Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le 29 mars 2020, les États-Unis comptaient 103321 cas confirmés de virus COVID-19, le Canada en comptait 4777, les Bermudes 17 et Guam 56. Ces chiffres changent quotidiennement. Je ne peux qu’imaginer le désarroi dans la vie de ceux qui ont été touchés directement parce qu’eux-mêmes, ou un membre de leur famille, sont malades. Et c’est préoccupant de savoir que nous courons tous ce même risque.

J’ai bien compris cela, lorsque je me suis retrouvé en auto-confinement à mon retour d’une conférence (avant les restrictions de voyage actuelles). Je me suis imposé ces restrictions après avoir appris qu’un autre participant au même programme était en train de subir un test pour le COVID-19 (maintenant techniquement appelé SARS-CoV-2). Je n’avais aucun symptôme de COVID-19 et, Dieu merci, le résultat du test pour l’autre personne s’est avéré négatif. Mais c’est une période difficile pour beaucoup.

Comment était-ce d’être en quarantaine ? Et en regardant en arrière, puis-je dire que c’était nécessaire ? Et la distanciation sociale ? Pourquoi est-ce si important ?

Ce sont des questions importantes à poser, d’autant plus que moins d’adultes vivant aux États-Unis sont préoccupés par la maladie du COVID-19 qu’il y a quelques semaines. Et même avec les fermetures et restrictions strictement imposées par le gouvernement,  des foules importantes continuent parfois de se rassembler.

Le nouveau Coronavirus

Voyons ce que nous savons actuellement sur le nouveau coronavirus afin de comprendre pourquoi il est si préoccupant. Tout d’abord, il est qualifié de « nouveau » car il n’a été découvert que récemment. Avant décembre 2019, nous ne savions pas que ce virus existait.

Nous avons eu une certaine expérience avec certains de ses proches. Le virus du SRAS-CoV, qui a provoqué l’arrivée du Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS) en 2002-2003, provient de la même famille de virus. Cette famille comprend également le MERS-CoV, qui a conduit à une épidémie du Syndrome Respiratoire du Moyen-Orient (MERS) en 2012. Ces deux virus ont causé de nombreux décès, mais pas dans la même ampleur mondiale que l’actuel SARS-CoV-2 (COVID19).

Le SRAS-CoV-2 est un virus à ARN qui a la capacité de se reproduire, ou de se multiplier, à l’intérieur du corps humain. Le virus détournera en fait l’activité qui a lieu dans les cellules de notre corps afin que davantage de virus soient produits par ces cellules. Nous pouvons alors devenir porteurs du virus avec le potentiel d’infecter d’autres personnes.

Lorsque partager ne signifie pas faire preuve d’attention

Les experts estiment que le  virus du SRAS-CoV-2 se transmet d’une personne à une autre principalement par des gouttelettes issues des éternuements ou de la toux. Il est également possible d’être infecté à partir de surfaces et d’objets contaminés tels que des poignées de porte, des dessus de table, etc. Le virus se propage le plus souvent lorsque la personne infectée présente des symptômes (fièvre, toux, essoufflement), c’est pourquoi les personnes présentant même des symptômes légers sont priées de se mettre en quarantaine. Plus les symptômes sont graves, plus vous avez de chances de propager le virus.

Cela place les professionnels de santé particulièrement en situation de risque car ils sont physiquement en contact avec les personnes les plus gravement malades et ceux qui sont dans un état critique. Les hôpitaux peuvent être submergés si un grand nombre de personnes ont besoin de soins intensifs, et aussi s’ils perdent des travailleurs qui contractent la maladie alors qu’ils prennent soin de leurs patients.

Nous savons également que certaines personnes sont plus susceptibles de souffrir d’une forme grave de la maladie du COVID-19 qui requiert une hospitalisation et des soins intensifs. Selon les Centres de Prévention et de Contrôle des Maladies (CDC) des États-Unis, nous sommes particulièrement préoccupés par la situation des « personnes âgées et des personnes de tout âge qui souffrent de graves problèmes de santé sous-jacents..» Ces situations médicales comprennent les maladies pulmonaires chroniques telles que l’asthme, les maladies cardiaques graves, le cancer, l’obésité sévère, le diabète, les maladies rénales et les maladies du foie. Notez que même les jeunes adultes peuvent tomber gravement malades. En fait, 20 pourcents des patients des patients nécessitant une hospitalisation sont âgés de 20 à 44 ans.

Avec plus de 20000 décès à ce jour, ce n’est pas une maladie qu’il faut ignorer ou prendre à la légère.

L’Inconnu

Le virus SARS-CoV-2 a été découvert vers la fin de l’année 2019, mais il s’est propagé comme une traînée de poudre dans le monde entier. Beaucoup sont dans une course contre la montre pour mettre au point des médicaments pour aider les malades ou des vaccins pour protéger les autres contre les maladies. Bien que certains soient peut-être utiles, aucun n’a encore passé avec succès les tests rigoureux qui précèdent l’autorisation de mise sur le marché par la Food and Drug Administration (l’agence de contrôle de la nourriture et des médicaments) des États-Unis.

