Cette semaine, alors que je lisais des articles de presse et que dans mes conversations je parlais des difficultés auxquelles les familles sont confrontées pendant la crise COVID-19, une préoccupation que beaucoup partageaient était de savoir comment survivre à la distanciation sociale / à l’auto-isolement avec de jeunes enfants. Ces articles et ces conversations m’ont rappelé l’époque où les membres de ma famille servaient comme missionnaires aux Iles Fidji.
Lorsque nous avons déménagé pour la première fois aux Fidji, nos filles n’avaient que trois et cinq ans, respectivement, et j’avais entrepris de les scolariser à la maison. En plus de l’isolement social lié à l’enseignement à domicile dans un pays étranger, nous avons également été confrontés à l’isolement provoqué par la saison des pluies, qui nous a parfois obligés à rester à l’intérieur pendant des semaines, voire des mois consécutifs. Voici un certain nombre de choses que j’ai apprises à l’époque, et que votre famille pourrait trouver utiles maintenant.
Commencez et terminez votre journée avec Dieu
Chaque matin, rendez grâce pour tout ce qui est bien dans votre vie; lisez des passages des Écritures qui aident à calmer votre anxiété; puis demandez à Dieu de vous donner tout ce dont vous avez besoin – l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité la douceur et la maîtrise de soi (Galates 5:22, 23) — – afin que vous puissiez être le parent dont vos enfants ont besoin.
Demandez également à Dieu de vous aider à vous souvenir de saisir ces moments où vous échouez comme une occasion pour votre famille d’apprendre davantage sur sa grâce merveilleuse. Les enfants n’ont pas besoin d’un parent parfait. Ils ont plutôt besoin d’un parent qui fait preuve d’humilité en acceptant de s’excuser et qui démontre la grâce en offrant et en recevant le pardon.
Chaque soir, réfléchissez à votre journée et identifiez les moments où vous avez fait l’expérience de la présence de Dieu ; remerciez-le pour ces moments et pour les choses qui se sont bien passées ; demandez pardon pour les choses qui ne se sont pas si bien passées. Demandez-lui de donner à vos enfants tout ce dont ils ont besoin pour grandir dans l’expérience à travers laquelle ils sont aimés inconditionnellement par leur Père céleste ; puis demandez-lui de vous aider à apprendre de vos échecs, à vous faire grâce à vous-même, puis à avancer.
J’ai souvent trouvé du réconfort dans ces paroles : « Nous devrons souvent nous mettre à genoux et pleurer aux pieds de Jésus à cause de nos échecs et de nos erreurs, mais nous ne devons pas nous décourager » (Ellen G. White, manuscrit 31, 1890).
Enseignez à vos enfants comment entrer en contact avec Dieu
En période de peur et d’anxiété, les enfants ont besoin que les parents non seulement démontrent leur foi en Dieu, mais aussi qu’ils les aident à se connecter à Sa providence de manière significative et adaptée à leur âge. Voici quelques idées sur la façon de procéder.
Dans la petite enfance (2-6 ans)
Emmenez vos enfants faire une promenade tranquille dans la nature, et demandez-leur de garder les yeux et les oreilles ouverts et la bouche fermée. Plus tard, discutez de ce qu’ils ont vu et entendu, en leur rappelant que Dieu est Créateur. Ils peuvent également chercher en marchant, un objet qui leur rappelle la providence divine, puis dessiner cet objet comme un moyen de graver cette leçon dans leur esprit.
Jouez de la musique sacrée douce, en leur demandant d’être calmes et d’écouter. Demandez-leur ensuite ce qu’ils ont entendu et discutez de la façon dont la chanson décrit Dieu comme celui qui pourvoit et celui qui protège.
Lisez des histoires bibliques simples qui mettent l’accent sur l’amour de Dieu, établissant un lien entre l’amour de Dieu et le vôtre. Encouragez ensuite les enfants à réagir à l’histoire en mémorisant une courte phrase, en dessinant une image, en créant quelque chose avec de la pâte à modeler ou en dictant une note de remerciement à Dieu.
Dans l’enfance moyenne (6-12 ans)
Poursuivez avec les activités de la petite enfance mais ajoutez la mémorisation des Écritures. Choisissez des versets bibliques qui parlent de la peur et de l’anxiété et aidez les enfants à réfléchir à la façon dont le verset s’applique à leurs sentiments. Encouragez-les à mémoriser et à écrire le verset, à le mettre dans leur poche, à le retirer et à le lire lorsqu’ils ont peur.
Dans la grande enfance et dans l’adolescence (13+)
À l’âge de 12 ou 13 ans, les enfants commencent à penser différemment à Dieu et à la spiritualité. Leur tâche à ce stade de développement est de découvrir Dieu pour eux-mêmes, ce qui signifie qu’ils doivent mettre ce que leurs parents leur ont enseigné sur une étagère pendant un petit moment. Ce qu’ils attendent de nous en tant que parents, c’est que nous comprenions leur cheminement et que nous les accompagnions pour les soutenir. Ils ont besoin de voir que notre foi est authentique – qu’elle fait une différence dans nos vies, même en période de peur et de stress, et qu’elle donne du sens – que notre foi apporte des réponses aux questions difficiles de la vie.
