Une région ecclésiale aux États-Unis établit une église locale entièrement virtuelle

Les dirigeants croient que l’initiative ouvre une multitude de nouvelles possibilités pour l’action dans la communauté et pour la mission.

15 Février 2022 | New York, États-Unis | Debra Cuadro, Actualités de l’Union de Fédérations de l’Atlantique

Le 1er février 2022, le Comité Exécutif de la Fédération du Nord-Est (NEC), basée à Jamaica, à New York, aux États-Unis, a marqué l’histoire de la fédération en établissant sa première église virtuelle. Les membres ont voté l’organisation de la première église adventiste du septième jour en ligne, The Living Manna (La Manne Vivante) et ont annoncé qu’Ivor Myers en serait le pasteur. Ivor Myers était auparavant pasteur de l’église adventiste du septième jour de Campbell à Campbell, en Californie.

Le président de la NEC, Abraham Jules, est enthousiasmé par cette nouvelle initiative. « La pandémie nous a appris à tous quelques leçons, l’une d’entre elles étant que nous pouvons avoir des services religieux tout en étant à la maison. Il y a beaucoup de gens que nous atteindrons par le biais de cette congrégation virtuelle que nous n’aurions pas pu atteindre autrement, » a-t-il déclaré.

Pendant la pandémie, alors que de nombreuses églises passaient aux services en ligne, Ivor Myers a changé sa façon de faire les choses avec le public en ligne qui se connectait aux services hebdomadaires de l’église de Campbell. Alors qu’il échangeait avec les internautes en ligne lors de ses présentations en direct, il a remarqué une augmentation significative de la portée et de la taille de son public. « Nous communiquions directement avec eux. Nous recevions leurs commentaires et nous y répondions en temps réel. Cela a fini par être une vraie bénédiction, » a-t-il déclaré.

Ivor Myers a pris contact avec la Fédération du Nord-Est leur soumettant l’idée de former une église virtuelle. « La différence entre la diffusion en direct de services en ligne et l’organisation d’une église virtuelle est que les personnes en ligne ne sont pas à l’extérieur en train de regarder ce qui se passe à l’intérieur; ils ne se joignent pas à un service ; ils sont le service, » a expliqué pasteur Myers. « C’est un nouveau concept, » a dit pasteur Jules. « J’ai appris dans ma vie et mon ministère que vous devez essayer de nouvelles choses afin de pouvoir rencontrer et atteindre [d’autres] personnes pour Christ. »

En tant qu’église virtuelle, Living Manna prévoit de fonctionner un peu comme une église traditionnelle avec des membres qui occupent un bâtiment physique. « La seule différence est que [les membres] viendront du monde entier, » a déclaré Abraham Jules. « Ils recevront l’enseignement des doctrines de l’Église adventiste, et nous aurons des élections comme n’importe quelle autre église – tous les départements typiques seront représentés dans l’église virtuelle. » Les membres de Living Manna utiliseront Adventist Giving en ligne pour retourner la dîme et remettre des offrandes. En tant qu’église virtuelle, Living Manna fonctionnera également sept jours sur sept grâce à une programmation en ligne variée traitant de la vie quotidienne, des finances, de la santé mentale, et bien plus encore.

Être pasteur d’une église en ligne permet également à Ivor Myers et à son épouse Atonte, d’exercer leur ministère depuis une autre région du pays. Bien que l’église virtuelle dépende de la Fédération du Nord-Est à New York, les Myers vivent actuellement à Huntsville, en Alabama, où leur ministère comprend également le service à l’Université d’Oakwood. Atonte est une thérapeute familiale agréée et interviendra en tant que thérapeute agréée de l’établissement en matière de santé mentale, et Ivor Myers sera le précepteur principal du dortoir des garçons étudiants de première année.

Interrogé sur les impacts possibles causés par des membres qui choisiraient de soutenir une église virtuelle et d’abandonner leur église locale, pasteur Jules n’était pas inquiet. « Je ne suis pas préoccupé par le fait que les gens quittent leurs églises faites de briques et de mortier pour rejoindre une église virtuelle, » a dit Abraham Jules. « J’ai toujours dit que si un pasteur a peur de perdre des membres au profit d’une autre congrégation, d’un autre prédicateur ou de tout autre établissement dans la ville, vous devriez les perdre. Si vous faites ce qui est juste et que les gens partent encore…, nous sommes dans un pays libre. Vous faites de votre mieux dans l’exercice de votre ministère. »

Le secrétaire adjoint de la NEC, Nicardo Delahaye, est du même avis. « L’église en ligne s’adresse à un public différent. Nous visons deux groupes démographiques différents. » Il a ajouté : « Je ne pense pas que [Living Manna] prendra des membres à nos églises de briques et de mortier. Ce qui peut se passer c’est qu’il [Myers] peut complémenter leur contenu religieux et leur régime religieux, mais je ne pense pas qu’il soustraira nécessairement des membres. Je pense que certains de nos membres dans les églises de briques et de mortier apprécient l’histoire de leur église, la fraternité, les structures sociales qui les relient les uns aux autres. Le défi avec l’église virtuelle sera d’essayer d’encourager la congrégation à se considérer comme un système. »

« L’église en ligne n’est pas pour tout le monde, mais elle est faite pour certaines personnes, et ces personnes représentent un nombre assez important, » a déclaré pasteur Myers. « Il y a des personnes qui n’entreront pas dans un lieu de culte, mais qui regarderont en ligne. Nous ne voulons pas apparaître comme une concurrence ou une menace pour une quelconque église. C’est pourquoi nous ne mettons pas l’accent sur le transfert de membres adventistes vers Living Manna, mais sur l’obtention de nouveaux membres qui ne sont pas encore dans nos églises. Nous espérons qu’ainsi nous aiderons également à remplir les autres églises. »

La version originale de cet article a été publiée sur  Atlantic Union Gleaner.

Traduction: Patrick Luciathe