9 Avril 2020 | Miami, Floride, États-Unis | Libna Stevens, Division Inter Américaine
Au début du mois de mars, Antonio Casarrubias, un représentant évangéliste adventiste du septième jour dans la municipalité de Yautepec dans l’état de Morelos, au Mexique, était certain que le premier trimestre de l’année ne ressemblerait à aucun autre en termes de ventes. « Les choses se passaient monstrueusement bien au cours des deux premiers mois de l’année, » a déclaré Antonio Casarrubias. « C’était tout simplement incroyable. » Puis les avertissements concernant le coronavirus sont arrivés. Les écoles et les entreprises ont commencé à fermer, les grands rassemblements ont cessé et il n’a plus été possible de faire de visites à domicile.
Au cours de ses 27 années en tant que représentant évangéliste à plein temps, ou colporteur, Antonio Casarrubias n’a jamais connu une situation où il ne pouvait plus entrer en contact avec les gens et faire quelque chose qu’il aime. Il a eu l’occasion de rencontrer des étudiants dans leurs écoles, de visiter des entreprises, de rencontrer des politiciens, des artistes, de tenir de grandes conférences pour ne citer que cela. « Les choses sont terribles parce que les gens ne veulent pas que vous vous approchiez d’eux, ils ne veulent pas vous écouter. »
Pour Antonio Casarrubias, 52 ans, c’est extrêmement inhabituel. Il a été le représentant évangéliste champion dans sa fédération et son union au cours des cinq dernières années. Il fait partie d’une poignée de représentants évangélistes exceptionnels dans l’Union Mexicaine Inter Océanique, qui achètent l’équivalent de milliers de dollars en livres qu’ils vendent au cours de l’année. Il a inscrit son fils aîné à l’école d’architecture et a un autre fils qui termine ses études secondaires.Un appel de Dieu
« Honnêtement, je peux déjà dire qu’avril sera un mois mort pour les ventes, » a-t-il dit. « Mais vous devez être créatif, voir comment vous pouvez improviser, comment approcher les gens, ce que vous faites et ce que vous dites par les temps qui courent. » Antonio Casarrubias pratique la distanciation sociale tout en travaillant avec seulement quelques clients qui sont désireux de l’écouter et d’acheter des livres. « Beaucoup de gens perdent leur emploi et ils n’ont aucun revenu, ils ne sont donc pas en mesure d’acheter grand chose. »
« Une situation de crise est un appel de Dieu, » a dit Antonio Casarrubias. Sa foi n’a pas été ébranlée depuis qu’il a commencé son ministère de représentation évangélique il y a près de trente ans. « Vous ressentez Dieu dans ce ministère. Je n’ai pas peur de ce coronavirus, car Dieu m’a appelé et me conduira selon sa volonté. » Il a vu plus de 500 personnes se faire baptiser grâce aux livres et à son ministère de représentation évangélique.
« La représentation évangélique est un appel de Dieu. C’est le moment où vous vous accrochez à la main de Dieu, » dit-il à son groupe de colporteurs presque tous les jours par le biais de messages vocaux et par sms. Antonio Casarrubias est directeur adjoint des ministères des publications à Cuernavaca, dans l’état de Morelos, dans la Fédération du Sud Pacifique au Mexique. Son groupe de 12 colporteurs achètent en moyenne l’équivalent de 157000 dollars US en livres qu’ils vendent chaque année. Il a indiqué que tous les membres de son groupe maintiennent une foi solide, mais il craint que d’autres groupes de représentants évangélistes ne se découragent et ne quittent le ministère à cause de la situation de pandémie.Une foi inébranlable
Comme Antonio Casarrubias, la foi de Virginia Jiménez n’a pas non plus été ébranlée. En tant que représentante évangéliste depuis neuf ans dans la municipalité de Juan Rodríguez Clara à Veracruz, au Mexique, elle dit que les changements au niveau des ventes de livres sont déjà évidents. « Je reste dans ma communauté ces jours-ci et j’essaie de rendre visite à mes clients réguliers, mais la plupart ne sont pas en mesure d’acheter car ils ne gagnent pas d’argent. » Elle continue de sortir tous les jours, en respectant les mesures de distanciation sociale et en invitant les clients ou les personnes qu’elle rencontre dans la rue à regarder la présentation de ses nouveaux livres. « J’aime prêcher l’évangile. J’aime donner des études bibliques. Je soumets à Dieu ce travail et je prie pour qu’il continue à m’utiliser pour proclamer ce merveilleux message. »
Virginia Jiménez a inscrit son aîné à l’université et a deux autres enfants à l’école secondaire, grâce à son travail de représentante évangéliste. Chaque année, elle achète environ l’équivalent de 12000 dollars US en livres et les vend tous.
