Le 12 février 2024 | Thaïlande | Khamsay Phetchareun, Division du sud de l’Asie et du Pacifique
Travailler avec les bouddhistes en Thaïlande pour en faire des chrétiens a toujours représenté un énorme défi. Les missionnaires ont rencontré une multitude d’obstacles, allant des perceptions culturelles aux pressions familiales et sociales, rendant leur rude combat encore plus difficile.
La Thaïlande est fière d’une population de plus de 71 millions d’habitants, qui adhèrent, pour la plupart, au bouddhisme, alors que seulement 1,2 % d’entre eux se disent chrétiens. Et cette minorité chrétienne consiste principalement en des minorités ethniques, comme les Karens, les Hmong et les Lahu, qui observaient, à l’origine, des traditions animistes plutôt que bouddhistes.

Selon les dirigeants de l’Église régionale, les activités du centre d’évangélisation d’Ubon Ratchathani, en Thaïlande, mettent l’accent sur la fidélité filiale, l’implication communautaire et l’attention sociale. [Une capture d’écran par la Division du sud de l’Asie et du Pacifique]
Plusieurs facteurs contribuent à la difficulté d’atteindre les bouddhistes. D’abord, le christianisme est souvent perçu comme une religion occidentale et la conversion est vue comme une perte potentielle de l’identité thaïlandaise. Ensuite, ceux qui choisissent d’adhérer à un autre ensemble de croyances risquent d’être isolés de leur famille et de leur communauté. Il ne faut pas non plus oublier les croyances bouddhistes concernant les offrandes aux personnes décédées, qui rendent les parents hésitants à laisser leurs enfants adhérer au christianisme, de peur qu’ils les négligent après leur mort.
À Ubon Ratchathani, une ville profondément enracinée dans le bouddhisme, presque chaque pâté de maisons a son temple et on y célèbre le riche héritage bouddhiste lors d’événements comme l’emblématique Festival des chandelles. Pour les missionnaires maintenant établis au Centre d’influence urbain d’Ubon (Ubon-UCI) de l’Église adventiste du septième jour dans cette forteresse culturelle, l’entreprise frôle l’impossible.

Le centre tente de se frayer un chemin au sein de la ville thaïlandais effervescente d’Ubon Ratchathani. [Une capture d’écran par la Division du sud de l’Asie et du Pacifique]
Parmi les initiatives principales, il y a une école linguistique consacrée à l’enseignement de l’anglais étant donnée la réceptivité des enfants au message de l’Évangile. En offrant du tutorat en anglais tant aux enfants qu’aux parents d’Ubon, le centre cherche à affermir les liens communautaires et à améliorer la vie des gens par une connaissance accrue de l’anglais.
De plus, l’Ubon-UCI parraine des filiales d’écoles du sabbat, qui offrent des leçons d’anglais au sein de diverses communautés. Ces écoles servent d’avenues pour échanger avec les dirigeants et les parents de la communauté, nourrissant les relations et encourageant le service communautaire ainsi que les projets qui rapportent un revenu.
Une équipe d’enseignement de l’anglais itinérante se concentre à temps plein sur l’étude de la Bible avec des enfants, laquelle porte les parents à exprimer leur intérêt pour le christianisme et a donné lieu, jusqu’ici, à plusieurs baptêmes.

Les projets de service communautaire du centre urbain aident les gens du public à voir les chrétiens différemment. [Une capture d’écran du département des actualités de la Division du sud de l’Asie et du Pacifique]
Les projets de service communautaire visent à améliorer la vie des résidents défavorisés d’Ubon en leur apprenant des compétences pratiques comme le crochet, le tissage de paniers et la fabrication de savon. Ces entreprises contribuent à la réduction de la pauvreté, améliorent les perceptions qu’a la communauté des chrétiens et combattent les préjugés.
Récemment, l’Ubon-UCI a été grandement béni lorsque six nouvelles âmes issues de la religion bouddhiste ont accepté le christianisme. De plus, plusieurs autres personnes suivent actuellement des cours bibliques, se préparant avec enthousiasme pour la prochaine cérémonie de baptêmes.
L’évangélisation est vue comme un processus graduel qui demande du temps et des amitiés authentiques. L’histoire révèle que les conversions nécessitent souvent des années de développement de la confiance et de soins. L’Ubon-UCI invite tant les missionnaires étrangers que locaux qui partagent un engagement à se lier d’amitié avec des bouddhistes et à répandre le message d’espoir et de salut de Jésus.
Les difficultés relatives à la conversion de bouddhistes en Thaïlande demeurent énormes, mais l’Ubon-UCI est inébranlable dans son dévouement à encourager la compréhension, l’entraide et, ultimement, le partage du message chrétien d’espoir et de salut. Bien que l’aventure puisse être ardue, la foi indéfectible et la compassion sans limites servent de boussole.
La version originale de cet article a été publiée sur le site des actualités de la Division du sud de l’Asie et du Pacifique. Khamsay Phetchareun est le directeur du Centre de Global Mission pour les religions de l’Asie orientale de la Conférence générale des adventistes du septième jour.
Traduction : Marie-Michèle Robitaille