ses prédications à Battle Creek il y a plus d’un siècle. Même la sélection des cantiques pour le weekend est basée sur des chants écrits pour la plupart entre 1852 et 1902, et dont certains se trouvent encore dans le Adventist Hymnal (Recueil de Cantique Adventiste).

Le maire de Battle Creek, Mark Behnke, accueille les délégués et les invités dans la ville, sous les yeux du président de la Conférence Générale, Ted Wilson, et du Secrétaire Exécutif, G. T. Ng. Par décision du conseil municipal de Battle Creek, le 11 octobre 2018 a été déclaré « Journée Adventiste. » Photo de Adventist Review

Les dirigeants de l’Église ont souhaité la bienvenue aux délégués et ont présenté le maire de Battle Creek, Mark Behnke. Ce dernier a lu une résolution du conseil municipal faisant du 11 octobre 2018 une « Journée Adventiste » à Battle Creek. « Les Adventistes du Septième Jour font partie intégrante de l’histoire de Battle Creek depuis plus de 150 ans maintenant, » a-t-il déclaré en donnant la raison pour la résolution prise par la ville. « Nous vous souhaitons la bienvenue et célébrons le fait que vous ayez décidé de vous réunir dans notre ville. »

Ceux Qui Ont Tout Donné

L’essentiel de la présentation faite par David Trim a mis l’accent sur certains des missionnaires Adventistes les moins connus, dont beaucoup ont perdu la vie à cause de la fièvre typhoïde, de la tuberculose, du paludisme et des morsures de serpent. Beaucoup de ces missionnaires, jeunes pour la plupart, sont morts quelques mois seulement après leur arrivée dans le champ missionnaire.

« Au début du 20ème siècle, l’espérance de vie des missionnaires en Afrique n’était que de 24 mois, » a déclaré David Trim. « Et pourtant, le fait de le savoir ne les a pas empêchés d’aller en Afrique et dans les Caraïbes, en Amérique du Sud, dans le Pacifique Sud et en Asie du Sud, où ils pouvaient également s’attendre à une mort prématurée. »

Par rapport au nombre total d’Occidentaux résidant en Inde à cette époque, par exemple, le taux de mortalité chez les missionnaires Adventistes était impressionnant, a déclaré David Trim. « Alors que les Occidentaux en Inde avaient un taux de décès en moyenne de 25 pour 1000, les statistiques montrent que le nombre de décès de missionnaires Adventistes a atteint 83 pour 1000. » Même si diverses raisons expliquent ce nombre élevé, y compris la tendance des premiers missionnaires à travailler plus que de raison, David Trim a expliqué qu’ils avaient un autre « inconvénient. »

« Les habitants des puissances coloniales vivaient en étant isolés des populations autochtones et ne ménageaient aucun effort pour mener une vie de séparation, » a-t-il dit. « Les missionnaires Adventistes au contraire se mêlaient aux gens, répondant aux besoins des résidents là où ils vivaient. De nombreux missionnaires ont contracté des maladies mortelles après avoir exercé leur ministère auprès de personnes souffrant de la même maladie que celle qui finirait par les emporter. »

Le directeur du Bureau des Archives, des Statistiques et de la Recherche, David Trim, a partagé quelques histoires missionnaires ; des récits moins connus au sujet des premiers missionnaires Adventistes. Beaucoup parmi eux sont morts de diverses maladies peu de temps après avoir accepté leur mission à l’étranger. Photo de Henry Stober / Réseau Adventiste d’Informations

Des Séparations Déchirantes

Des lettres et des récits de cette époque révèlent à quel point il était difficile et déchirant pour les missionnaires de dire au revoir à leurs maris, à leurs épouses et à leurs enfants morts dans le champ missionnaire. Hubert et Pearl Tolhurst, par exemple, se sont rendus en Chine depuis l’Australie en tant que missionnaires en 1918, mais Pearl est tombée malade et est morte dans un avant-poste missionnaire isolé à l’âge de 28 ans. L’un des amis de son mari a évoqué plus tard son décès. « Seul, Hubert a lavé le corps de sa femme, l’a habillée, a creusé une tombe, a tenu le service funèbre seul, puis l’a enterrée. »

