Le 12 octobre 2021 | Silver Spring, Maryland, États-Unis | L’Adventist Review et l’Adventist News Network

À la demande spéciale de Ted N. C. Wilson, président de la Conférence générale (CG), trois présentateurs au Concile annuel de 2021 ont partagé leur point de vue sur des questions qui affectent l’Église adventiste du septième jour. Mark Finley, adjoint du président, a parlé de l’identité adventiste et du rôle de la Bible; Artur Stele, vice-président de la CG, a parlé des implications de la « nouvelle herméneutique » et Michael Ryan, adjoint du président, a expliqué pourquoi les adventistes voient la grâce de Dieu comment étant coûteuse et englobante. Voici donc un résumé des trois présentations avec un lien vidéo à la fin. —La rédaction

Mark Finley : Devrions-nous redéfinir qui nous sommes?

La Bible est-elle particulièrement conditionnée par la culture? L’Église adventiste du septième jour est-elle un mouvement religieux érigée par Dieu pour préparer un peuple pour le retour de Jésus ou ne s’agit-il que de l’une des nombreuses confessions dans le paysage des religions? Qui sommes-nous, et pourquoi existons-nous?

Mark Finley, adjoint du président de la Conférence générale de l’Église adventiste du septième jour, a fait une présentation lors des réunions du Concile annuel de 2021 sur le lien entre l’identité adventiste et la parole de Dieu. Une photo de Brent Hardinge d’Adventist Media Exchange (CC BY 4.0).

« Les adventistes du septième jour croient toujours que la Bible est la parole de Dieu, donc, qu’elle est fiable et infaillible, a souligné le pasteur Finley. Et la Bible constitue encore une autorité en matière, notamment, de science, de prophétie, de style de vie et de doctrine. »

Et qu’en est-il de l’identité adventiste? Il a rappelé aux dirigeants que les adventistes du septième jour sont « un mouvement prophétique avec un message prophétique et une mission divine. » Puis il a demandé, « Les prophéties de Daniel et de l’Apocalypse, sont-elles encore pertinentes au 21e siècle ou devons-nous réévaluer notre compréhension prophétique? » Il a fortement affirmé que ces prophéties continuent de parler avec puissance.

Voici une autre question du pasteur Finley : les onze premiers chapitres de la Genèse constituent-ils un rapport historique ou une simple allégorie pour expliquer comment Dieu a fait les choses il y a une éternité? « Ce qu’une personne croit quant à la création du monde et à un déluge planétaire est-il important? » Il a expliqué qu’une semaine de création de sept jours littéraux « constitue un ancrage de toute la Bible et donne un sens à tout ce qui existe. »

Il a aussi partagé ses préoccupations concernant le mouvement croissant de jeunes adventistes selon lequel il y aurait une différence entre Jésus et la doctrine. Certains voient l’accent qui est mis sur la doctrine comme étant légaliste et arbitraire, a-t-il expliqué. Il a rappelé aux dirigeants et aux membres de l’Église que Jésus est inséparable de ses enseignements. « Accepter Christ totalement, c’est accepter toute la doctrine qu’il a enseignée. »

Le pasteur Finley a aussi abordé ce qu’on appelle « l’Advent Fatigue » (une fatigue d’attendre l’Avent), faisant remarquer que cela fait plus de 175 ans que les adventistes proclament le proche retour de Jésus. « Croyons-nous toujours qu’il reviendra bientôt? Est-ce contraire à la Bible de prêcher la proximité du retour de Christ à la lumière du délai de l’Avent? Comment motiver un mouvement de préparation au proche retour de notre Seigneur? »

Les adventistes croient toujours, d’après les enseignements bibliques, que le retour de Jésus est « plus près de nous que lorsque nous avons cru », a-t-il dit, citant l’apôtre Paul (Romains 13:11). Il a noté que, depuis la fin des années 1970 et le début des années 1980, un nombre croissant de membres de la communauté savante remettent en question la validité de la ligne du temps prophétique qui mène à 1844, année où, selon la croyance adventiste, Jésus est entré dans le lieu saint du sanctuaire céleste pour le jugement précédant son retour. Ces voix sont de plus en plus fortes et ouvertes, a-t-il reconnu.

Beaucoup doutent également de la croyance en un sanctuaire céleste. Mais « le jugement précédent le retour de Jésus et le sanctuaire sont toujours au cœur de la théologie adventiste servant à préparer un peuple pour le retour de Jésus », a aussi dit le pasteur Finley.

Pour écouter la présentation de Mark Finley, cliquez sur la vidéo au bas de l’article et commencez à 1:49:41.

Artur Stele : Comment devrions-nous lire et étudier la Bible?

Le pasteur Stele a commencé par rappeler aux dirigeants adventistes que, depuis toujours, Satan utilise le doute, l’utilisation sélective et la réinterprétation des Écritures pour attaquer le peuple de Dieu. Tout au long du Moyen Âge, l’ennemi a tenté d’éloigner la parole de Dieu des gens. « La Bible n’était qu’en latin, et seul le clergé pouvait la comprendre et l’expliquer. Et parmi les grandes bénédictions de la Réforme, il y a le fait que les gens ont eu accès à la Bible dans leur propre langue », a-t-il dit.

