Des membres et des dirigeants sont derrière l’initiative de célébration des 150 années d’existence des traductions en bulgare.
Le 28 juillet 2021 | Bulgarie | Ivalina Ilieva pour la Division inter-européenne et Adventist Review
L’année 2021 marque le 150e anniversaire de la traduction contemporaine de la Bible en bulgare, la soi-disant Bible de Constantinople. L’organisation Adventist Laymen’s Services and Industries (ASi) en Bulgarie et le Musée littéraire national ont récemment co-présenté une série d’événements en commémoration de l’anniversaire.
Deux expositions, une grande et une petite, présentent l’histoire de la traduction contemporaine de la Bible avec une collection de rares éditions anciennes, dont l’édition originale de 1871 ainsi qu’une riche sélection de pièces, certaines étant présentées pour la première fois. L’exposition recrée les époques dynamiques du passé, quand les Bulgares ont exprimé leur désir d’éducation, de prospérité et de liberté dans un effort national de s’ouvrir sur le monde.
Les dirigeants adventistes ont rapporté que les expositions seraient amenées en tournée dans 35 villes bulgares afin de présenter l’importance de la Bible tant par le passé que pour le pays actuel.
L’une des Bibles présentées, une reproduction de la Bible de Constantinople à couverture rigide, a été imprimée avec un phototype, sans modifications. La couverture est décorée des ornements originaux de l’édition de 1871, mais recréée avec des procédés et technologies d’impression modernes.
Une équipe de scientifiques du Centre des études slavo-byzantines Ivan Dujčev de l’Université Saint-Clément d’Ohrid, à Sofia, a publié un livre explicatif et analytique de l’histoire pour accompagner la traduction de la Bible intitulé « 150 ans de “Constantinople” ».
ASi Bulgarie a également financé la production d’un documentaire spécial intitulé « Le secret de la boîte », dans lequel est présenté le débat entre deux groupes au sujet de la Bible de Constantinople et de la pertinence des Saintes Écritures dans la vie des gens.
Populaires auprès des jeunes, les salles d’évasion font aussi partie de l’exposition, permettant aux aventuriers de découvrir les secrets et les trésors de ce livre ancien. Les joueurs sont invités à découvrir des indices, à résoudre des énigmes et à accomplir des tâches en vue d’atteindre certains objectifs.
De plus, le président bulgare, Rumen Radev, ainsi que le ministre de la Culture, Velislav Minekov, ont envoyé des messages pour souligner l’anniversaire.
ASi Bulgarie a décidé d’utiliser l’ensemble unique de livres (la Bible et le livre « Comment la Bible est apparue ») comme « livre missionnaire de l’année » à partager avec la population. Cinquante mille de ces coffrets ont déjà été imprimés et distribués, et les organisateurs prévoient maintenant une seconde impression de 30 000 exemplaires.
Deux fois dans son histoire, la Bulgarie en tant que nation a été liée à la Bible. En premier lieu, l’alphabet des Bulgares remonte au 9e siècle après Jésus-Christ, ce qui leur a plus tard permis de lire les Écritures dans leur propre langue. Ensuite, après sa libération du règne ottoman dans la seconde moitié du 19e siècle, le pays a obtenu sa première traduction contemporaine de la Bible comme agent unificateur. Durant le règne ottoman, la Bulgarie avait été divisée en districts, chacun ayant son propre dialecte. L’édition bulgare de la Bible a donc joué un rôle essentiel dans la codification de la langue bulgare littéraire.
Les fondements de l’édition complète des Saintes Écritures en bulgare ont été posés par les missionnaires américains Albert Long et Elias Riggs. L’écrivain Hristodul Kostovich Sichan-Nikolov et l’éditeur Petko Slaveykov ont alors été embauchés comme traducteurs et éditeurs de la Bible. Mais avant même qu’ils n’entament ce travail, le très éduqué Konstantin Fotinov y avait déjà travaillé minutieusement comme traducteur et, avant sa mort en 1858, avait réussi à traduire tout l’Ancien Testament en bulgare. Une commission de traduction, formée après la mort de M. Fotinov par les deux rédacteurs bulgares et les deux missionnaires américains a réalisé un exploit culturel colossal.
D’après le poète Ivan Vazov, « La Bible de Constantinople a résolu les disputes langagières en Bulgarie et établi la langue littéraire bulgare. Si nous réussissons à collectiviser ce projet, plus de Bulgares sauront que leur conscientisation culturelle, leur identité, est basée sur la Bible de Constantinople, quelle que soit leur religion. C’est le livre qui a ouvert les horizons spirituels du peuple bulgare. »
La version originale de cet article a été publiée sur le site d’actualités de la Division inter-européenne.
Traduction : Marie-Michèle Robitaille