Le coronavirus représente un défi mondial, une pandémie à une échelle jamais vue depuis la pandémie mondiale de grippe de 1918. À l’exception de l’épidémie de virus Ebola en 2014 en Afrique de l’Ouest, pratiquement personne en vie n’a fait face à quoi que ce soit de ce genre. Nous ne savons pas combien de temps durera cette pandémie ni quel en sera l’impact économique à long terme.
Heureusement, des vaccins avec des taux d’efficacité très élevés ont été mis au point dans un court laps de temps, chose sans précédent, mais le déploiement mondial est très lent et des milliers de personnes meurent encore chaque jour à cause de la COVID-19.
Les gens sont stressés et nos outils habituels d’adaptation peuvent ne pas être disponibles maintenant qu’un grand nombre d’entre nous restent à la maison et, dans une certaine mesure, sont coupés de plusieurs de nos réseaux de soutien spirituel et social. En conséquence, beaucoup se tournent vers des substances et des comportements nocifs pour les aider à faire face à leur nouvelle réalité.
À partir du début du mois de mars 2020, un important distributeur d’alcool a remarqué une augmentation des ventes d’alcool. Le 21 mars 2020, l’agence Nielsen a signalé une augmentation de 55 pourcents des ventes d’alcool aux États-Unis². Au Canada, 25 pourcents des personnes âgées de 35 à 54 ans boivent davantage quand elles sont à la maison.3 L’Organisation Mondiale de la Santé a exprimé sa préoccupation au sujet des conséquences d’une augmentation mondiale de la consommation d’alcool pendant le long confinement causé par la COVID-19.4
Pornhub, un site web pornographique, a signalé une augmentation constante du nombre d’internautes spectateurs au cours du mois de mars 2020, alors que des confinements étaient mis en place un peu partout dans le monde. Le 17 mars 2020, les consultations du site ont augmenté de 11,6 pourcents 5 Des études indiquent que le fait d’être confronté à notre propre mortalité entraîne le désir et le comportement sexuels comme mécanisme d’adaptation, ce qui peut conduire certaines personnes à la pornographie.
Non seulement plusieurs parmi nous sont stressés, mais notre monde tout entier est bouleversé. Les indices externes habituels qui guidaient nos emplois du temps et nous donnaient une raison ne sont plus là. Beaucoup d’entre nous ne travaillent pas actuellement et sont détachés des amis et des membres de la famille élargie. Certaines personnes s’ennuient et se retrouvent avec beaucoup de temps à tuer. Plusieurs parmi nous ne peuvent même pas aller à l’église et recevoir les bénédictions qu’il y a à adorer ensemble. Notre santé mentale et spirituelle ainsi que nos choix sont fortement affectés par notre capacité à être en contact avec les autres, ⁶ et maintenant notre lien social en personne est rompu.
Une étude réalisée au Canada a révélé que le fait de ne pas avoir un emploi du temps régulier, l’ennui et le stress, sont les principales raisons pour lesquelles les adultes consomment plus d’alcool pendant la pandémie.7 A cause de la peur du virus et de l’utilisation recommandée d’alcool pour désinfecter les surfaces, certains croient que le fait de boire de l’alcool les protégera d’une manière ou d’une autre.8 Des conseils sans fondement suggérant que l’alcool ou même un désinfectant à base d’alcool détruiraient le virus dans notre corps ont été publiés sur les réseaux sociaux et même évoqués par des représentants du gouvernement, ajoutant ainsi à la liste des « traitements » inefficaces et parfois nocifs.
Certaines personnes utilisent la pornographie non seulement parce qu’elles s’ennuient ou sont stressées pendant un confinement, ou limitées dans leurs interactions avec les autres, mais plutôt en réaction à des problèmes relationnels. Être confiné à la maison avec nos familles à long terme fait que ceux qui avaient des relations problématiques avant la pandémie – ou qui ont davantage de conflits à cause d’un stress croissant – indiquent plus d’insatisfaction dans leurs relations. Les indicateurs de cette situation sont des rapports en provenance de Chine montrant une augmentation du nombre de demandes de divorce depuis la levée des restrictions liées au confinement.9
Des recherches ont montré que l’insatisfaction dans les couples expose les individus au risque de recourir à un usage incontrôlé de la pornographie.10 10 Même une augmentation temporaire de la consommation d’alcool et de pornographie peut être préjudiciable à soi-même et à sa famille.
Ci-dessous, les dommages causés par la consommation d’alcool, selon l’Organisation Mondiale de la Santé
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La pornographie nous fait du tort ainsi qu’à nos relations, et cela de plusieurs manières, dont les suivantes :
C’est le bon moment, alors que la pandémie est toujours présente parmi nous, pour développer des techniques d’adaptation plus saines – maintenant que nos mécanismes habituels de soutien humain, spirituel et social sont interrompus. Ceux qui étaient des buveurs sociaux, par exemple, boivent moins parce qu’ils ne peuvent pas fréquenter les rencontres sociales.13 C’est une bonne occasion de laisser vos préoccupations relatives au coronavirus motiver votre désir de changer. Il est important d’être sobre afin que nous puissions être vigilants à propos de la distanciation physique, du port du masque, du fait de ne pas se toucher le visage et de se laver les mains fréquemment. Améliorons notre système immunitaire en diminuant notre niveau de stress, en réservant suffisamment de temps pour le sommeil, en renforçant nos liens sociaux grâce à des moyens électroniques tels que Zoom et en ayant une alimentation saine.14 C’est plus facile à dire qu’à faire, mais voici quelques conseils qui pourront vous aider:
La Bible nous dit à maintes reprises de ne pas avoir peur, car Dieu sait que l’ennemi utilise tous les outils possibles pour nous enlever notre espérance. Alors souvenez-vous aussi de ceci : « Ne crains rien, car je suis avec toi; Ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu; Je te fortifie, je viens à ton secours, Je te soutiens de ma droite triomphante » (Esa. 41:10, LSG).15
Pour consulter les sources : cliquez ici
Alina M. Baltazar, professeur de travail social, codirige l’Institut pour la Prévention des Addictions (IPA) à l’Université d’Andrews, à Berrien Springs, dans le Michigan, aux États-Unis.
Duane C. McBride, professeur principal de recherche en sociologie, Université d’Andrews, est directeur exécutif de l’IPA.
Gary L. Hopkins, professeur de recherche à l’Université d’Andrews, codirige l’IPA et dirige le Centre de Recherche sur la Prévention.
Peter N. Landless dirige le Département des Ministères de la Santé à la Conférence Générale des adventistes du septième jour, à Silver Spring, dans le Maryland, aux États-Unis.
Traduction: Patrick Luciathe