24 Janvier 2020 | Punta Cana, République Dominicaine | Libna Stevens / DIA

« Si vous pensez que le rôle du responsable de santé consiste à célébrer les activités de la Journée Mondiale de la Santé, à présenter des flashes santé chaque sabbat, ou à organiser des expos santé une ou deux fois par an, et à attendre que les gens viennent vers nous, vous vous trompez, » a déclaré Dr Tricia Penniecook, doyenne de l’Éducation et des Affaires Professorales, et professeure à l’École de Santé Publique à l’Université du Sud de la Floride, aux États-Unis. « Votre rôle est d’amener la santé dans la communauté. »

Dr Penniecook, qui est titulaire d’une Maîtrise en Santé Publique et possède une vaste expérience du terrain, a parlé hier aux administrateurs de l’église et aux responsables de santé lors du Sommet sur la Santé organisé par l’Inter Amérique. Il ne s’agit pas de ce que vous pensez que la communauté a besoin, a-t-elle dit, mais de la recherche de données en ligne.

La première étape consiste à découvrir les causes de décès dans le pays, a-t-elle expliqué alors qu’elle dirigeait le groupe à effectuer une recherche en ligne sur la page web de l’Organisation Panaméricaine de la Santé.

Dr Tricia Penniecook, doyenne de l’Éducation et des Affaires Professorales, et professeure à l’École de Santé Publique à l’Université du Sud de la Floride, aux États-Unis, s’adresse aux responsables de santé lors de l’un de ses séminaires au cours de la deuxième journée du Sommet de l’Inter Amérique sur la Santé, le 23 janvier 2020, à Punta Cana, en République Dominicaine. [Photo : Libna Stevens / DIA]

« Les causes de décès vous donnent l’occasion de découvrir ce qui pourrait réellement affecter votre pays et votre communauté. S’agit-il de problèmes cardiovasculaires ? Est-ce un grave problème de diarrhée chez les enfants ? » a demandé Dr Penniecook. Vous devez faire des recherches afin de pouvoir répondre efficacement à ce besoin sanitaire dans la communauté dans laquelle vous vivez. Vous ne pouvez pas envisager ou planifier une action d’impact communautaire pour un groupe de personnes âgées de 45 ans et plus alors que la population avec les plus grandes difficultés se trouve chez les enfants. »

Le groupe a examiné les données provenant du Guatemala qui montraient que 17% de la population meurt de problèmes circulatoires, 12% de problèmes respiratoires, 11% de néoplasie (ou cancer) et 16% d’autres causes. D’autres pays comme le Mexique et le Costa Rica ont affiché des pourcentages plus élevés dans ces trois catégories parmi d’autres. La plupart ont montré que la moitié de leur pays souffrait de maladies chroniques.

« Il n’y a aucune population qui ne meurt de rien. Vous devez observer et cibler le besoin, » a ajouté Dr Penniecook. Il y aura toujours du travail à faire, a-t-elle ajouté.

Examiner les différentes tranches d’âge dans la population vous aidera dans vos recherches pour connaitre davantage sur votre communauté, a-t-elle expliqué.

Moisés Vidal, directeur des ministères de la santé pour l’Église adventiste au Guatemala, a été surpris de voir le graphique affiché à l’écran. « J’ai été tellement surpris par le fait que mon pays a autant de besoins spécifiques auxquels il faut répondre, » a dit Moises Vidal. Une fois qu’il sera revenu du sommet sur la santé, il prévoit de rencontrer les responsables de santé de sa fédération et de la mission pour commencer à rechercher des besoins plus spécifiques dans les communautés qui les entourent et des stratégies pour les toucher.

Graphique montrant les causes de décès au Guatemala. [Photo : Libna Stevens / DIA]

« En tant qu’église, nous avons un très large éventail d’actions, » a-t-elle déclaré. Le taux d’alphabétisation est l’un des moyens de mesurer l’état de santé d’un pays. « La personne qui ne sait pas lire n’a donc pas accès aux informations qui peuvent aider. »

Pasteur Ricardo Marin, qui est le secrétaire exécutif de l’Église adventiste dans la région Centraméricaine du Sud qui supervise le Costa Rica et le Nicaragua, a été alarmé par les taux élevés de problèmes cardiovasculaires et de cancer au Costa Rica et par le taux d’analphabétisme qui doit encore être traité dans certaines communautés du Nicaragua.  « Sur le territoire de notre union, il y a des difficultés au niveau du service médical et les chiffres m’amènent à rechercher sérieusement et plus clairement quels sont les besoins les plus urgents et comment nous pouvons mobiliser nos professionnels de santé et nos responsables de santé pour produire l’impact positif nécessaire dans la communauté, » a dit pasteur Marin.

« Je sais que nous parlons des mêmes initiatives dans la communauté, mais il est évident que nous devons parvenir à connaître les besoins spécifiques de notre communauté, et mieux communiquer avec le gouvernement en matière de santé publique. Sinon, nous tirons sans avoir d’objectif, » a expliqué pasteur Ricardo Marin. C’est cette vision que pasteur Marin envisage de transmettre aux plus de 300 professionnels de santé et aux centaines de responsables de santé en octobre, lorsqu’il les réunira lors de deux perogrammes distincts pour consolider efficacement l’impact des ministères de la santé au Costa Rica et au Nicaragua.

Dr Penniecook a conseillé aux responsables de santé de se joindre à la commission locale de la santé dans la communauté, à la commission des catastrophes, à la commission de gestion des déchets et à une école publique qui peut avoir un impact sur les enfants. « Encouragez cette génération à étudier la santé publique et à obtenir une formation universitaire, afin que les lois puissent être modifiées et qu’un impact efficace et durable puisse se produire. »

Il s’agit d’impliquer également les membres, a-t-elle déclaré. Des programmes comme « Je Veux Être en Bonne Santé » qui enseigne les huit remèdes naturels pour un mode de vie sain peuvent avoir des effets positifs durables sur les générations à venir, a déclaré Dr Penniecook. « Engagez les membres d’église appartenant au troisième âge à prendre part à de tels projets pour avoir un impact sur la communauté et aider les enfants. »

« Nous devons entrer en contact avec tout ce qui fait la communauté locale, » a dit Dr Penniecook. « Si nous manquons de compassion, d’amour et de grâce, notre message sur la santé n’aidera personne. »

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Traduction: Patrick Luciathe

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