Le secrétaire de la Conférence Générale appelle les dirigeants adventistes à relever les défis et à renouveler leur engagement dans la mission.

Lors de la réunion administrative du Comité Exécutif de la Conférence Générale (EXCOM) qui a eu lieu le 12 octobre dernier à l’occasion du Concile Annuel de 2021, le secrétaire de la Conférence Générale, Erton Köhler a partagé une réflexion personnelle avec les membres de l’EXCOM sur certaines des discussions et des présentations théologiques qui avaient eu lieu les jours précédents. Compte tenu de l’intérêt suscité par ses réflexions, la présidence de la Conférence Générale a demandé qu’elles soient diffusées. – Les rédacteurs

Depuis la fin des présentations et des discussions du 11 octobre portant sur 10 préoccupations importantes liées à notre identité, et depuis le message du sabbat matin du pasteur Wilson au cours duquel il a partagé des préoccupations similaires, j’ai continué à penser et à prier à propos des défis que nous confrontons.

Erton Köhler, secrétaire de la Conférence Générale de l’Église adventiste du septième jour, s’adresse aux membres du Comité Exécutif lors du Concile annuel de 2021 à Silver Spring, dans le Maryland, aux États-Unis. [Photo : Brent Hardinge / Adventist Media Exchange (CC BY 4.0)]

Une citation attribuée à John Wesley est toujours présente dans mon esprit, car elle me rappelle que « ce qu’une génération tolère, finit par être adoptée par la génération suivante. » Je me souviens aussi d’une déclaration d’Ellen White dans Témoignages pour l’Église, volume 1, page 100, lorsqu’elle a écrit que « Il faut marcher dans la lumière qui brille sur nous, ou cette lumière se changera en ténèbres. »

Je crois que nous avons été appelés à être la voix de Dieu et non l’écho de notre culture. Mais la voix de la culture devient plus forte parmi nous, en particulier sur les réseaux sociaux, où les influenceurs sont souvent plus pertinents que les leaders spirituels. Ils deviennent plus pertinents non pas parce qu’ils connaissent la religion ou la vie spirituelle, mais parce qu’ils ont des compétences en matière de communication et savent comment aborder les réseaux sociaux et les besoins des gens.

Réfléchir sur nos Croyances

Nous devons prendre le temps de réfléchir à ce que nous croyons et à la manière de partager ce que nous croyons. Les deux aspects sont très importants.

Parfois, nous parlons des besoins des jeunes ou des nouvelles générations, soulignant que nous devons créer des moyens de communiquer avec eux et de présenter la pertinence de notre message. Mais aujourd’hui, surtout pendant la pandémie, communiquer la vérité de manière positive, claire et pertinente ne constitue pas seulement un défi pour les nouvelles générations, c’est un défi pour toutes les générations.

Je partage ici une de mes préoccupations. Nous devons trouver des moyens de renouer avec de nombreux membres de notre église et de les aider à comprendre la beauté de la vérité biblique et la pertinence de la Parole de Dieu pour notre temps. Et les aider à être protégés de ce que Eugene Peterson décrit comme étant la « nouvelle trinité contemporaine » qui remplace la Trinité de Dieu, à savoir « mes saints sentiments, mes saints désirs et mes saints besoins. »

Travailler avec les premières lignes de l’Église

C’est un mouvement, cependant, qui ne se produit pas au Concile Annuel de la Conférence Générale. Le mieux que nous puissions faire ici est de soulever certaines préoccupations et de discuter de certaines stratégies qui nous permettront de faire face au problème. Mais les initiatives les plus efficaces doivent se produire en première ligne de l’Église.

Les défis dont nous avons discuté hier et sur lesquelles pasteur Wilson a prêché sabbat ne sont pas du domaine exclusif de la Conférence Générale. Ils concernent l’Église adventiste du septième jour dans son ensemble.

Nous tous ensemble, surtout en tant que dirigeants d’union et de division, devons prendre ces préoccupations en main. Nous devons passer du temps à prier, à y réfléchir, à évaluer, à étudier, à discuter et à établir des stratégies pour changer la situation actuelle. Si nous nous contentons de féliciter la Conférence Générale pour les discussions et les présentations divertissantes organisées, ou si, au contraire, nous critiquons simplement et demandons plus d’initiatives dans un domaine spécifique, presque rien ne changera.

Nous devons quitter ce Concile Annuel en discutant de ce que nous ferons lors des rencontres de fin d’année de notre division. Nous devons décider de la façon de gérer cette situation au niveau de l’union et d’atteindre nos pasteurs et nos églises locales.

Budgets, Bâtiments et Corps

Souvent, en tant que dirigeants, nous sommes très préoccupés par la gestion de l’Église et très impliqués dans les affaires de l’Église. Nous discutons des plans et des stratégies pour aider l’Église à aller de l’avant. Nous sommes heureux par rapport à nos finances, nos nouvelles installations, nos institutions, nos nouveaux projets et programmes. Petit à petit, tout cela finit par être une fin en soi.

Certains experts identifient cela comme étant les nouveaux « 3 B » des affaires de l’Église moderne. Ce sont trois priorités importées du monde des affaires, qui ont commencé à nous séduire.

Les trois B sont les budgets, les bâtiments et les corps. Nous commençons à mesurer nos progrès à travers nos finances, nos actifs et la croissance de notre effectif de membres. Toutes ces choses sont importantes et nous en avons besoin pour que notre organisation continue de fonctionner. Mais ils ne constituent pas l’essence de notre église. Notre église est basée sur son message et sa mission ; tout le reste dépend de cela.

