ADRA Pologne travaille d’arrache-pied pour aider les réfugiés.

Le 2 août 2022 | Agence de développement et de secours adventiste en Pologne et Adventist Review

Plus de quatre millions de réfugiés ukrainiens ont traversé la frontière polono-ukrainienne depuis le début de la guerre avec la Russie. La situation, les attentes et les besoins de ce groupe se transforment graduellement. De nouveaux problèmes émergent, et le temps est venu pour une aide plus complète selon les dirigeants de la Fondation d’ADRA Pologne, organisation qui soutient les réfugiés ukrainiens depuis le premier jour de la guerre.

Au départ, un groupe nombreux de réfugiés comptaient rentrer chez eux rapidement, mais aujourd’hui, ils pensent de plus en plus résider en Pologne à long terme. Les réfugiés rapportent des difficultés psychologiques telles qu’un sentiment de culpabilité, un manque de sens à leur vie, de l’agressivité, de l’insécurité et un besoin de subvenir aux besoins de leurs enfants malgré le manque de ressources.

Juillet 2022 a été un mois particulièrement éprouvant pour les réfugiés de guerre ukrainiens étant donné l’expiration de l’aide gouvernementale et de la saison touristique. Une assistance complète et spécialisée est donc maintenant nécessaire pour les aider à se remettre du traumatisme, à se frayer un chemin sur le marché du travail et à s’intégrer à la société polonaise, ont expliqué les dirigeants d’ADRA.

La Fondation d’ADRA Pologne assiste les citoyens ukrainiens affectés par la guerre en les évacuant des zones dangereuses, puis en leur offrant du transport humanitaire, de l’aide financière, de l’hébergement et de l’aide psychologique. La fondation dirige d’ailleurs près de 50 asiles pour réfugiés.

La Fondation ADRA Pologne aide les réfugiés ukrainiens à démarrer une nouvelle vie dans le pays. [Une photo d’ADRA Pologne]

« Au départ, les gens qui avaient été pris totalement au dépourvu par la guerre étaient les plus nombreux, a rapporté Karol Templin, gestionnaire du projet « Soutien complet pour les réfugiés ukrainiens » organisé par la Fondation d’ADRA Pologne en partenariat avec l’organisme de bienfaisance CARE.

« Il n’était pas rare que les gens que nous aidions aient quitté la maison avec un seul sac ne contenant qu’un seul ensemble de vêtements. Surpris par les événements, et très perplexes, ils n’avaient absolument pas eu le temps de planifier ce qu’ils feraient ensuite. Notre première intervention auprès de ces gens était donc de leur offrir de l’hébergement et des articles de base, de les évacuer de l’Ukraine et de les aider à la frontière », a expliqué M. Templin.

Un changement de situation

En organisant du transport humanitaire et de l’aide en nature (nourriture, fournitures médicales, produits d’hygiène), ADRA Pologne a transporté 1 167 personnes d’Ukraine en Pologne. Plus tôt en juillet, des employés ont réussi à évacuer 41 résidents de Mykolaïv, situé sur la première ligne. Puis après un voyage de plus de 1 000 kilomètres, les résidents ukrainiens ont atteint Rzeszow et Varsovie. Ceux qui avaient besoin d’hébergement en ont trouvé au refuge d’ADRA Pologne de Varsovie. Plus de 2 000 personnes ont jusqu’ici bénéficié des refuges mis en place par ADRA, dont les deux tiers sont des femmes (y compris des filles), les autres étant des mineurs.

