e tout premier Rallye baptisé Debout Contre la Maltraitance, a eu lieu sur le campus de l’Université Andrews à Berrien Springs, dans le Michigan, aux États-Unis, du 7 au 10 mars 2019. Parrainé par le bureau du Bien Être, de la Diversité et de l’Inclusion de l’université, situé sur le campus, le rallye marquait le lancement officiel de la nouvelle initiative Debout Contre la Maltraitance visant à aider les personnes à utiliser la sensibilisation, l’éducation, les interventions et la prévention afin de prendre des mesures décisives contre toutes les formes de maltraitance.
Plus de 225 personnes se sont inscrites au rallye de trois jours dans lequel sont intervenues de nombreuses victimes de maltraitance, des défenseurs de leur cause, et des présentateurs qui ont été de vraies sources d’inspiration.
Le rallye a débuté le jeudi 7 mars au Forum de l’Université au Howard Performing Arts Center avec la chanteuse / compositrice chrétienne de musique contemporaine, Sarah Kelly. Cette dernière a interprété sa chanson bien connue « Take Me Away » et a raconté une partie de son histoire de survivante de la maltraitance, en détaillant comment elle s’était investie dans sa musique pour tenter de rester en sécurité et à l’écart de son mari, un pasteur violent. « Tout comme Paul et Silas, j’étais dans ma prison et j’ai fait le choix d’adorer Dieu, » a-t-elle déclaré.
Après la présentation poignante et le mini-concert de Sarah Kelly, les participants ont été invités à visiter le Mur de la Solidarité, un mur temporaire érigé à l’extérieur du Campus Center pour que les gens puissent y écrire des messages d’encouragement et de soutien. Ceux qui passaient devant le mur ont chacun reçu une lettre et une opportunité de prendre un marqueur et d’ajouter leur propre message d’encouragement.
Le rallye s’est poursuivi le vendredi 8 mars, Journée Internationale des Femmes, avec Jennifer J. Schwirzer, thérapeute privée, écrivaine, animatrice d’émissions de télévision et présentatrice originaire d’Orlando, en Floride, qui a commencé la journée avec « Pourquoi devrions-nous nous lever ? » Son sujet reflétait les objectifs généraux du rallye – éduquer, écouter, prévenir et affronter. Vers la fin de sa présentation, elle a parlé de la puissance de multiplication, qui est à la fois le pouvoir d’intervenir auprès des victimes et de leur donner les moyens de se lever.
Plus tard dans la journée, Sarah McDugal, ancienne étudiante de l’Université Andrews, auteure, conférencière et cofondatrice de la Brigade Bucket Contre la Maltraitance et Women in Leadership Development (WILD ; Femmes dans le Développement du Leadership), a souligné l’importance d’être dotée de connaissances et de vérité dans sa présentation intitulée « Vérités à Propos des Agresseurs. » Elle a mis l’emphase sur le fait que la maltraitance n’était pas un ensemble d’erreurs isolées mais plutôt un ensemble systémique de croyances et d’actions. « Vous pouvez croire une partie de ce qu’ils disent et tout ce qu’ils font, » a-t-elle déclaré.
L’Initiative Psaume 82, une équipe pastorale qui aide les églises à identifier et à traiter les cas de maltraitance depuis plus de 15 ans, a parlé des types de maltraitance. L’objectif était d’équiper les gens pour qu’ils soient en mesure de reconnaitre les modèles de maltraitance et d’offrir de l’aide. Judith Fisher, directrice du Centre d’Aide Psychologique et de Test à l’Université Andrews, et Nicole Parker, auteure à succès de livres pour enfants et thérapeute biblique, ont parlé de la façon de reconnaitre la maltraitance, en mettant l’accent spécifiquement sur les violences émotionnelles et sexuelles. L’Initiative Psaume 82 a terminé avec un dernier segment consacré à l’identification et au traitement de la maltraitance dans les contextes religieux.
