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Selon les organisateurs de l’événement, il s’agit d’une discussion nécessaire au 21e siècle.

Le 27 octobre 2022 | Berrien Springs, Michigan | Isabella Koh, Université Andrews et Adventist Review

Du 15 au 19 octobre 2022, l’Université Andrews, une institution adventiste du septième jour à Berrien Springs, dans l’État américain du Michigan, a tenu une conférence intitulée « Être le reste : l’identité adventiste dans l’histoire et la théologie ». L’événement a rassemblé plus de 30 érudits pour une conversation interdisciplinaire sur l’identité adventiste. La conférence était parrainée par le bureau des Archives, des statistiques et de la recherche (ASTR pour Archives, Statistics and Research) en collaboration avec l’Institut de recherche sur la Bible (BRI pour Biblical Research Institute), l’Ellen G. White Estate et le département d’histoire de l’Église du séminaire de théologie adventiste du septième jour de l’Université Andrews.

D’après David Trim, directeur de l’ASTR et co-organisateur de la conférence, « Les discussions sur l’identité adventiste seront toujours importantes, car il y a une tendance chez les églises chrétiennes à vivre une « dérive missionnaire », à s’éparpiller et à perdre leur passion. Cette conférence sur l’identité adventiste est actuellement particulièrement importante étant donné la croissance rapide de l’Église dans certaines régions du monde. Et qui dit croissance rapide dit aussi danger d’une transformation de l’identité. Il est donc essentiel de parler de ce qui nous distingue puis de partager nos constats avec l’Église mondiale. »

Selon John W. Reeve, professeur adjoint d’histoire de l’Église à l’Université Andrews, la conférence sur l’identité adventiste était en préparation depuis quatre ans. « Tandis que l’équipe de planification mettait en place les objectifs, la structure et la conceptualisation de ce que nous tentons de faire, nous nous sommes concentrés sur la compréhension de notre passé et de notre présent afin d’assurer un bel avenir. »

Ante Jeroncic, professeur d’éthique et de théologie au séminaire de théologie adventiste du septième jour de l’Université Andrews, lors de sa présentation à la conférence sur l’identité adventiste. [Une photo de Darren Heslop]

Grâce aux efforts d’un comité de planification, une variété de sujets interdisciplinaires liés à l’identité adventiste ont été choisis pour la discussion. Le comité a ensuite contacté des personnes connues dans l’adventisme afin de leur demander de présenter et d’analyser des articles de recherche. Pour garantir la participation d’une vaste gamme d’experts, un appel ouvert d’articles sur tous les sujets a également été lancé. « Nous ne voulions pas que des universitaires d’Amérique du Nord, même s’il s’agit déjà d’un groupe diversifié, a dit M. Reeve. Nous voulions inclure de nouveaux érudits et de frais esprits du monde entier. » Le quart des présentateurs de la conférence proviennent de cet appel d’articles, donnant lieu à un forum varié et réfléchi.

La conférence consistait en un total de 10 séances, lors desquelles chaque expert était invité à partager sa recherche avec un auditoire de 1 500 personnes, dont certaines étaient présentes sur place alors que les autres écoutaient en ligne. Deux séances fondamentales ont couvert les théories de l’identité et de la vision du monde, une autre portait sur le contexte historique alors que les sept autres étaient toutes centrées sur un sujet par lequel les adventistes sont définis, comme l’eschatologie, le mode de vie sain, la mission, l’éducation et le sabbat. Une vaste gamme de disciplines étaient représentées durant les présentations, y compris l’histoire, la théologie biblique, la théologie historique, la philosophie et la sociologie.

Cheryl Doss, ancienne directrice de l’Institut des missions mondiales de la Conférence générale des adventistes du septième jour et professeure adjointe à la retraite d’études sur la mission et l’éducation religieuse à l’Université Andrews, a présidé l’une des principales séances. « Nous avons appris qu’il existe une quantité substantielle de cohérence dans l’engagement adventiste envers nos croyances et notre mode de vie, bien que l’application de ces éléments puisse varier dans le monde, a-t-elle dit. Nous sommes unis par notre désir de vivre selon les principes bibliques tout en luttant contre les enjeux qui apparaissent dans nos divers contextes socioculturels. »

M. Trim, qui a présenté un synopsis des 30 principaux articles de la conférence, a été frappé par la nature intégrée des doctrines adventistes, dont la centralité de Christ, la grande controverse, la doctrine du sanctuaire et celle du reste. Toutes les présentations de la conférence ont souligné une série de croyances, de pratiques et d’histoires partagées qui demeurent centrales à l’adventisme. Il a trouvé particulièrement précieuse l’importance accordée au fait de raconter des histoires comme moyen de former une identité commune. « Les histoires que nous racontons sur notre passé adventiste ont le pouvoir de nous souder et de nous inspirer », a-t-il dit.

En réfléchissant à la conférence, M. Reeve a dit avoir apprécié la conversation sur la centralité de Christ dans toutes les doctrines adventistes. « Cela fait partie de notre identité chrétienne, dans la grande Église — l’Église universelle de Dieu dans le monde entier — mais aussi pour chacune de nos doctrines individuelles. Jésus Christ est le centre. » Il a aussi mentionné le rôle de la mission, soulignant que « le cœur de notre identité adventiste, c’est la mission — notre comportement, ce que nous disons et à qui nous disons qui est notre Dieu et ce qu’il a fait pour nous. En fait, dans le fond, nous dépendons de Jésus pour notre salut et notre avenir. Voilà le message de Jésus que nous devons présenter au monde. »

Confirmant l’importance de l’identité adventiste, Mme Doss a jouté que l’Église « doit réévaluer périodiquement ce qui, dans notre identité collective, change et ce qui demeure. Avec le temps et la transformation de la société, une conversation réfléchie sur notre identité collective peut nous aider à nous comprendre nous-mêmes et aider l’Église à prendre de sages décisions concernant notre mission. Une telle conversation permanente est nécessaire au 21e siècle. »

En reconnaissance de cette nécessité, l’équipe prévoit encourager de telles conversations permanentes à l’échelle planétaire. « Nous planifions un certain nombre de conférences de suivi sur l’identité adventiste dans le monde, l’objectif étant de tenir une conférence sur l’identité adventiste au cours des trois ou quatre prochaines années dans chaque division afin d’inclure les voix qui ont été entendues lors de cette conférence ainsi que des voix locales dans chaque région. »

D’après Andrea Luxton, rectrice de l’Université Andrews, « un clair sentiment identitaire est ce qui nous centre et nous unit. Et c’est particulièrement pertinent aujourd’hui alors que nous vivons à une époque où les divisions sont énormes et qu’elles nous affectent également dans l’Église. Il s’agit même d’une situation qui peut nous mener à dépenser une énergie inutile à nous attaquer les uns les autres et à défendre une position plutôt qu’à nous concentrer ensemble sur notre mission commune découlant de notre identité commune… J’espère que tous les participants partiront avec un fort sentiment de l’importance d’une compréhension robuste des nuances de l’identité adventiste pour améliorer l’unité et créer un sentiment missionnaire puissant, a-t-elle enfin dit. »

La version originale de cet article a été publiée par l’Université Andrews.

Traduction : Marie-Michèle Robitaille

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