Photo de groupe de certains des participants au 9ème Congrès Mondial de l’Association Internationale pour la Liberté Religieuse, qui s’est tenu à Silver Spring, dans le Maryland, aux États-Unis, du 21 au 23 août. [Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review]

La cérémonie de remise des prix du 9ème Congrès Mondial de l’IRLA honore trois acteurs clés dans le domaine.

Plus de 120 dirigeants et défenseurs de la liberté religieuse se sont réunis le 23 août à l’occasion du banquet de clôture et de la cérémonie de remise des prix du 9ème Congrès Mondial de l’Association Internationale pour la Liberté Religieuse (IRLA) à Washington D.C. Les participants ont réfléchi à ce qu’ils ont appris ou considéré lors du programme alors que les dirigeants de l’IRLA les invitaient à réaffirmer leur engagement dans le travail qui se poursuit en faveur de la liberté religieuse et de la liberté de conscience.

La journée a commencé par une série de présentations sur le lieu du programme à Silver Spring, dans le Maryland, sur des sujets tels que le nationalisme religieux et la liberté religieuse, les menaces actuelles à la liberté religieuse et l’importance de s’engager dans des efforts multilatéraux. Après le déjeuner, les participants ont été transportés en bus vers le centre-ville de Washington, D.C., pour visiter des monuments importants en lien avec la liberté religieuse aux États-Unis et dans le monde.

La visite du 23 août comprenait une visite du bâtiment des Archives Nationales, où les participants au congrès de l’IRLA ont vu la Constitution des États-Unis exposée, entre autres documents clés liés à la liberté religieuse. Elle comprenait également un arrêt au mémorial Martin Luther King Jr. et au mémorial Franklin Delano Roosevelt. À la fin de la visite, les participants ont été invités à prendre part au banquet de clôture dans un lieu situé au centre-ville, à quelques pâtés de maisons de la Maison Blanche.

Le président de la Conférence Générale, Ted N. C. Wilson (au centre) et son épouse Nancy, ont participé à la visite de sites clés liés à la liberté religieuse aux États-Unis, dans le centre-ville de Washington, D.C., le 23 août. [Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review]

Travailler avec la base

L’IRLA a décerné trois prix aux défenseurs de la liberté religieuse lors de son 9ème Congrès Mondial. Parmi les lauréats figuraient l’ambassadeur Sam Brownback, coprésident du Sommet International sur la Liberté Religieuse et ancien ambassadeur itinérant des États-Unis pour la Liberté Religieuse Internationale. Il est également ancien sénateur et membre du Congrès américain et ancien gouverneur du Kansas. Sam Brownback, qui n’a pas pu participer au banquet, a été honoré la veille après une présentation qu’il a faite lors du programme.

D’après ce qu’indique l’IRLA, tout au long de sa brillante carrière d’homme d’état et de diplomate, l’ambassadeur Sam Brownback a démontré un profond engagement à défendre le droit fondamental qu’a chaque individu de pratiquer sa foi sans craindre la persécution ou la discrimination. « Son expertise, sa compassion et son désir d’apprendre toujours davantage sont les raisons pour lesquelles l’un des prix de l’Association Internationale pour la Liberté Religieuse lui est décerné cette année, » a déclaré le secrétaire général adjoint de l’IRLA, Bill Knott, en remettant le prix.

L’ambassadeur John Nay, président actuel de l’IRLA, accueille les participants au banquet de la liberté religieuse au centre-ville de Washington, D.C., le 23 août, sous les yeux de la présentatrice de la soirée, la directrice de l’éducation de la Conférence Générale, Lisa Beardsley-Hardy. [Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review]

Dans le cadre de la remise de prix lors du banquet, les participants ont regardé un clip enregistré de l’acceptation par Sam Brownback du prix IRLA, dans lequel il a invité les défenseurs de la liberté religieuse à continuer de travailler avec la base pour amener des changements. « Si on ne va pas vers la base, cela ne marchera pas, » a-t-il déclaré. « Ce qui se passe aux niveaux supérieurs du gouvernement doit réellement être mis en œuvre à un niveau local. »

Le pouvoir de l’amour

L’IRLA a également honoré le travail de l’avocate de formation, la diplomate et rédactrice en chef, Bettina Krause, actuelle rédactrice en chef du magazine Liberty et ancienne directrice des affaires gouvernementales de la Conférence Générale des adventistes du septième jour. Selon les dirigeants de l’IRLA, Bettina Krause a joué un rôle déterminant dans l’établissement de relations de collaboration solides entre le siège mondial de l’Église et les agences gouvernementales, les organisations non gouvernementales et les groupes défendant la liberté religieuse.

