Quels sont les effets sur notre cerveau lorsque nous passons trop de temps à regarder les écrans de nos appareils?

Le 16 octobre 2021 | Winter Park, Floride, États-Unis | AdventHealth et Adventist Review

Étant plus nombreux que jamais à travailler à distance à cause de la pandémie, les rencontres par vidéoconférence et les séances de formation virtuelles font maintenant partie de notre quotidien. Nous voyons nos collègues sur deux dimensions et socialisons même avec nos amis sur des écrans plutôt qu’en personne. Mais avec le temps d’écran qui augmente rapidement dans le monde, quels sont les effets sur notre cerveau?

Voici des renseignements utiles partagés par le Dr Murtaza Syed, psychiatre et expert en santé mentale.

Où est mon téléphone?

Une étude de 2018 a démontré que les adultes américains passaient entre deux et quatre heures par jour sur leurs appareils, ce qui équivalait à quelque 2 600 clics, glisses, touches et tapes par jour. Quand la pandémie a frappé en 2020, ces chiffres ont vite augmenté, étant donné la nécessité de remplacer le travail en personne et de jouer avec les solutions de rechange virtuelles.

L’étude avait également indiqué que 73 pour cent des adultes vivaient de l’anxiété, voire un état léger de panique, quand ils perdaient leur téléphone, car nous sommes devenus tellement attachés à notre vie numérique. Les téléphones intelligents nous permettent de transporter avec nous toutes nos dépendances aux réseaux sociaux en tout temps. Ces connexions sont donc toujours accessibles au bout de nos doigts.

« Bien que les téléphones intelligents et autres appareils apportent de grands bienfaits à notre société, y compris durant la pandémie, ces bienfaits ont également un prix, et c’est la santé mentale qui écope, a dit le Dr Syed. La surutilisation des appareils est liée à l’augmentation des taux d’anxiété, de dépression et de troubles du sommeil ainsi que des risques d’accidents de la route. »

Dopamine et récompense sociale

La dopamine est une substance chimique du cerveau liée à la motivation. Elle est sécrétée quand nous goûtons quelque chose de délicieux, après l’exercice physique et lorsque nous avons des interactions sociales positives.

« La dopamine nous récompense essentiellement pour les comportements qui nous font du bien, ce qui nous motive à les répéter, a expliqué le Dr Syed. Les trajets de récompenses [dans notre cerveau] deviennent actifs lorsque nous prévoyons ou vivons des événements gratifiants. Chaque fois que la réponse à un stimulus mène à une récompense, ces associations se cimentent dans notre cerveau et nous voulons les répéter. Chaque fois que nous recevons une mention “j’aime” (un like) ou un commentaire positif sur quelque chose que nous avons publié sur les médias sociaux, nous avons le sentiment d’être soutenus, sentiment toutefois pas toujours sain. »

Et comme les expériences sociales sécrètent de la dopamine, ces expériences sont transférées au monde virtuel par nos appareils et les plateformes de médias sociaux. Chaque texto, courriel et « like » sur Facebook ou Instagram devient un stimulus positif qui nous fait en vouloir toujours plus.

Le Dr Syed a expliqué que « bien que tout cela puisse sembler inoffensif à la surface, ces désirs insatiables de stimuli virtuels nous préparent pour la dépendance aux écrans et prend la place des interactions plus saines et en personne avec nos amis et nos proches, du temps passé en extérieur et à faire d’autres choses. »

Les effets de la surutilisation des écrans

D’abord, la quantité de temps que vous passez sur vos appareils affecte votre quantité de sommeil. « La lumière bleue émise par votre écran interfère avec la production de mélatonine, une hormone du sommeil. L’utilisation de vos appareils avant d’aller au lit rend donc l’endormissement plus difficile. » Ainsi, couper le temps d’écran non nécessaire et éviter d’utiliser vos appareils avant d’aller dormir sont de bonnes solutions pour un meilleur sommeil.

Ensuite, même si nous utilisons principalement nos appareils pour socialiser, nous le faisons tout de même seuls et loin des autres. Le moins d’interactions réelles nous avons, le moins d’expérience sociale nous acquérons, le plus d’anxiété sociale et de solitude nous ressentons.

La surutilisation des écrans affecte aussi la capacité d’enregistrer et de traiter les émotions. La désensibilisation au contenu violent, par exemple, est un effet secondaire préoccupant du jugement émotionnel affaibli. L’exposition aux médias violents peut également augmenter le niveau d’agressivité et affecter le niveau d’empathie.

Le fait de passer de longues heures à fixer un écran peut également se répercuter sur le corps, surtout les yeux. « Non seulement trop de temps d’écran fatigue et assèche les yeux, mais cela peut aussi causer un stress sur la rétine et affecter l’acuité visuelle. » De plus, une position constamment penchée pour regarder un appareil affecte la posture et peut causer des raideurs et de la douleur au cou et aux épaules.

Enfin, une trop grande quantité de temps passé dans le monde virtuel peut avoir un impact négatif sur la manière de se percevoir. Le temps que l’on perd qui aurait pu être passé sur le développement de relations avec d’autres, la découverte de nouvelles passions, l’utilisation de compétences et l’expérience de nouvelles choses affaiblit le sens identitaire et la confiance.

« Nous nous comparons souvent aux autres sur les médias sociaux, ce qui ne fait rien à part diminuer notre amour-propre, car ce que nous voyons les autres publier est loin de refléter leur vrai caractère et mode de vie, a souligné le Dr Syed. Il est important de se souvenir que le profile en ligne des gens n’est qu’une photo choisie et non l’image complète des imperfections et difficultés de la vie. »

Solutions saines pour une vie globalement saine

Si vous pensez que vous passez trop de temps devant vos écrans au-delà de ce qui est nécessaire pour le travail, quelques changements simples pourraient diminuer l’emprise que vos appareils ont sur vous.

Optimisez votre environnement en n’apportant pas votre téléphone intelligent dans votre chambre à coucher, en désignant la table de cuisine comme zone sans écrans et en cherchant d’autres activités pour vous détendre. Voilà des moyens faciles d’éliminer la tentation et de vous faire découvrir de plus saines possibilités.

La version originale de cet article a été publiée sur le blogue d’AdventHealth.

Traduction : Marie-Michèle Robitaille

Top news

ADRA prépare des interventions de secours suite au tremblement de terre qui a frappé le Vanuatu
Un festival du film au Venezuela montre des progrès constants et des moyens efficaces d’exalter Jésus
L’aumônier du Sénat américain Barry Black se remet d’une hémorragie cérébrale