Alors que le nombre de migrants et de réfugiés dans le monde continue d’augmenter, un groupe de chercheurs réuni le mois dernier autour de l’Association Internationale pour la Liberté Religieuse (IRLA) a déclaré qu’il fallait faire davantage pour relever les défis liés à la liberté religieuse.

La 19ème Rencontre des Experts de l’IRLA, qui s’est tenue à Cordoue en Espagne, a réuni des chercheurs de renom issus de diverses disciplines universitaires afin d’explorer cette question. Mais les sujets abordés étaient tout sauf académiques pour les millions d’hommes, de femmes et d’enfants qui sont actuellement amenés à se déplacer, fuyant la pauvreté, la violence ou la persécution religieuse, d’après ce qu’a indiqué le secrétaire général de l’IRLA, Dr. Ganoune Diop.

« La gestion de la migration, avec toutes les difficultés qui lui sont associées – physiques, juridiques et sociales – est reconnue comme étant l’un des défis les plus urgents et les plus troublants de notre époque, » a déclaré Ganoune Diop. « Mais le tableau est incomplet à moins que nous ne comprenions également à quel point la pratique et l’identité religieuses s’entrecroisent souvent avec ces questions. »

Un nombre sans précédent de migrants et de réfugiés signifie de nouveaux défis pour la liberté religieuse disent les érudits
Photo de l’Association Internationale pour la Liberté Religieuse

Il a souligné que dans de nombreuses régions du monde, de la Birmanie au Nigéria, en passant par la Syrie et l’Iraq, l’hostilité ou la violence pour des raisons religieuses contribue à provoquer la migration. D’après Ganoune Diop, les conflits d’identité religieuse et sociale qui se produisent souvent plus tard représentent également un défi, alors que les migrants et les réfugiés sont absorbés par de nouvelles cultures.

« Ce processus d’intégration soulève dans de nombreux pays occidentaux des questions très pratiques et conflictuelles, telles que la possibilité d’accorder ou non un permis pour la construction de temples ou de mosquées, où alors le rapport qu’il convient d’avoir au niveau social et juridique avec les personnes qui portent des tenues religieuses, comme le voile islamique, ou même s’il faut permettre l’abattage traditionnel des animaux, » a dit Ganoune Diop. « La présence et les pratiques des minorités religieuses sont parfois perçues comme des clivages dans la société, menaçant l’unité nationale et les traditions. »

Les spécialistes présents à la Rencontre des Experts de l’IRLA ont présenté des exposés sur ces sujets et d’autres, comme par exemple la raison pour laquelle les organisations confessionnelles devraient s’impliquer dans les problèmes des migrants et des réfugiés et les façons pour elles de mieux collaborer. D’autres intervenants ont abordé des questions spécifiques à certaines régions du monde, telles que l’Europe, l’Amérique Latine et l’Amérique du Nord.

La Rencontre des Experts est un programme annuel de l’IRLA, une organisation lancée par l’Église adventiste du septième jour en 1893 et qui œuvre aujourd’hui dans le monde entier pour promouvoir la liberté de religion ou de croyance pour tous, indépendamment de leurs traditions religieuses. La rencontre de cette année a également été co-parrainée par le Ministères de la Justice et le Ministère des Affaires Étrangères espagnols. Les exposés présentés lors de la rencontre de Cordoue seront publiés dans l’édition de l’année prochaine de Fides et Libertas, la revue universitaire de l’IRLA.

Lors de la rencontre de cette année, l’IRLA a rendu hommage au professeur Alberto de la Hera, soutien et contributeur de longue date de l’IRLA. Le Professeur de la Hera est professeur émérite de droit canonique et d’histoire juridique à l’Université Complutense de Madrid et est l’ancien directeur général des affaires religieuses du Ministère de la Justice espagnol. L’Ambassadeur John Nay, président de l’IRLA, a remis au professeur de la Hera une plaque en reconnaissance de ses nombreuses années de travaux de recherche dans le domaine de la liberté religieuse et de ses importantes contributions aux programmes de l’IRLA.

Parmi les 20 érudits qui ont présenté des exposés lors de la rencontre, on peut citer Silvio Ferrari de l’Université de Milan ; Cole Durham de l’Université Brigham Young; Raimundo Barreto, de l’Université de Princeton; David Little, de l’Université de Harvard; Rosa Maria Martínez de Codes, de l’Université de Complutense; Blandine Chellini-Pont de l’Université Aix-Marseille; et Nicholas P. Miller de l’Université d’Andrews.

La Rencontre des Experts se tient chaque année à un endroit différent. Parmi les sites retenus récemment, il y a eu L’Université de Harvard et l’Université de Princeton, aux États-Unis et l’année prochaine, la Rencontre des Experts se tiendra au Maroc.

Traduction: Patrick Luciathe

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