Nous ne pouvons pas nous laisser consumer par ces trois B. Si nous ne passons pas de temps à discuter de nos croyances, notre théologie et nos défis spirituels – si nous ne trouvons pas les moyens de modifier certaines tendances, nous pouvons finir par prospérer dans nos affaires mais faillir au niveau de notre identité. Nous pouvons finir par être une organisation forte mais une église faible.

Église ou Entreprise ?

J’ai récemment lu un article discutant des principales raisons derrière les nombreux scandales impliquant des pasteurs, des responsables religieux et des stars religieuses dans le monde chrétien. L’article partageait les points de vue de trois dirigeants de certains des séminaires théologiques évangéliques les plus éminents des États-Unis. D’après leur évaluation, les dénominations chrétiennes sont confrontées à un vaste problème spirituel. Les dirigeants chrétiens ont adopté les stratégies du monde des affaires et affaibli leur essence en tant que famille spirituelle.

L’Église adventiste du septième jour est confrontée à des défis similaires. Tout comme les grandes entreprises, nos rencontres consacrent un temps important à des questions techniques. Parfois, à la fin de nos sessions, nous avons oublié qu’il s’agissait d’une réunion de l’Église du reste suscitée par Dieu. Nous avons fait nos affaires et nous sommes alors satisfaits.

Le moment est venu d’être plus délibéré dans la prière à ce sujet et dans la discussion autour de ces questions, alors que nous prenons des décisions pratiques qui demandent du temps, nos meilleures ressources humaines et financières et d’autres possibilités.

Alors s’il vous plaît, prenez cette question en main. En tant que membres d’église, priez à ce sujet et discutez-en avec votre pasteur, le comité d’église et l’église locale. En tant que représentants des institutions de l’Église, prenez les choses en main et évaluez la manière dont l’institution peut être davantage alignée sur le message que sur le marché.

Nous investissons des sommes importantes dans des campagnes de marketing, pour la formation des gens et pour des projets de conseil. Ces éléments nous aident à faire face aux complexités actuelles du marché. Mais, combien investissons-nous dans notre philosophie, la formation spirituelle de nos ouvriers, notre mission et notre identité en tant qu’adventistes du septième jour ?

Nous ne sommes pas dans une entreprise. Nous sommes en mission. Notre seule entreprise n’est qu’un outil pour nous aider à accomplir notre mission. Revenons donc à l’essence de notre rôle en tant qu’Église du reste.

Lorsque les principaux dirigeants d’une institution adventiste délèguent les aspects spirituels de cette institution à d’autres, créant des postes pour que d’autres s’en occupent, les promeuvent ou défendent cette idée au sein de l’organisation, ces aspects spirituels ont cessé d’être une priorité pour l’institution.

Établir des priorités  

Les priorités sont essentielles et dépendent du principal dirigeant. La personne qui occupe cette position peut certainement être entourée d’autres collègues qui apportent leur soutien. Mais les priorités sont de la responsabilité du leader.

J’appelle les dirigeants de fédération et d’union à consacrer du temps à la discussion de cette question avec leurs pasteurs, en cherchant des moyens de faire face à ces défis de manière positive et rédemptrice. Non pas pour se battre avec les gens mais faire de notre mieux pour renforcer notre message.

Comment renouveler nos chaires avec des messages bibliques plus solides ? Comment pouvons-nous utiliser nos ressources de communication pour parler un langage qui peut toucher le cœur des gens ? Les pasteurs locaux s’attendent à voir ce genre d’initiative de la part de leurs dirigeants. Les dirigeants ont une forte influence.

Lorsque les pasteurs voient que les dirigeants n’invitent pas d’autres personnes à parler de ces problèmes, mais sont très dynamiques lorsqu’ils discutent de projets, de stratégies et d’investissements, ils identifient rapidement la priorité de l’Église. Et les pasteurs commencent ainsi, pas à pas, à orienter leur ministère dans cette direction. Lorsque les principaux dirigeants prennent position, prennent le temps et montrent de l’intérêt pour discuter des défis spirituels et théologiques auxquels nous sommes confrontés, quelque chose commence à se produire.

Une voie à suivre

Après le Concile Annuel, la première étape devrait commencer au niveau de la division. Les divisions sont le bras de la Conférence Générale dans les diverses régions du monde. Les divisions doivent s’attaquer aux questions majeures, les adapter à leur réalité particulière et les mettre en œuvre en conséquence.

C’est la raison pour laquelle j’en appelle aux leaders des divisions, afin que vous puissiez prendre au sérieux les défis spirituels auxquels nous sommes confrontés. Demandez à l’Église de prier et de réclamer l’effusion du Saint-Esprit. Dans le même temps, prenez cette discussion en main et commencez à travailler sur de vraies solutions pour votre région. Vous avez de bons théologiens qui peuvent vous aider. Nous avons des collègues ici à la Conférence Générale qui peuvent être très utiles pour vous soutenir. S’il vous plaît, prenez le temps de discuter de ces questions dans vos comités.

Concentrez-vous sur la croissance de l’Église, mais n’oubliez pas que notre identité est la base du véritable accomplissement de notre mission. Les dénominations qui ont perdu leur identité ont arrêté de croître. Actuellement, bon nombre des dénominations qui ont perdu leur identité sont des institutions auxquelles sont rattachées des églises au lieu d’être des églises qui administrent des institutions. Apprenons de l’expérience des autres. Si nous donnons la priorité à notre identité, nos affaires seront bénies et notre mission sera accomplie.

Nous devons rester fidèles à la Parole de Dieu et à notre essence, en tant que peuple appelé à vivre et à proclamer le message biblique à la toute fin des temps. Nous devons toujours garder à l’esprit que nous sommes appelés à remplir non seulement nos églises mais aussi le ciel. Et comme nous le lisons dans Jude 3, « à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. »

Traduction: Patrick Luciathe

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