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Des histoires de courage et d’abnégation.

Le 10 octobre 2024 | Silver Spring, Maryland, États-Unis | David Trim

John Nevins Andrews et ses enfants, Charles et Mary, étaient les premiers missionnaires de l’Église, mais leur départ vers la Suisse n’était certainement pas le dernier départ de missionnaires adventistes. En décembre 1875, le pasteur adventiste canadien, Daniel Bourdeau, et sa femme, Marion, ont également été envoyés en Suisse pour aider les Andrews. En 1877, John Matteson, un pasteur danois-américain, et sa femme, Anna, ont été envoyés comme missionnaires adventistes du septième jour en Scandinavie. En 1878, John Loughborough et sa femme, Anna, ont été les premiers missionnaires adventistes en Grande-Bretagne. Pendant ce temps, en novembre 1877, William et Jennie Ings ainsi qu’une autre femme missionnaire, Maud Sisley, ont été envoyés en Suisse pour soutenir le pasteur Andrews également.  

D’autres missionnaires ont suivi : en Suisse, en Scandinavie et en Grande-Bretagne. En 1878, à la même époque, Herbert Ribton, un ouvrier indépendant, est allé en Égypte avec sa femme, Adelaide, et sa fille, Nina, mais en 1882, M. Ribton a été assassiné et la mission en Égypte a été abandonnée. En 1885, les premiers missionnaires envoyés officiellement par l’Église ailleurs qu’en Europe, à savoir plusieurs personnes dirigées par Stephen Haskell, ont quitté l’Amérique en bateau pour se rendre en Australie. Deux ans plus tard, un autre groupe important a suivi, partant en bateau pour l’Afrique du Sud sous la direction de Dores A. Robinson et sa femme, Edna.

Des missionnaires devant la British Mission House à Ravenswood, route Shirley, Southampton, 19 mai 1882 : (rangée arrière, de gauche à droite) Jennie Ings, Mlle Thayer, Mme Gardner, Delmar Loughborough, Mary Jane Loughborough, Anna Loughborough, H. L. Jones (derrière la colonne de métal); (rangée avant, de gauche à droite) William Ings, M. Gardner, Stephen Haskell, John Loughborough. [Une photo de l’Ellen G. White Estate]

Les adventistes du septième jour avaient alors une présence sur quatre continents, mais dans les années 1890, les difficultés administratives et financières ralentissaient le rythme de l’expansion de la mission. Une réorganisation majeure de l’Église a été effectuée en faveur de la mission lors de la session de la Conférence générale de 1901 pour être achevée lors de la session de 1903. Dès lors, le nombre de missionnaires envoyés chaque année a monté en flèche et a globalement continué d’augmenter durant les 70 années suivantes, sauf durant les deux guerres mondiales et la Grande Dépression.

Avec l’envoi de plus de missionnaires, cependant, le nombre d’histoires tragiques a augmenté également. La mission mondiale du début du vingtième siècle impliquait le travail dans des endroits où toutes sortes de maladies tropicales étaient endémiques, dont plusieurs, au début du vingtième siècle, n’avaient aucun remède. De nombreux missionnaires sont donc morts, la plupart d’entre eux ayant de nos jours été oubliés, mais pas par notre Père céleste. Remarquablement, toutefois, il n’y a jamais eu de pénurie de nouveaux missionnaires pour remplacer ceux qui tombaient au combat. Et de manière tout aussi extraordinaire, les missionnaires mourants et leurs proches pensaient souvent à la nécessité que de nouveaux missionnaires se joignent à l’œuvre.  

En juin 1903, par exemple, Joseph Watson, sa femme, Mabel, et leur fils, Romaine, sont arrivés à la station missionnaire de Malamulo, dans le pays alors connu sous le nom de Nyassaland (aujourd’hui le Malawi). Malheureusement, Joseph a rapidement contracté la malaria et est décédé le 11 décembre 1903. Il a été enterré à Malamulo, où son corps repose toujours. Jospeh n’avait servi comme missionnaire que pendant six mois. 