« Dieu m’a énormément bénie, » dit-elle. Chaque fois qu’elle passe une commande à la maison d’édition, elle paie la dîme et les offrandes avant d’avoir vendu quoi que ce soit. Son mari, qui s’occupe de sa mère âgée, vend des choses sur le marché tous les jours où il peut le faire.Virginia Jiménez s’accroche à Ésaïe 40 : 31 : « Mais ceux qui se confient en l’Éternel renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme les aigles; Ils courent, et ne se lassent point, Ils marchent, et ne se fatiguent point. » Elle sort tous les jours pour voir qui elle peut toucher avec un mot d’encouragement, la prière et, si la personne a de l’argent à dépenser, elle propose un livre. Jusqu’ici, elle loue Dieu de ce qu’à travers son ministère, plus de 50 personnes ont été baptisées et sont devenues membres de l’Église adventiste. Elle rêve de pouvoir bientôt visiter les autres communautés voisines pour continuer son ministère. Elle sait qu’elle ressentira l’impact de la baisse des ventes en raison des effets du coronavirus dans sa communauté en avril.
Elle est reconnaissante de ce que les dirigeants de l’église aient apporté des fonds et des vivres à sa famille ainsi qu’à celle d’autres représentants évangélistes.
Aide FinancièreAntonio Casarrubias et Virginia Jiménez font partie des 120 représentants évangélistes à plein temps qui ont reçu une aide financière et alimentaire la semaine dernière, a dit pasteur Martin Olvera, directeur du ministère des publications pour l’Église adventiste dans l’Union Mexicaine Inter Océanique, dont le siège se trouve à Puebla.
« Nous nous préoccupons beaucoup de leur situation car ils ne reçoivent pas de chèque pour leur salaire régulièrement, et c’est une période critique pour eux, » explique le pasteur Olvera. Lui et l’équipe des publications supervisent 180 représentants évangélistes à temps partiel et une moyenne de 150 étudiants colporteurs dans toute la région.
Pasteur Olvera tient des réunions en ligne avec ses directeurs pour continuer d’encourager les représentants évangélistes qui traversent cette période creuse pendant le temps que durent les mesures de confinement. L’église prévoit de continuer de soutenir ses représentants évangélistes jusqu’à la fin du mois d’avril et d’étendre l’aide ou de leur fournir des crédits spéciaux à partir du mois de mai et au-delà, si nécessaire. « Dans l’ensemble, j’ai vu que leur foi est solide et ils comptent pour nous car ils font partie intégrante de l’action d’évangélisation sur le territoire de notre union, » a expliqué le pasteur Olvera. Il a déclaré que l’équipe de colporteurs compte les meilleurs vendeurs parmi les cinq unions, ou régions ecclésiales, au Mexique.
Travail exceptionnel des représentants évangélistesPasteur Erwin Gonzalez, directeur du ministère des publications pour l’Église adventiste en Inter Amérique félicite le groupe d’élite de représentants évangélistes dans l’Union Mexicaine Inter Océanique.
