Le 27 juillet 2019 | Kimi-Roux James, Agence de développement et de secours adventiste
L’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA), le bras humanitaire de l’Église adventiste du septième jour, travaille en République démocratique du Congo (RDC) depuis 1984. Et depuis lors, l’équipe est intervenue pour répondre à dix épidémies du virus Ebola. La dernière épidémie, qui a éclaté en août 2018, serait la plus longue et la deuxième en importance à frapper le pays jusqu’à maintenant.
L’assistance d’ADRA s’est surtout faite par la provision d’eau potable, la stérilisation et l’éducation sur les bonnes pratiques en matière d’hygiène. Les groupes les plus vulnérables de la population, soit les femmes et les enfants, ont d’énormes besoins lors des épidémies, groupes qui font d’ailleurs l’objet du service et de l’engagement d’ADRA.
Un aperçu de la crise
Si l’épidémie du virus Ebola n’est pas maîtrisée d’ici le mois prochain, la RDC devra déclarer qu’elle dure depuis un an, le premier cas ayant été traité en août 2018.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS), agence des Nations Unies responsable de la santé publique internationale, a officiellement déclaré que la maladie du virus Ebola en RDC était une crise sanitaire mondiale et que davantage d’aide humanitaire était nécessaire pour maîtriser l’épidémie.
Depuis son apparition en 2018, plus de 1 700 décès ont été confirmés, plus de 2 500 personnes ont été infectées et 17 000 autres personnes ont possiblement été en contact avec le virus.
D’après l’OMS, la vaccination aide à minimiser la propagation ou l’exposition à la maladie. Toutefois, à cause des conflits incessants et de la résistance de la population, due en partie à la pauvreté, à la désinformation, aux pratiques culturelles et à la marginalisation, l’épidémie est difficile à maîtriser pour les intervenants de première ligne.
Au total, depuis août 2018, plus de 1 000 personnes ont été vaccinées dans la ville de Goma alors que quelque 163 000 personnes ont reçu le vaccin dans le reste de la RDC.
Il a également été rapporté que, dans la province d’Ituri, plus de 300 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur de leur pays, c’est-à-dire que des enfants, des mères et des pères ont été forcés de prendre la fuite à cause de conflits tout en demeurant à l’intérieur des frontières de la RDC. Cette situation complique le travail des agents humanitaires, qui doivent retrouver les gens en quarantaine. De plus, les forces armées rebelles compliqueraient le travail des autorités locales et de certains centres de santé qui tentent d’offrir de l’aide à ceux qui en ont besoin.
La réponse d’ADRA au virus Ebola
En RDC, ADRA a des bureaux dans 17 provinces, dont six au Nord-Kivu et en Ituri, et travaille actuellement avec d’autres organismes humanitaires et les autorités locales pour mettre sur pied un programme de « vivres contre travail » pour aider les populations les plus affectées par l’épidémie.
« Notre priorité est de travailler avec les dirigeants communautaires afin d’instaurer la confiance et nous engager dans la collectivité. Nous voulons combler tous les fossés en matière de soins afin d’offrir de l’aide humanitaire », a dit Mario Oliveira, directeur de l’intervention d’urgence d’ADRA.
Récemment, avec l’aide d’UNICEF, ADRA a mis en œuvre un programme d’alimentation des enfants dans les zones de soins de santé de Katwa, Butembo, Beni, Mabalako et Oicha dans la province de Nord-Kivu.
« L’objectif principal de cette intervention d’urgence est de réduire le risque de malnutrition chez les enfants de 26 mois et moins, les femmes enceintes et les mères allaitantes affectées par la maladie du virus Ebola », a dit M. Oliveira.
D’après ADRA RDC, le projet comprend l’établissement de coins d’allaitement dans les centres de traitement et de soins de santé pour les enfants de deux ans et moins. Il vise principalement à aider les enfants privés de lait maternel lorsque la mère devient malade et qu’elle doit être hospitalisée.
L’initiative comprend également l’achat d’articles d’allaitement pour les nourrissons, la formation d’intervenants psychosociaux et en nutrition, notamment chez ADRA, sur l’alimentation d’urgence des nourrissons et des jeunes enfants ainsi que la formation d’infirmières sur la transmission des renseignements relatifs au contrôle des infections et des méthodes de prévention aux patients en zones sanitaires. ADRA a également rapporté travailler à la sensibilisation aux facteurs de risques et à l’éducation sur les mesures préventives du virus Ebola aux populations.
Par ses efforts de prévention et de mobilisation communautaire, ADRA a, jusqu’à maintenant, profité à plus de 170 000 personnes. Mais il faudra plus, selon M. Oliveira, pour maîtriser le virus. « L’épidémie du virus Ebola sera tôt ou tard maîtrisée, mais espérons qu’elle le sera bientôt, avant de s’aggraver et de dépasser les frontières du pays. »
D’après ses dirigeants, ADRA œuvre sur le terrain en réseau et en collaboration avec des partenaires, à la recherche d’autres occasions d’aider à combattre la propagation de la maladie.
Traduction : Marie-Michèle Robitaille