23 Août 2021 | Mandeville, Manchester, Jamaïque | Jayda Lunan / NCU et Équipe de Presse de la DIA

Letesha Whyte, étudiante à l’Université du Nord de la Caraïbe (NCU) et présidente du National Police Youth Club Movement (NPYCM) en Jamaïque, a été choisie pour représenter son pays lors de deux conférences des Nations Unies sur la jeunesse. Les conférences des Nations Unies sur la jeunesse rassemblent de jeunes dirigeants du monde entier pour discuter de leurs opinions et de leurs solutions aux problèmes mondiaux.

À 20 ans, Letesha Whyte est la première femme de sa commune à être élue présidente du NPYCM, la plus ancienne et la plus grande organisation de jeunesse de la Jamaïque. Le NPYCM est composé de 154 clubs de jeunes de la police active à travers l’île et compte plus de 1000 membres.

« C’est un rêve devenu réalité de représenter la Jamaïque, » a dit Letesha Whyte. « Vous pouvez en fait apprendre des autres pays et voir comment vous pouvez utiliser au mieux leurs stratégies pour changer la situation négative dans votre pays. »

Letesha Whyte qui étudie à l’Université du Nord de la Caraïbe à Mandeville, en Jamaïque, participera à une conférence des jeunes des Nations Unies à Istanbul, en Turquie, et représentera la Jamaïque. Elle a lancé un projet pour la communauté des sourds à travers les postes de police de sa ville natale. [Photo : Université du Nord de la Caraïbe]

Sélectionnée dans la catégorie « Sécurité, » elle souhaite revenir de la conférence avec au moins une stratégie de diminution de la criminalité à proposer au préfet de police de la Jamaïque et au Premier Ministre.

Après des conversations avec des experts de l’Association Jamaïcaine pour les Sourds, la présidente du mouvement de jeunes s’est rendue compte que les postes de police n’étaient pas équipés pour gérer la nature sensible de la communauté des sourds. Elle a également réalisé que des informations précises, basées dans la Caraïbe, relatives aux sourds, n’étaient pas facilement disponibles.

Letesha Whyte est déterminée à utiliser sa position pour changer des vies. Elle a été poussée à aider ce groupe vulnérable et pourtant négligé, et le Club de Jeunes de la Police a obtenu une subvention de 10000 dollars US pour réaliser l’initiative « Safe and Sound JA. »

« Safe and Sound JA a pour objectif de réduire les barrières de communication entre les Forces de Police de la Jamaïque (JCF) et la communauté des sourds lorsqu’il s’agit de porter plainte, » a expliqué Letesha Whyte.

Le micro-projet en trois parties a débuté en juillet avec une évaluation des besoins pour découvrir les statistiques actuelles et les problèmes affectant la communauté des sourds dans le pays. Le plan a été lancé pour que deux postes de police reçoivent des tablettes pour accéder à Zoom, afin que des interprètes puissent être appelés et communiquer en direct avec une personne sourde qui vient porter plainte, a dit Letesha White. Ce système est nécessaire, a-t-elle déclaré, « parce qu’une plainte déposée à la police de la part d’une personne sourde interprétée par un proche n’est pas recevable devant un tribunal, à cause des potentielles inexactitudes. »

Une partie du projet verra également l’Association Jamaïcaine des Sourds enseigner aux policiers la culture des sourds et les rudiments de la langue des signes jamaïcaine. La démarche de sensibilisation s’étendra aux communautés, a-t-elle expliqué.

« Nous organisons maintenant l’atelier pour les policiers et mettons en place le contenu et les interprètes qui interviendront auprès des membres des JCF, nous sommes donc en bonne voie pour ce qui est de la mise en œuvre, » a ajouté Letesha Whyte. La phase de surveillance et d’évaluation Safe and Sound JA s’achèvera en septembre.

Letesha Whyte souhaite que le projet Safe and Sound JA s’étende aux postes de police de toute l’île, avec l’aide de sponsors et d’intervenants supplémentaires. Le but ultime est de faire en sorte que les membres de la communauté des sourds se sentent plus à l’aise lorsqu’il est question de se rendre dans un poste de police, sachant que leurs dépôts de plainte seront vraisemblablement reçus au tribunal et permettront de faire justice.

Bien qu’elle soit toujours étudiante de deuxième année en communication à NCU, elle se passionne pour le développement des jeunes et souhaite finalement concrétiser cette vision en devenant enseignante.

Letesha Whyte a eu de fortes influences tôt dans la vie qui l’ont préparée à faire des contributions à grande échelle alors qu’elle grandissait en tant que membre actif de l’église adventiste du septième jour de Mount Prospect à Huntley, Manchester, en Jamaïque.

Au début de son adolescence, elle passait les dimanches avec le petit club de jeunes de la police de sa communauté. Elle appréciait les débats, les jeux et les activités sportives animés par les dirigeants. Ces activités ont créé en elle le désir de faire partie du mouvement.

Letesha Whyte prévoit d’assister à la conférence des Nations Unies sur le Modèle Mondial de la Jeunesse à Istanbul, en Turquie, en novembre. Elle ratera la conférence des Nations Unies sur le Modèle International de la Jeunesse Arabe à Dubaï le mois prochain parce qu’elle n’a pas pu obtenir de financement. Cependant, d’autres personnes des institutions dont elle est membre – Patrina Stewart de NCU et la secrétaire générale du NPYCM, Sandra Whyte – ont également été acceptées pour parler au nom de la Jamaïque lors du programme et feront le voyage.

À l’avenir, Letesha Whyte aspire à continuer d’aller plus loin dans tout ce qu’elle fait actuellement. Elle croit que le travail qu’elle fait et la vie qu’elle mène, ne sont pas pour elle en réalité, mais ont pour but d’être une inspiration pour les autres.

« Je veux devenir enseignante à temps plein… Je veux m’engager dans le développement des jeunes. Je veux en fait avoir ma propre fondation qui redonnerait à la communauté, y compris la communauté des personnes en situation de handicap, » a expliqué Letesha Whyte. « Je veux m’assurer de faire partie des personnes et des institutions qui contribuent à la vision 2030 : ‘Faire de la Jamaïque un lieu de choix pour vivre, travailler, élever une famille et faire des affaires.’ »

Traduction: Patrick Luciathe

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