« Ils se placent clairement en tête des 24 unions de l’Inter Amérique et se classent au premier rang dans l’église mondial en termes de représentation évangélique, » a dit pasteur González. Mais chacun des représentants évangélistes à travers la Division Inter Américaine, tous les 1714 représentants évangélistes à plein temps, les 4000 qui sont à temps partiel et les 2950 étudiants colporteurs, jouent un rôle clé dans la proclamation de l’évangile, a-t-il ajouté.
« Le coronavirus a rendu le travail de représentant évangéliste beaucoup plus difficile, parce que les séminaires et les grands programmes ont été annulés et les contacts en personne ont été sérieusement limités, » explique pasteur González. « Beaucoup ont pu rendre visite à une personne recommandée par un ami ou un client, un membre de la famille ou un collègue de travail, mais cela n’a pas été facile. »
Pasteur González a des rencontres régulières en ligne avec les directeurs des publications de son union et leur dit d’encourager leurs colporteurs et de leur rappeler les promesses de la Bible.« Toutes nos unions qui supervisent le travail des représentants évangélistes ont pris des mesures pour aider leurs colporteurs et ont déjà distribué des fonds et de la nourriture pour aider leurs familles, » a expliqué Erwin González.
De fidèles représentants évangélistes
« Nous savons qu’ils ont été appelés à être des messagers spéciaux du Seigneur, » a-t-il ajouté. « Ils ne sont pas découragés face à cette situation, car ils savent que la fin des temps viendra et que leur ministère [de représentation évangélique] est une opportunité bénie d’amener les autres à se préparer pour le ciel. »
Clemente González, 52 ans, fait partie des 80 représentants évangélistes en République Dominicaine qui ressentent les effets des réglementations sur la distanciation sociale. Mais il avance même s’il ne peut pas faire beaucoup de visites dans les écoles, les entreprises et les foyers. « Je m’accroche à Dieu, » dit-il. En 2012, il a pris la décision de fermer son mini-magasin pour devenir représentant évangéliste. C’est une décision qu’il n’a jamais regrettée. Il sort tous les jours pour voir si certains de ses clients réguliers ou les membres d’église ont besoin d’encouragements ou d’un nouveau livre.Clemente Gonzàlez est le représentant évangéliste qui vend le plus de livres dans son pays et il vit dans l’une des plus grandes municipalités de Saint-Domingue qui compte près d’un million d’habitants. Il a pu financer les études de ses cinq enfants et se demande pourquoi il n’a pas commencé plus tôt la représentation évangélique. « Davantage de membres devraient prendre part à ce ministère parce qu’il est vraiment gratifiant. Ce ministère fortifie votre foi tous les jours, » a-t-il dit.
Le coronavirus ne l’effraie pas. « Je ne suis pas inquiet parce que Dieu veille sur nous et c’est un ministère incroyable à accomplir pour Dieu, » a déclaré pasteur González.
La direction de l’église sur l’île a mis à disposition de la famille de chaque représentant évangéliste à plein temps, des fonds ainsi que des paniers de nourriture, a expliqué pasteur Roberto Matos, responsable des ministères des publications pour l’Église adventiste en République Dominicaine. « Nous considérons la possibilité de les aider tout au long du mois d’avril et nous avons des stratégies en place pour leur permettre de proposer plus de livres prophétiques et de livres sur la santé dès que les mesures de confinement seront levées. »
Au Panama, 82 représentants évangélistes à plein temps n’ont pu effectuer de visites à cause des mesures strictes de confinement mises en place par le gouvernement, a rapporté Luis Atencio, directeur des ministères des publications pour l’Église adventiste au Panama. « Malheureusement, nos représentants évangélistes sont confinés dans leurs maisons sans aucun revenu et cela les affecte ainsi que nos librairies, » a dit Luis Atencio. Les dirigeants sont en contact avec le gouvernement, attendant de savoir quand les restrictions seront levées, mais Luis Atencio dit qu’en attendant, une aide financière et de la nourriture sont apportées aux représentants évangélistes.Pour en savoir plus sur l’Église adventiste du septième jour en Inter Amérique et sur son ministère des publications, visitez notre site à l’adresse
interamerica.org
Traduction: Patrick Luciathe