La présentation faite à l’occasion de la conférence GAiN Afrique incite les participants à considérer les pièges et les opportunités pour la mission de l’Église.

14 Décembre 2023 | Johannesbourg, Afrique du Sud | Marcos Paseggi, Adventist Review

Une présentation faite en séance plénière lors de la conférence du Réseau Adventiste Mondial d’Internet (GAiN) pour l’Afrique qui se tient à Johannesburg, en Afrique du Sud, a appelé les responsables adventistes de la communication à s’informer au sujet des nouvelles technologies avec un état d’esprit axé sur la mission.

La présentation faite le 7 décembre par Michael Peechatt, un adventiste du septième jour, ancien ingénieur logiciel chez Apple et spécialiste de l’intelligence artificielle (IA), visait à souligner comment les nouvelles technologies peuvent aider les responsables de la communication à rationaliser et à accélérer la mission qui consiste à proclamer l’évangile au monde entier.

L’ingénieur logiciel Michael Peechatt a parlé le 7 décembre des ramifications des dernières technologies d’intelligence artificielle et de leurs implications pour la mission lors de la conférence GAiN Afrique qui s’est tenue à Johannesburg, en Afrique du Sud. [Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review]

Michael Peechat, qui sert dans son église locale en Californie, aux États-Unis, en tant que prédicateur laïc et moniteur de l’École du sabbat, a établi un contraste et a tiré des leçons à partir des récits bibliques de la tour de Babel et du jour de la Pentecôte. Ces événements, a déclaré Michael Peechatt, comptent parmi les faits de communication les plus importants jamais rapportés dans la Bible. Dans le même temps, il a parlé de certains des développements potentiellement dangereux de l’IA et a suggéré d’en être conscient pour alerter les gens sur les supercheries de la fin des temps.

Une histoire de vie particulière

Dans les premières minutes de sa présentation, Michael Peechatt a raconté ce qu’il a appelé l’histoire de sa vie « folle » qui, selon lui, éclaire ce qu’il fait actuellement. Il a indiqué que son père est un ancien prêtre catholique originaire de l’Inde et que sa mère est colombienne, qu’ils se sont rencontrés à New York. Même s’il a grandi dans un foyer chrétien, Michael Peechatt a dit en conclusion qu’alors qu’il grandissait, le christianisme et la Bible étaient un mécanisme de contrôle pour forcer les gens à agir d’une certaine manière et pour forcer le gouvernement à contrôler la population. « Je ne savais pas que là où est l’Esprit de Dieu, il y a la liberté, » a dit Michael Peechatt.

Il a expliqué comment, finalement, ses racines du sud de l’Inde l’ont amené à apprendre et à réfléchir sur l’héritage chrétien sur la terre ancestrale de son père. Selon les récits traditionnels, Thomas, l’un des disciples de Jésus, a atteint le sud de l’Inde en 52 après Jésus Christ pour prêcher l’évangile.

Les récits bibliques de la tour de Babel et de la Pentecôte sont probablement les plus extraordinaires histoires de communication jamais rapportées dans la Bible, a déclaré Michael Peechatt. [Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review]

« J’ai commencé à réfléchir à la façon dont une personne parlant l’araméen a pu proclamer l’évangile dans cette région, » a déclaré Michael Peechatt. « Cela m’a aidé à découvrir l’étonnante vérité, peut-être le plus grand événement de communication, rapportée dans Actes 2, » a-t-il déclaré, faisant référence à l’effusion du Saint-Esprit sur les disciples de Jésus à Jérusalem le jour de la Pentecôte et à leur don des langues qui a suivi. « Ils ont pu prêcher dans plusieurs langues et toucher un grand nombre de personnes, » a déclaré Michael Peechatt.

Dans son cas, cette démarche l’a finalement mis en relation avec les écrits de la cofondatrice de l’Église adventiste du septième jour, Ellen G. White, et avec l’Église adventiste du septième jour.

Babel contre Pentecôte

Dans la partie de sa présentation qui a suivi, Michael Peechatt a établi un contraste entre les histoires de la tour de Babel et de la Pentecôte pour réfléchir aux implications de la communication contemporaine pour la mission.

Des participants venus de toute l’Afrique écoutent la présentation de Michael Peechatt sur les implications pour la mission des nouvelles technologies lors de la conférence GAiN à Johannesburg, en Afrique du Sud, le 7 décembre. [Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review]

« Dans la tour de Babel, les gens étaient unis mais d’une manière différente [de la Pentecôte] », a déclaré Michael Peechatt. « Lorsque les gens étaient unis dans la rébellion contre Dieu, Il a confondu leurs compétences. Mais lorsque les apôtres ont voulu prêcher à propos de [Jésus], ils ont reçu le pouvoir de prêcher dans toutes les langues. » Il a ajouté : « Dans la tour de Babel, ils essayaient de construire leur chemin vers Dieu, mais à la Pentecôte, l’Esprit de Dieu est descendu sur eux. J’espère que dans notre ministère de la communication, dans la mission qu’a cette église, vous pouvez reconnaître [cette différence]. »

C’est une différence majeure lorsqu’il s’agit de l’utilisation que nous faisons des dernières technologies, a souligné Michael Peechatt. « Si nous accomplissons nos propres œuvres, si nous nous séparons de Dieu, nous pouvons finir par rejeter la pierre angulaire, qui est Jésus. »

Faire confiance à la technologie ou au Christ

Dans ce contexte théologique, Michael Peechatt a ensuite abordé certains aspects techniques des derniers développements en matière de génération d’IA, d’apprentissage automatique, de statistiques et leurs implications pour la vie et le ministère.