« Actuellement, les gens intéressés par une résidence à long terme présentent une demande dans nos centres, a rapporté Elżbieta Krzynówek, coordonnatrice régionale de la Fondation d’ADRA Pologne. Ils prévoient de trouver un emploi légal et permanent et de rester dans notre pays pendant six mois, un an, voire plus longtemps encore, et d’envoyer leurs enfants dans l’un de nos établissements scolaires. Les accommodements que nous offrons dans les refuges servent à les aider à trouver un emploi ainsi qu’une résidence. Ultimement, ils comptent louer un appartement. »

Les coordonnateurs d’ADRA Pologne offrent une aide financière aux réfugiés ukrainiens qui en ont le plus besoin. [Une photo d’ADRA Pologne]

Renata Karolewska, une autre coordonnatrice régionale de la Fondation d’ADRA Pologne, a expliqué que la perception des réfugiés de l’avenir immédiat a changé. « Au départ, j’entendais surtout “La guerre se terminera bientôt et je vais rentrer chez moi.” Graduellement, toutefois, la situation s’est transformée. Les réfugiés tissent des liens les uns avec les autres et avec leurs voisins polonais, ils deviennent des membres de la communauté, ils se trouvent des emplois, ils comptent rester plus longtemps, surtout s’ils viennent de régions dévastées par la guerre et n’ont rien vers quoi retourner », a dit Mme Karolewska. En revanche, la plupart des gens de l’ouest de l’Ukraine espèrent un proche retour à la maison.

Un soutien psychologique

La réponse aux besoins de base permet d’aborder d’autres problèmes, a expliqué la psychothérapeute née en Ukraine Roksana Korulczyk. « En plus de l’adaptation générale aux difficultés de se retrouver dans une toute nouvelle situation, dans un pays étranger où on ne parle pas la langue, chaque personne est affectée personnellement par la tragédie de la guerre, y compris par la mort d’un proche, la séparation et la perte de son logement et de son emploi. »

Mme Korulczyk est parmi les quatre psychologues ukrainiens à offrir de l’aide psychologique et informationnelle aux réfugiés ukrainiens dans le cadre du projet de la Fondation d’ADRA Pologne. Ils offrent tous les quatre leurs services par téléphone et dans des espaces virtuels de discussion, et ils publient des conseils d’expert en ligne.

« Actuellement, nous sommes le plus souvent approchés par des femmes réfugiées et d’autres réfugiés nous demandant comment retrouver un sentiment de sécurité, a dit Mme Korulczyk. Elles se demandent comment retrouver un sens à leur vie après avoir tout perdu et pourquoi elles ne réagissent plus de la même manière à des situations semblables à celles qu’elles ont déjà vécues. Beaucoup vivent avec un sentiment de culpabilité, ne sachant même pas pourquoi. Elles se demandent comment gérer leur agressivité, qui est normale dans leur situation, et comment aider leur enfant à surmonter les difficultés constantes et à trouver la force de les aider quand elles n’ont pas même la force de s’aider elles-mêmes. »

Les professionnels de la santé mentale voient souvent des doutes et une réticence à demander de l’aide. Selon les experts, c’est le résultat de l’expérience difficile du début d’une guerre et la croyance plutôt répandue dans la société ukrainienne que l’aide psychologique est stigmatisante et réservée aux personnes souffrant d’une maladie mentale.

Du temps pour l’intégration

La Fondation d’ADRA Pologne installe également des centres d’intégration pour les étrangers, des lieux d’aide complète avec des experts dans les domaines de la psychologie, du conseil juridique et de l’enseignement du polonais ainsi que des massothérapeutes. Ces centres seront installés, entre autres, à Varsovie, à Lublin et à Katowice. Et dans une phase subséquente, ADRA compte ouvrir d’autres centres dans d’autres régions du pays.

« Bien des réfugiés resteront avec nous plus longtemps, a dit M. Templin. C’est pourquoi nous avons besoin de soutien complet et spécialisé pour les aider à guérir de leur traumatisme de la guerre, à apprendre la langue, à se frayer un chemin sur le marché du travail et à s’intégrer à la société polonaise. »

La version originale de cet article a été publiée sur le site d’actualités de la Division intereuropéenne.

Traduction : Marie-Michèle Robitaille

Top news

Un menssage pour les derniers jours
Le conseil d’administration de l’Université de Montemorelos réaffirme son engagement et planifie sa croissance future
Des dirigeants adventistes s’allient contre les puces dans l’ouest du Kenya