Dans ce contexte actuel, les seuls moyens connus pour ralentir ou prévenir la propagation de la maladie sont de pratiquer une bonne hygiène (se laver régulièrement les mains avec du savon ou un désinfectant, tousser ou éternuer dans son coude, nettoyer et désinfecter les surfaces), d’éviter tout contact étroit avec ceux qui sont malades, et de maintenir une distance sociale adéquate lorsque le virus est présent dans la communauté. Cette dernière méthode semble avoir été utile lors de la pandémie de grippe de 1918. Bien que certains aient affirmé que certains produits renforcent le système immunitaire et empêchent ainsi le COVID-19, il n’y a pas suffisamment de preuves scientifiques disponibles pour s’assurer qu’ils puissent être utilisés ou pour démontrer leur innocuité. Et franchement, il y a encore beaucoup de choses que nous ne comprenons pas à propos du virus lui-même.

Nous ne connaîtrons pas l’issue de sitôt vu que le nombre de cas de COVID-19 continue de se multiplier. Certains sont malades et luttent pour se remettre de cette maladie. Certains ont perdu des membres de leur famille. Beaucoup ont perdu leur emploi ou le perdront bientôt. Il y a beaucoup d’incertitude.

A l’Abri sur Place

Les jours où je m’étais placé en auto-quarantaine, pendant que nous attendions de savoir si le test concernant l’autre personne était positif ou négatif, ont été très éprouvants. Mon esprit a fait des allers-retours entre la préoccupation pour ma propre santé et la peur pour ceux que je pourrais mettre en danger si j’ignorais cette précaution. Et en examinant toutes les données et les expériences dans d’autres pays qui ont très peu pratiqué la distanciation sociale ou qui l’ont commencée trop tard, j’ai eu le sentiment qu’il était simplement juste que je fasse ma part pour protéger mes amis, mes voisins, mes collègues, les membres d’église et la famille. Même si le risque pour moi d’avoir été infecté était faible, je suis resté à l’écart des autres.

Ma situation est certes meilleure que ce que beaucoup d’autres peuvent avoir à affronter. J’ai eu l’occasion de partager un espace de bureau à domicile avec mon mari, car nos deux employeurs ont institué une politique de travail à domicile temporaire. Nous avons même pu profiter de promenades l’après-midi les jours où il faisait beau. Mais certaines de mes expériences les plus significatives ont été de tirer des leçons spirituelles de cette situation.

Dans Actes 2:42-47, nous avons un aperçu d’une communauté ecclésiale qui partageait tout – de la nourriture et des ressources aux prières en passant par l’étude de la Bible. Et j’ai dû me demander, comment cela peut-il être fait dans le contexte actuel ? Les croyants se retrouvaient quotidiennement pour vivre la fraternité. Il ne fait aucun doute que la distanciation sociale ne faisait pas partie de la formule à l’époque. J’ai réalisé que cette image de paix et d’harmonie est venue après que le Saint-Esprit ait été déversé sur la jeune église. Et cela a été précédé de jours de prière et de confession sincères.

Bien que notre situation actuelle soit différente et que nous ne soyons pas en mesure de nous réunir dans un même lieu physique, nous disposons de la technologie qui nous permet de nous connecter depuis n’importe quel endroit du monde. Assurément le Saint-Esprit a le pouvoir de nous rassembler même dans une période comme celle-ci !

Ellen G. White a écrit : « Le Saint-Esprit repose sur les serviteurs de Dieu consacrés à son service, où qu’ils soient » (Conquérants Pacifiques, p. 46).

Tout cela me fait me demander : qu’est-ce que Dieu voudrait me voir tirer comme enseignement de cette situation ? D’une part, j’ai le temps d’approfondir ma relation avec mon mari au cours de notre première année de mariage au lieu de passer une grande partie de celle-ci à voyager. Et peut-être que maintenant, j’ai une opportunité de prier davantage, d’étudier davantage, de vivre la fraternité davantage (en utilisant la technologie) et de me préparer à de nouvelles façons d’exercer un ministère. C’est peut-être le moment d’investir dans les 100 Jours de Prière qui ont débuté le 27 mars.

Certes, il peut être facile de mal interpréter les choses spirituelles en période de crise sanitaire. Mais je suis encore plus certaine que Dieu est en train de tirer quelque chose de bien d’une situation horrible. Jusqu’à ce qu’il révèle le plan, je trouve du réconfort et du sens dans les paroles du Psalmiste : « Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi ! Car en toi mon âme cherche un refuge; Je cherche un refuge à l’ombre de tes ailes, Jusqu’à ce que les calamités soient passées…. Je te louerai parmi les peuples, Seigneur! Je te chanterai parmi les nations. » (Ps. 57:1, 9, LSG).

Laversion originale de ce commentaire a été publiée sur le site d’informations de la Division Nord Américaine.

Traduction: Patrick Luciathe

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