Un participant suit la présentation de Michael Peechatt, dans laquelle il a appelé les responsables de la communication adventistes à s’informer au sujet des nouvelles technologies qui soutiennent la mission de l’Église. [Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review]

Tout d’abord, a-t-il rappelé aux participants de GAiN Afrique, « les données que vous avez utilisées pour former les modèles ont un impact direct sur leur production. Elles ont un impact direct sur la société, sur la façon dont l’Église avance et, en fin de compte, en qui nous plaçons notre foi – la technologie ou le Christ. »

Dans la partie la plus technique de sa présentation, Michael Peechatt a expliqué comment les scientifiques s’appuient sur des modèles de langage vieux de plusieurs décennies pour propulser l’IA vers de nouveaux sommets. Il a retracé le développement de l’IA à partir des n-grammes, qui pouvaient prédire le mot suivant et la séquence de mots sur la base des données d’apprentissage. Il a finalement discuté au sujet ChatGPT, une façon beaucoup plus avancée de suivre un modèle similaire.

« Ce ne sont que des outils, pas différents d’un ordinateur ou d’une calculatrice, et pourtant, nous avons des ramifications très pratiques, » a déclaré Michael Peechatt. « Dans le ministère, vous pouvez utiliser les images générées en tant que diapositives, les utiliser sur les réseaux sociaux, etc. Mais mon conseil est de ne pas utiliser ces images telles quelles. Utilisez-les comme point de départ, » a-t-il conseillé.

Michael Peechatt a discuté de la manière d’utiliser certaines des dernières technologies d’intelligence artificielle pour la mission, et des pièges à éviter, le 7 décembre, lors de la conférence GAiN qui s’est tenue en Afrique, à Johannesburg, en Afrique du Sud. [Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review]

Michael Peechatt a également souligné l’importance d’être conscient des réponses biaisées. « Avec ChatGPT, vous pouvez obtenir une réponse personnalisée, mais cela ne veut pas dire qu’elle est toujours correcte, » a-t-il déclaré. « Il faut toujours valider les réponses. Mais ces outils peuvent accélérer votre flux de travail, votre créativité et vous aider à toucher beaucoup plus de personnes. »

Tromperies de la fin des temps et technologie

Dans le même temps, a déclaré Michael Peechatt, plus nous comprendrons le fonctionnement de ces outils, moins nous serons sujets à certaines des supercheries qui pourraient avoir cours. « Et parce que notre mission est de prêcher l’évangile, nous devrions être à l’avant-garde de ces outils. Nous devrions apprendre comment les développer, comment on peut les utiliser, afin d’éviter d’être trompés. Il a cité le livre d’Ellen G. White, La Tragédie des Siècles, dans lequel elle a écrit : « Le tentateur s’est préparé de longue main pour cet assaut final… Petit à petit, il a préparé le terrain pour son chef-d’œuvre de séduction : le spiritisme. Il n’a pas encore pleinement atteint son but; mais il l’atteindra à la dernière heure.”»

Michael Peechatt a confié que lorsqu’il a lu cette déclaration pour la première fois il y a des années, il a eu quelques doutes. « Le spiritisme ? Le monde ne devient-il pas de plus en plus athée ? » s’est-il demandé. Mais avec les dernières avancées technologiques, il a mieux compris cette déclaration, a-t-il dit, cela inclut la technologie qui permet aux gens de « parler » à leurs proches décédés par le biais de clones numériques.

Les experts en intelligence artificielle Emmanuel Arriaga et Michael Peechatt répondent aux questions des participants à la conférence GAiN Afrique à Johannesburg, en Afrique du Sud, le 7 décembre. [Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review]

Il existe même des applications qui enregistrent les histoires et la voix d’une personne, promettant de stocker sa voix pour toujours et permettant à quelqu’un de « discuter avec un vous virtuel, » a expliqué Michael Peechatt. « C’est la technologie ; il n’y a rien d’étrange à cela. Mais alors que nous proclamons notre message, les gens doivent être informés de cela, sinon de graves tromperies pourraient être mises en avant, » a-t-il déclaré.

Pour cette raison, Michael Peechatt a appelé à mettre l’accent sur le contact personnel et le témoignage pour proclamer le message intemporel de Dieu au-delà des technologies d’aujourd’hui. « Ne compliquez pas trop votre message, » a-t-il déclaré. « Au-delà de toute technologie, soyez un leader pour le Christ. »

Traduction: Patrick Luciathe

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