« Bettina Krause incarne une dimension personnelle de la liberté religieuse, c’est l’altruisme, » a déclaré Ganoune Diop. « Elle crée des choses pour les autres. Et elle ne parle jamais de ses qualifications. Elle a même écrit beaucoup de choses de manière anonyme. Mais sa passion pour la liberté religieuse est absolument extraordinaire. »

Aux Archives Nationales, les participants au congrès de l’IRLA ont vu une copie exposée de la Constitution des États-Unis, entre autres documents clés liés à la liberté religieuse. [Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review]

En acceptant le prix, Bettina Krause a déclaré qu’elle accordait beaucoup de valeur au temps qu’elle avait passé à travailler avec Ganoune Diop et d’autres en faveur de la liberté religieuse. Elle a cité le premier numéro de Liberty, publié en avril 1906, dans lequel son rédacteur en chef exposait la philosophie qui guiderait la publication. « Nous pensons qu’il n’existe aucun pouvoir comparable au pouvoir de l’amour qui puisse comme il le faut convaincre la conscience humaine, » a lu Bettina Krause, ajoutant : « C’est une déclaration simple, mais je pense qu’elle explique pourquoi nous nous sommes réunis ces derniers jours.… Nous sommes tous liés par quelques idées très simples : le caractère sacré de la liberté humaine, le caractère sacré de la dignité humaine et l’idée qu’il n’existe aucun pouvoir comme celui de l’amour qui puisse adéquatement convaincre la conscience humaine.… Je suis honorée de me considérer comme une partenaire et un compagnon défenseur dans cette cause. »

Apaiser les tensions et promouvoir la coopération

Enfin, l’IRLA a reconnu le travail de l’ancienne secrétaire générale de Religions pour la Paix, Azza Karam, une femme de confession musulmane qui est membre du Conseil Consultatif de Haut Niveau du secrétaire général de l’ONU sur un Multilatéralisme Efficace. Selon l’IRLA, Azza Karam a fait d’importantes contributions à diverses initiatives interconfessionnelles.

Plus de 120 dirigeants d’église et défenseurs de la liberté religieuse ont assisté au banquet de clôture et à la cérémonie de remise des prix du congrès de l’IRLA le 23 août. [Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review]

« En tant que force motrice derrière de nombreux dialogues et forums, elle a réuni des responsables religieux, des universitaires et des praticiens du monde entier pour s’engager dans des conversations constructives, transcendant des frontières qui semblaient autrefois insurmontables.… Son implication dans des initiatives de paix pratiques a eu un impact important au niveau de l’apaisement des tensions et la promotion de la coopération dans les régions touchées par des conflits interreligieux. »

Ganoune Diop, qui a qualifié Azza Karam de « don pour l’humanité entière, » et a honoré son action visant à « rapprocher les peuples et les nations. » Grâce à son travail dévoué, a ajouté Ganoune Diop, « désormais, les dirigeants mondiaux de toutes confessions peuvent au moins entendre parler de liberté religieuse… Je suis profondément reconnaissante pour vos efforts. »

Le secrétaire général de l’IRLA, Ganoune Diop, s’adresse aux responsables et aux défenseurs de la liberté religieuse lors du banquet de clôture et de la cérémonie de remise des prix du congrès de l’IRLA qui a eu lieu au centre-ville de Washington, D.C. [Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review]

Azza Karam a remercié les dirigeants de l’IRLA pour ce qu’elle a appelé « cet honneur et ce privilège incroyables. » Azza Karam a également attiré l’attention des participants au banquet sur le sort de plusieurs millions de musulmans « qui sont attaqués de manière extraordinaire au sein de leur propre communauté et par ceux qui professent leur propre foi, par d’autres personnes autour qui ne peuvent pas comprendre les atrocités qui semblent avoir lieu au nom de leur foi, et par ceux qui les entourent et qui n’ont jamais apprécié cette autre religion qui semble se développer. »

Visiblement émue, Azza Karam a instamment invité chaque défenseur de la liberté religieuse présent « à voir les musulmans et l’Islam au-delà des unes négatives des journaux; à considérer chaque musulman comme un croyant, et… à être juste un peu plus bienveillant envers ceux qui ne feraient jamais de mal à personne mais dont la religion est en train d’être si gravement abimée. »

Une partie de qui nous sommes

Après la cérémonie de remise des prix, la vice-présidente de la Conférence Générale, Audrey Andersson, a invité les participants à mettre à profit tout ce qu’ils ont appris pendant le programme et à l’intégrer dans leur vie quotidienne et leur pratique professionnelle. « Nous discutions justement à notre table, » a-t-elle reconnu, « de la façon dont nous allons faire de tout cela une partie de qui nous sommes et une réalité dans toutes nos interactions. » La clé, a-t-elle dit, est de s’engager à « donner à chacun la liberté de faire son choix en toute liberté de conscience. »

Azza Karam, récipiendaire d’un prix, a invité les responsables religieux « à considérer les musulmans et l’islam autrement qu’à travers ce que disent les unes négatives des journaux » et « à voir chaque musulman comme un croyant. » [Photo: Marcos Paseggi, Adventist Review]

C’est aussi l’avis de Ganoune Diop. Dans son discours de clôture, il a réitéré le rôle clé de la liberté religieuse et de la liberté de conscience. « Les humains ont été créés à l’image de Dieu, » a-t-il rappelé aux participants, « et cela inclut la liberté de conscience. C’est pourquoi, si quelqu’un est privé de la liberté religieuse et de la liberté de conscience, cela signifie que cette personne est privée de son humanité, » a déclaré Ganoune Diop.

Avant la prière de clôture, le secrétaire exécutif de la Conférence Générale, Erton Köhler, a appelé les dirigeants et les défenseurs de la cause à continuer de travailler en faveur de la liberté religieuse. « J’espère que vous partirez d’ici avec un engagement renouvelé à être des ambassadeurs de la liberté religieuse, » a déclaré Erton Köhler. « Comme l’a dit l’ambassadeur Sam Brownback : ‘pour tout le monde, partout, tout le temps,’ » a-t-il souligné. « Défendons la liberté religieuse de tout notre cœur. »

Traduction: Patrick Luciathe

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