Alors, que pouvons-nous faire ?
Passez de manière délibérée du temps ensemble dans la tranquillité. Les pré-adolescents et les jeunes adolescents ont envie de passer du temps seuls avec un adulte. Allez vous promener ensemble tôt le matin ou le soir, en contemplant l’aube ou les étoiles et en écoutant les sons, et méditez sur Dieu en tant que Créateur. Ces moments de calme sont également l’occasion de partager quelque chose tiré de votre moment de dévotion ce matin-là.
Lisez de petites portions des Écritures ensemble, lentement et en prenant le temps de méditer, et discutez de la façon dont elles pourraient s’appliquer à la vie de vos enfants. Choisissez des passages narratifs qui témoignent de la providence de Dieu dans les moments difficiles ; des Psaumes qui décrivent la souveraineté et la bonté de Dieu ; et des passages qui traitent directement des peurs et des angoisses humaines, comme
Philippiens 4:6-7.
Lisez ensemble des histoires bibliques narratives / fictives. Si vous n’avez jamais lu à haute voix à vos enfants, ou si vous avez arrêté lorsqu’ils ont appris à lire par eux-mêmes, cette période de distanciation sociale peut être l’occasion de commencer une nouvelle tradition familiale qui pourrait se poursuivre pendant les années à venir. Dans notre famille, nous lisions à haute voix pendant que les filles s’occupaient tranquillement à des travaux manuels, au dessin et à la peinture.
Faites preuve de respect en écoutant, plutôt qu’en prêchant et en corrigeant continuellement. Ayez l’humilité de croire que vous pouvez apprendre de vos enfants plutôt que simplement leur enseigner. Et partagez certaines de vos propres difficultés, de manière appropriée à leur âge, afin que vos enfants puissent voir comment votre foi est démontrée face aux difficultés de la vie. Ces types de conversations peuvent avoir un impact à vie sur vos enfants, alors essayez de voir cette période de confinement forcée comme une occasion d’avoir ces conversations.
Structurez votre journée autour de routines prévisibles
Les habitudes quotidiennes fonctionnent bien avec les enfants (et les adultes !), car elles procurent un sentiment de stabilité et de sécurité au moment où les choses semblent hors de contrôle. Bien qu’un horaire strict ne soit pas nécessaire, le fait d’avoir des heures assez régulières pour se lever, faire le culte, manger, faire ses devoirs, jouer à l’extérieur, pour le moment des histoires et l’heure du coucher, offre une organisation permettant aux enfants d’anticiper ce qui va suivre et ce qu’on attend d’eux.
Une habitude que j’ai trouvée particulièrement utile est ce que nous avons appelé le « temps de repos. » Lorsque nos enfants ont cessé de faire la sieste pendant la journée, nous les avons aidés à apprendre à passer un moment au calme dans leur chambre. Cela nous a permis de nous reposer et les a aidés à apprendre à avoir des périodes de pause et à jouer seuls. Au début, ils avaient des jouets, des puzzles spéciaux et des activités spéciales pour leurs temps de repos ; cependant, quand ils ont grandi un peu, cela n’a plus été nécessaire, car c’était le moment où ils écoutaient des histoires enregistrées, et qu’ils attendaient avec impatience ce moment-là.
Si vous regardez en ligne, vous trouverez de nombreuses suggestions pour garder les enfants impliqués et occupés ; vous aimerez peut-être certaines d’entre elles et d’autres ne vous plairont peut-être pas. J’adorais lire pour nos enfants et j’aimais les travaux manuels simples, mais je détestais les expériences scientifiques, je n’aimais pas les jeux de société et je m’y perdais dans mes tentatives de garder le cap dans tout ce qui impliquait des graphiques et des autocollants. Vous êtes peut-être exactement le contraire de moi, alors faites ce que vous savez bien faire et que vous appréciez. Mais quelles que soient les habitudes que vous déciderez d’adopter, assurez-vous d’inclure de l’exercice en plein air une ou deux fois par jour, ce qui aidera vos enfants à être plus calmes ; et gardez vos habitudes au moins quelque peu prévisibles, car cela aidera vos enfants à se sentir plus en sécurité et mieux dans leur peau pendant une période difficile.
Rappelez-vous, cela aussi passera
Quand on nous a demandé pour la première fois de servir aux Iles Fidji, j’étais partagée au sujet du déménagement. J’étais anxieuse à l’idée d’élever nos enfants dans un pays différent, si loin de la famille élargie, et j’étais partagée sur la question de la scolarité à domicile. Maintenant que nos enfants ont grandi et que je suis plus âgée, je considère ces années aux Fidji comme l’été de ma vie, et je rends grâce à Dieu pour le rythme de vie tranquille et les nombreuses heures passées en famille, qui ont finalement façonné la famille que nous sommes devenus.
La version originale de ce commentaire a été publiée par Adventist Record.
Traduction: Patrick Luciathe