Lorsque la frontière vénézuélienne avec le Brésil a été fermée en février 2019, bloquant l’envoi de l’aide humanitaire destinée au peuple vénézuélien, de nombreuses personnes au sein de la population se sont révoltées, en particulier celles qui vivent dans les communautés autochtones frontalières. Les affrontements avec l’armée vénézuélienne ont laissé beaucoup de gens dans la peur et le désespoir.
Des centaines de ces résidents, dont plusieurs adventistes du septième jour, ont traversé la frontière pour se rendre au Brésil, où ils ont été accueillis par les communautés autochtones locales de la région de San Marcos, dans l’état du Roraima. Selon le leader local, Aldino Alves, sa communauté de 260 habitants a vite vu sa population multipliée par trois. Maintenant, plus de 1000 personnes, des locaux et des réfugiés, habitent cet endroit, et ils se préparent à l’arrivée de nombreux autres.
« Dès que le conflit a commencé, nous avons reçu une demande d’assistance et nous avons commencé à aider les personnes qui arrivaient, » a dit Aldino Alves. « Comme nous appartenons à la même ethnie Taurepang et qu’il y a de nombreux adventistes des deux côtés de la frontière, la communication et l’adaptation n’ont pas été difficiles. »
En partenariat avec l’armée brésilienne, la communauté a accueilli tous ceux qui ont réussi à franchir la frontière. Le commandant de la base militaire de Paracaima, Antonio Vamilton, a expliqué ce qu’ils faisaient. « Nous aidons tous les immigrants en leur fournissant les installations de base, la sécurité et les soins, » a-t-il dit. « Et nous envisageons des façons de leur donner le meilleur soutien possible. »
Aide Providentielle
Avec l’augmentation importante de la population en si peu de temps, les résidents locaux se sont vite retrouvés face à une pénurie de nourriture, et de possibilité d’hébergement, ont indiqué les dirigeants de la communauté. La section de Roraima de l’Agence Adventiste de Développement et de Secours (ADRA), en partenariat avec l’armée brésilienne et des organisations humanitaires, a collecté des centaines de matelas, des couvertures et une tonne de nourriture. ADRA a également mis en place une équipe de bénévoles.
Selon Arlindo Kefler, directeur d’ADRA Roraima, c’est le moins qu’ils puissent faire. « Nous avons apporté des provisions pour soulager la faim et la douleur qu’ils ressentent, afin qu’ils puissent jouir d’un minimum de dignité humaine, » a-t-il déclaré.
Marturino Pérez, un des réfugiés, a exprimé son appréciation pour l’aide et le soutien qu’ils reçoivent. « Merci infiniment pour ces dons, car nous avons besoin de beaucoup d’aide, » a-t-il déclaré.
La résidente locale, Luciana Gonçalves, a expliqué comment elle se sentait dans sa capacité de venir en aide aux réfugiés. « C’est un plaisir d’aider nos frères vénézuéliens, car ils sont dans le besoin, nous devons donc intervenir pour aider, » a-t-elle confié.
Aldino Alves a indiqué que parmi les résidents et les réfugiés, il y avait beaucoup d’enfants, de femmes enceintes et de personnes âgées, des brésiliens et des vénézuéliens. « [Dans de telles circonstances], recevoir de l’aide est une bénédiction de Dieu, parce que cela nous fortifie et nous donne les moyens de mieux aider les autres réfugiés, » a-t-il déclaré.
Pour le président de l’Église adventiste dans le Nord-ouest du Brésil, Gilmar Zahn, cette aide est essentielle, mais il reste encore beaucoup à faire. « Nous sommes ici avec ADRA et l’armée brésilienne pour distribuer cette aide de premier secours, mais aussi pour évaluer la situation actuelle, » a-t-il expliqué, « alors que nous essayons de trouver les moyens d’aider tous les habitants de cette communauté plus efficacement. »
Témoignages de Bénévoles
José Lopes est un Vénézuélien qui n’est pas membre d’église. Jose Lopes a fait la connaissance d’ADRA par l’intermédiaire d’un bénévole qui l’a invité à l’église. Il a été invité à participer à l’aide humanitaire et y a vu l’occasion de faire plus pour les autres. « C’était un appel du cœur et j’ai décidé de répondre à cet appel, » a dit Jose Lopes. « Je suis vénézuélien et je sais à quel point les choses sont difficiles là-bas. Il n’y a rien de mieux pour moi que de pouvoir aider mes concitoyens. »
Une vingtaine de bénévoles a quitté la capitale du Roraima, Boa Vista, pour se rendre à Pacaraima afin de distribuer des provisions à la communauté autochtone. Beaucoup ne sont pas membres de l’Église adventiste, mais ont accepté la mission de se porter volontaire pour aider les autres.
D’après Gizele Marques, l’une des coordinatrices de l’équipe de bénévoles, savoir que quelque chose peut être fait pour soulager la douleur et la souffrance des réfugiés les motive à donner avec leur cœur. « En passant du temps avec eux, nous réalisons qu’ils ont besoin de toute l’aide possible, et je ne parle pas seulement de choses matérielles, » a dit Gizele Marques. « Cela a fait une différence non seulement pour eux mais aussi pour nous. »
La version originale de ce récit a été publiée sur lesite d’informations de la Division Sud Américaine.