Emma Wakeham avait servi quelque temps aux côtés de son mari en Égypte quand elle est tombée gravement malade. Tentant de trouver un moyen pour qu’Emma guérisse, les Wakeham ont entrepris un long voyage entre l’Égypte et Liverpool, en Angleterre. Cependant, alors qu’ils naviguaient le long des côtes espagnoles, Emma est décédée. En évoquant cet épisode, son mari a dit : « Avec des cœurs tristes et endoloris, mais soutenus par l’espérance bénie, nous avons remis son corps dans les bras de l’océan, confiants dans le fait que, même si aucun monument ne marque son lieu de repos, elle ne sera pas oubliée lorsque Celui qui donne la vie rappellera les saints qui se sont endormis. »

Un autre missionnaire a parlé de la mort et de l’enterrement d’Edith Bruce, infirmière missionnaire dans l’Himalaya en 1920. « Nous l’avons enterrée sur la douce pente des parties basses du majestueux Himalaya, jusqu’au moment où ces anciennes montagnes recevront la lueur du matin radieux lorsque Jésus viendra enlever du tombeau les saints dont la mort est si précieuse à Ses yeux et dont il marque si tendrement le dernier lieu de repos. »

Engagés Jusqu’à la Fin

L’une des caractéristiques frappantes des lettres et des rapports de missionnaires mourants est le constat de l’engagement dont ils ont fait preuve envers la mission jusqu’à la fin, a déclaré David Trim. « Ils n’étaient pas inquiets quant à la perspective de perdre la vie. Ils craignaient que leur mort ne dissuade d’autres de suivre leurs traces. »

Des bénévoles vêtus de costumes d’époque saluent les délégués et les invités sous le « grand chapiteau, » lors de la rencontre d’ouverture du Concile Annuel 2018, à Battle Creek, dans le Michigan, aux États-Unis, le 11 octobre. Photo de Henry Stober / Réseau Adventiste d’Informations]

Prenez par exemple Albert Fischer, a dit David Trim. Albert Fischer et sa femme, Ina, sont allés en tant que jeunes missionnaires à Porto Rico, mais moins de six mois plus tard, Albert est tombé malade et est finalement décédé. A.J. Haysmer, un autre missionnaire, a écrit aux États-Unis en disant que, dans ses derniers jours, Albert « craignait que beaucoup ne croient que sa femme et lui avaient commis une erreur en venant dans ce champ. » Albert Fischer avait demandé à Haysmer de souligner que le Seigneur les avait envoyés et qu’ils ne regrettaient pas la décision qu’ils avaient prise. En effet, A.J. Haysmer a indiqué qu’Albert Fischer était convaincu que « si le Seigneur l’appelait à se reposer un moment, il serait heureux d’être trouvé à son poste. »

Un autre missionnaire, Charles Enoch, est décédé peu de temps après son arrivée à Trinidad en 1907. Quelque temps plus tard, son frère George a raconté : « Je suis reconnaissant qu’il soit décédé à son poste là où le devoir l’avait appelé…. Nous n’avons aucun regret à exprimer, mais prenons ce deuil comme un lien de plus pour unir nos vies à l’autel de l’effort missionnaire.

David Trim a expliqué qu’avant et après de tels récits, des missionnaires Adventistes, dont beaucoup venaient juste de se marier, ont continué de quitter le confort de leur vie occidentale pour se rendre avec joie dans les champs missionnaires à l’étranger. On retrouve une illustration typique de cela avec Fred et Katie Brown qui ont quitté Battle Creek en 1899 pour se rendre en Inde.

« Alors que le train filait, » ont-ils écrit, « il y avait de la joie dans nos cœurs… parce que nous apportions le message du troisième ange dans cette ancienne contrée. Permet O Dieu que beaucoup puissent découvrir la vérité et se repentir avant qu’il ne soit trop tard. »

Traduction: Patrick Luciathe

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