Il a aussi expliqué aux dirigeants les présuppositions de la méthode historico-critique d’interprétation de la Bible. D’après cette méthode et d’autres points de vue semblables, la Bible n’est pas la parole de Dieu; elle est plutôt conditionnée par la culture. « On dit que la Bible fait état de la façon dont les gens voyaient Dieu à l’époque où elle a été écrite. Ce n’est donc pas Dieu qui nous parle; il est plutôt question de la manière qu’ont les gens de différentes cultures et époques de comprendre Dieu et d’interpréter [le texte biblique]. »

Au contraire, les adventistes du septième jour croient que « bien que la Bible soit constituée culturellement et historiquement, elle n’est pas conditionnée par la culture ou l’histoire. »

Le pasteur Stele a expliqué que les approches postmodernes à l’étude de la Bible ont déplacé le centre d’attention. Sous cette nouvelle herméneutique, on est passé du texte biblique et de l’intention de l’auteur au lecteur, qui décide maintenant lui-même ce que dit la Bible.

Il a fait remarquer que sous cette nouvelle herméneutique, le lecteur ne cherche plus à comprendre ce que l’auteur voulait dire, mais cherche plutôt une rencontre. « Le sens apparaît au moment où il y a rencontre entre le lecteur et le texte. Ce que l’auteur voulait dire n’est donc dorénavant plus important. Le texte a maintenant sa propre vie. Lorsqu’un mot, un exemple, une histoire ou un passage parle à votre cœur, c’est une rencontre qui est en train de se produire. »

Le pasteur Stele a ajouté que cette approche mène à de multiples significations du texte, qui peut alors vouloir dire différentes choses pour différents lecteurs. Même pour un seul lecteur, le texte peut vouloir dire différentes choses à différents moments. « Au lieu de tenter de comprendre la signification voulue du passage dans son contexte original, le disciple de la nouvelle herméneutique regarde la Bible et y voit un recueil de différents mots, de diverses idées, compréhensions et histoires qui, au moment d’une “rencontre”, peuvent devenir la parole de Dieu. »

À la fin, il a souligné qu’avec cette nouvelle herméneutique, nous ne sommes plus centrés sur Dieu, mais plutôt sur nous-mêmes. L’historicité des événements bibliques ne joue aucun rôle important.

Il a enfin réitéré la croyance adventiste selon laquelle Dieu et les écrits inspirés nous encouragent à sonder assidûment les Écritures à l’aide d’une approche canonique dont les efforts concertés cherchent à creuser profondément tout en restant fidèles à la Bible. « Demeurons d’authentiques étudiants de la parole de Dieu! »

Pour écouter la présentation de Artur Stele, cliquez sur la vidéo au bas de l’article et commencez à 2:05:07. 

Michael Ryan : Combien grande est la grâce de Dieu?

Certains accusent l’Église adventiste du septième jour de prendre une vision étroite de la grâce. Ils prétendent que la théologie de l’Église est sombre et qu’elle ne sera jamais acceptée par d’autres Églises chrétiennes ou par le monde. Ainsi, selon leurs dires, la compréhension adventiste de la grâce n’accordera jamais aux membres la liberté accordée par la Bible, que les critiques définissent comme un mode de vie sans limites.

Au cœur de la compréhension de la grâce de Dieu doit venir la reconnaissance que sa grâce pénètre dans absolument chaque recoin du message de la Bible, a affirmé le pasteur Ryan. La parole de Dieu nous mène à la justice de Christ. « Chaque histoire, prophétie, thème et doctrine de la Bible; la loi de Dieu et l’histoire biblique; chaque parabole… tout cela nous appelle à laver nos vêtements dans le sang de l’Agneau. »

En jetant ce que la grâce permet, nous rétrécissons la grâce, a-t-il noté. La Bible ne laisse aucune place à ce qui est maintenant connu comme « l’hyper-grâce ». Selon ce concept, le cœur qui croit est si saturé de grâce qu’une réforme n’est plus nécessaire. Elle prétend que la doctrine biblique n’a aucun sens, qu’elle détruit la grâce. Au contraire, les adventistes du septième jour croient que le fait d’acceptant ce que la grâce offre la rend plus grande.

« Comprenons bien qu’il y a des gens affiliés à l’Église qui désirent un mouvement d’hyper-grâce », a insisté le pasteur Ryan. Il a fait remarquer que la théologie des pionniers adventistes est devenue la cible de nombreuses critiques. Et ces membres qui critiquent les dirigeants disent que les croyances distinctives de l’Église sont devenues une idéologie déplacée. Ils prétendent que ces croyances singulières sont justement celles qui nuisent à l’accomplissement de la mission.

« Ceci n’est pas une nouvelle grâce, a dit le pasteur Ryan. Ce n’est pas la foi de Jésus. Il n’y a pas de nouveau type de grâce qui grandit tout en faisant diminuer l’importance du message de Dieu. Ce type de grâce n’existe pas. »

Il a enfin insisté pour dire que la Bible enseigne que la grâce nous donne tout ce dont nous avons besoin. « Que l’Église se lève et qu’elle prêche la voie vers la justice de Christ. »

Pour écouter la présentation de Michael Ryan, voici la vidéo; elle commence à 2:23:19.

Pour l’horaire et des renseignements généraux sur le Concile annuel de 2021, veuillez cliquer ici, et pour regarder les présentations du Concile annuel, allez ici.

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Traduction : Marie-Michèle Robitaille

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