Dans une lettre écrite peu de temps avant sa mort, il a dit ceci : « Je suis heureux que ce grand continent d’Afrique ne soit pas averti du retour du Seigneur sans dur labeur et de réels sacrifices. Mais tellement de gens semblent penser que le Seigneur fera d’extraordinaires miracles pendant que nous attendons, observons et constatons les résultats1. »

En 1905, Charles Enoch est parti pour les Caraïbes avec sa femme, elle aussi une infirmière, et un jeune enfant à titre de missionnaires médicaux. La famille Enoch a atterri aux Barbades en novembre 1905 et a ouvert des salles de soins à Bridgetown. En 1906, ils sont déménagés à 320 kilomètres vers le sud-ouest, à Port-d’Espagne, à Trinité, où le frère de Charles, George, était au service de l’Église depuis 1901. Les Enoch ont ouvert une nouvelle salle de soins, mais le 1er février 1907, Charles a contracté la fièvre jaune et en est mort quatre jours plus tard. Cela faisait à peine plus de 14 mois qu’il était dans les Caraïbes.2

Georges Enoch a écrit ceci sur son frère Charles : « Je suis reconnaissant qu’il soit mort en service. […] Nous n’avons aucun regret à offrir, mais prenons ce deuil comme un maillon de plus pour lier notre vie à l’autel de l’entreprise missionnaire. » George reconnaît que « nos cœurs sont courbés de tristesse », mais sa réelle inquiétude est manifeste lorsqu’il écrit que « La question pèse lourd sur nos épaules : cette partie de l’œuvre dans les Caraïbes, que nous nous sommes ensemble efforcés si durement de mettre sur ses pieds, sera-t-elle maintenant forcée de ralentir par manque d’ouvriers dévoués? »

La Dre Maude Amelia Thompson était une camarade de classe du Dr Harry W. Miller à l’American Medical Missionary College (« Collège américain de missionnariat médical »). Ils ont tous les deux obtenu leur diplôme en 1902, lorsque Maude n’avait que 22 ans. Les deux médecins se sont mariés le 2 juillet 1902, puis en 1903, ils ont été appelés à servir comme missionnaires en Chine. D’après certains collègues, Maude préférait porter des vêtements chinois et « travaillait énergiquement à l’apprentissage de la langue et à l’enseignement de l’Évangile ainsi qu’au traitement d’un grand nombre d’enfants et de femmes malades » qui venaient « chaque jour » se faire soigner.

À l’hiver de 1904-1905, Maude a contracté la sprue, une maladie tropicale dont les symptômes sont horribles. Et pourtant, ses camarades missionnaires ont dit ceci dans l’émerveillement : « Durant sa maladie, elle n’a jamais cessé d’exprimer son espérance et son courage, ce dans quoi nous trouvons notre réconfort. […] Même si nous ne comprenons pas les raisons, ont-ils poursuivi, nous savons que les voies de Dieu sont… élevées au-dessus de nos voies. Puisse la graine d’une vie consacrée, sacrifiée au service, être arrosée par Dieu pour produire une glorieuse récolte d’âmes chinoises avant le proche retour de notre roi3. »

Les exemples et les sentiments nous plongent dans une grande humilité. Que l’esprit de courage et de don de soi qui caractérisait les premiers missionnaires adventistes soit vivant et en bonne santé dans l’Église adventiste d’aujourd’hui afin que les messages des trois anges puissent être audacieusement proclamés dans le monde entier.

Traduction : Marie-Michèle Robitaille


1 Michael W. Campbell, “Joseph H. Watson (1869-1903) and Mabel Edith (Aldrich) (later Bailey) (1876-1964),” Encyclopedia of Seventh-day Adventistshttps://encyclopedia.adventist.org/article?id=7JA1.

2 L’histoire des Enoch est racontée par D. J. B. Trim dans A Living Sacrifice: Unsung Heroes of Adventist Mission (Nampa, Idaho: Pacific Press Pub. Assn., 2019), pp. 50, 51.

3 Idem, pp. 58, 59.

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