Après un service de chant le vendredi soir, Latoya Wright, étudiante en Maîtrise en Divinité au Séminaire Théologique Adventiste du septième jour, a lu l’histoire biblique de Tamar dans 2 Samuel 13 et a expliqué comment la laideur de cette histoire se retrouve encore de nos jours. Elle a raconté son témoignage de victime d’abus sexuel et comment cela a affecté sa vie pendant des années. Dans son témoignage poignant et sans détour, Latoya Wright a expliqué ce qu’elle appelle « la puissance du laid, » en disant : « Lorsque la puissance de Dieu l’emporte sur le laid, il devient alors la puissance du laid. » Elle a invité le public à laisser Dieu enlever ce qu’il y a de laid dans leur vie et à le laisser écrire leurs histoires.
Le Rallye Debout Contre la Maltraitance s’est déroulé du 7 au 10 mars 2019 sur le campus de l’Université Andrews. Les principaux organisateurs du programme étaient Dominique Gummelt, directrice du Bien-Être pour l’Université, et Michael Nixon, vice-président pour la Diversité et de l’Inclusion. Photo : Clarissa Carbungco
Samedi (sabbat) après-midi, les orateurs bien connus Ty Gibson et Tacyana Nixon, assistante du vice-président chargé de la vie sur le campus et de la vie estudiantine à l’Université Andrews, ont animé une discussion en panel en deux parties. La première partie traitait des questions et des préoccupations liées à l’implication de l’Église dans les abus. La deuxième partie traitait des effets de la maltraitance. Certaines des questions soulevées concernaient la façon de parler aux enfants de la maltraitance et comment minimiser les risques pour eux d’être victimes de maltraitance.
Le rallye s’est poursuivi dimanche matin avec un atelier intitulé « Émanciper les Survivants » destiné uniquement aux personnes ayant survécu aux situations de maltraitance ainsi qu’aux personnes qui les soutiennent. Par la suite, un atelier « Équiper les Défenseurs » a été organisé pour tous les participants souhaitant en savoir plus sur la manière d’identifier les auteurs de maltraitance, de gérer les abus criminels et de servir de défenseurs et d’agents de guérison pour les victimes de maltraitance.
Plus tard, Scott Ward, professeur adjoint de formation de disciples et d’éducation religieuse au Séminaire Théologique Adventiste du septième jour à l’Université Andrews, a raconté comment il avait survécu à la maltraitance en plongeant plus profondément dans une relation avec Jésus. Son séminaire mettait l’accent sur la manière d’appliquer les récits bibliques aux expériences négatives et sur la manière dont la tenue d’un journal et l’adoration peuvent rapprocher les gens de Dieu.
Les organisateurs indiquent que le programme a touché de nombreuses personnes, y compris plusieurs survivants d’agression. Une participante a expliqué comment elle avait pu assister au rallye. « C’est Sarah McDugal qui m’a parlé du programme, » a-t-elle déclaré. « Le jour où j’ai appelé la ligne d’assistance téléphonique nationale contre la violence domestique et où j’ai posé des questions sur ma situation, un de mes amis m’a mis en contact avec Sarah. Elle a commencé à me parler de la façon de mettre en place un plan de sécurité et je suis partie le lendemain. »
Une autre participante et ancienne élève à Andrews, Margaret Michel, travaille en aumônerie dans les hôpitaux et auprès de ceux qui se trouvent dans les hospices. A son travail, elle a été en contact avec de nombreuses victimes de maltraitance. « Une grande partie de ce qu’elles disent sont des choses que j’ai vues lors de mes interactions avec les gens, et je suis heureuse que maintenant, l’Église dise ces choses ici sur le campus, » a-t-elle déclaré. Pour Margaret Michel, des programmes comme celui-ci sont essentiels pour sensibiliser davantage à la prévalence de la maltraitance ; elle a ajouté qu’elle espérait que l’université continue à organiser des programmes comme celui-ci à l’avenir.
Dominique Gummelt, créatrice et cofondatrice de l’initiative Debout Contre la Maltraitance, s’est dite ravie du succès obtenu par le rallye. « Les gens ont été motivés par la connaissance et l’éducation et ont été réconfortés par des accolades, des prières et des mots d’encouragement, » a-t-elle déclaré.
La version originale de ce récit a été publiée par le Campus News de l’Université Andrews.
Traduction: Patrick Luciathe