Yader José Garcia Cruz vit à Paraná, dans le Département de La Unión au Salvador. Déclaré mort à la naissance, un miracle de Dieu l’a ramené à la vie, quoiqu’avec des lésions cérébrales qui ont ralenti son développement. Sa capacité d’apprendre à lire et à écrire a été compromise, et ce jusqu’à l’adolescence.
Ses enseignants l’ont stigmatisé et ont dit à sa mère qu’il ne pourrait jamais apprendre à lire et à écrire. L’école a recommandé qu’il voie un psychologue pour une évaluation plus approfondie et ce dernier a confirmé ce que tout le monde croyait déjà, diagnostic qui l’a mené à abandonner l’école. Il n’avait plus d’espoir.
Mais sa mère, elle, n’a jamais abandonné. Elle a appris qu’une deuxième chance s’offrait à eux lorsqu’un programme d’alphabétisation communautaire a été annoncé par l’église adventiste locale. Particulièrement impressionnée par la personnalisation des cours offerts, elle y a inscrit son fils.
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Maintenant âgé de 36 ans, M. Cruz sait lire, signer son nom et écrire de nombreux mots.
« Je remercie Dieu pour ce miracle, pour l’initiative de ma mère, pour le promoteur de l’alphabétisation dans la région et pour tous ceux qui m’ont aidé, de manière directe ou indirecte, à me rendre jusqu’ici, a-t-il dit. Aujourd’hui, je peux lire et écrire. »
Le peuple de la Parole
D’après une estimation récente, quelque 750 millions de personnes seraient analphabètes dans le monde. Cela fait près de vingt ans que la Division nord-américaine (DNA) parraine, avec d’autres divisions et champs missionnaires, des initiatives d’alphabétisation pour les adultes par son programme Partners in Mission. Ces partenariats ont permis à plus de 180 000 personnes d’apprendre à lire et à écrire.
Il s’agit d’une initiative de la DNA financée par le ministère Hope for Humanity et pour laquelle elle s’associe à d’autres Divisions du monde pour des initiatives missionnaires communes, dont l’une des principales est l’alphabétisation des adultes. Aujourd’hui, des programmes de Partners in Mission sont offerts dans onze pays, dont l’Inde, le Liban et, bien sûr, le Salvador.
Les adventistes disent être le peuple de la Parole [de Dieu], mais comment être une personne de la Parole si on ne peut la lire? À la suite de ces partenariats, des milliers d’adventistes transforment des vies par leur ministère, de nombreuses églises ont été mises sur pied et plusieurs milliers de personnes sont devenues membres de l’Église adventiste du septième jour.
Un désir d’expansion
Les dirigeants de l’Église voient comment ce programme facilite l’accomplissement de notre mission et désirent le développer dans d’autres régions de leur territoire. Par contre, le programme actuel n’est pas entièrement viable financièrement.
Au Salvador, par exemple, parmi les quelque 200 cercles d’alphabétisation, le coût des allocations offertes aux bénévoles grimpe à 5 000 $ par mois, montant partagé entre les Unions, les Fédérations locales, la Division interaméricaine (DIA) et la DNA. Les dirigeants des églises locales désirent faire croître le programme à plus de 900 cercles d’alphabétisation, ce qui augmenterait la facture d’allocations à 22 000 $ par mois.
La DNA ne serait pas en mesure de participer financièrement à cette expansion et il serait très difficile pour l’Union et les Fédérations locales d’assumer ces coûts toutes seules. Et les autres champs missionnaires sont dans la même situation.
Parmi les solutions, on envisage de ne faire travailler les enseignants, ou « instructeurs », que sur une base volontaire et de manière moins intensive. Les cours d’alphabétisation pourraient aussi être offerts par les églises locales plutôt que par les Fédérations ou Missions comme c’est actuellement le cas dans la plupart des régions.
Ce changement présenterait plusieurs avantages financiers. Par exemple, un groupe d’alphabétisation ne pourrait démarrer que lorsqu’une église locale accepte la responsabilité de le superviser et de le soutenir, donc d’assumer, notamment, le coût des allocations aux enseignants (si l’église choisit d’en offrir). Si l’église ne peut se permettre de payer des allocations, alors elle pourrait recevoir des cartes de financement afin de contacter les entreprises locales pour amasser les fonds nécessaires. Cette méthode a bien fonctionné en République dominicaine.
L’histoire de Rosalina
Rosalina Rivas Pineda est l’une des sept femmes salvadoriennes à avoir suivi le programme d’alphabétisation de Partners in Mission à l’église adventiste du septième jour d’El Riel de la Fédération du centre du Salvador. Les membres du petit groupe ont décidé de persévérer « malgré les difficultés qui surviennent dans leur vie du fait qu’elles ne savent ni lire ni écrire et d’y amener leur famille pour réaliser leur rêve de lire la parole de Dieu par elles-mêmes », a expliqué David Poloche, directeur d’ADRA pour la DIA dans un récent rapport sur l’alphabétisation. ADRA El Salvador contribue à la gestion du programme au nom de l’Église.
À 42 ans, Rosalina n’avait jamais été à l’école et était totalement analphabète. Introvertie, elle parlait très peu lorsqu’elle a commencé les cours au sein du groupe. « Lors de son témoignage, elle a remercié Dieu et les instructeurs de lui avoir permis d’apprendre à lire et à écrire », a rapporté M. Poloche. C’est tout ce qu’elle a dit.
Mais depuis ses cours d’alphabétisation, elle a davantage confiance en elle et elle socialise plus avec les membres de l’église. « Mme Pineda et les autres femmes du groupe servent d’exemple à leur famille, à leur communauté et à leur église, a dit M. Poloche. Ce n’est pas facile à leur âge, et comme membres de l’Église, elles offrent un bel exemple de persévérance. »
La promesse réalisée chez Rosalina et autour du monde avec Partners in Mission et la nouvelle méthode REFLECT est axée sur le travail collaboratif. L’Église adventiste est une famille et nous sommes unis dans la mission d’atteindre le monde avec le message adventiste du septième jour, un message distinct d’espoir et de santé globale. Nous souhaitons particulièrement aider le programme d’alphabétisation des adultes que la DNA a financé pendant des années dans plusieurs pays à se répandre partout.
La version originale de cet article a été présentée sur le site de nouvelles de la Division nord-américaine.
Traduction : Marie-Michèle Robitaille