A partir de la gauche : Les adolescents Liliana et Adrian Tomescu, ainsi que Johann Barcarcel, gèrent le système audiovisuel lors du congrès 2025 de l’AIALE qui a eu lieu à Malle, à Anvers, en Belgique, du 12 au 14 septembre. [Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review]

Des enfants d’immigrés utilisent maintenant leurs talents pour soutenir la mission et la croissance de l’Église.

5 Octobre 2025 | Belgique | Marcos Paseggi, Adventist Review

Dans la région d’Anvers, dans le nord de la Belgique, non loin de la frontière avec les Pays-Bas, l’Association des Églises Hispaniques Adventistes du septième jour en Europe (AIALE) a ouvert son congrès de trois jours le 12 septembre. Dans la salle principale du Vormingscentrum de Malle, des centaines de membres adventistes hispaniques venus d’une douzaine de pays européens ont fait le déplacement pour participer à des temps d’adoration, de communion fraternelle et de formation dans leur langue maternelle. La plupart étaient des immigrants de première génération qui ont quitté leurs pays d’Amérique du Sud et d’Amérique Centrale – pour certains, il y a des décennies – à la recherche de nouvelles opportunités et d’un avenir meilleur. Nombre d’entre eux étaient déjà adventistes à leur arrivée.

Johann Barcarcel, Adrian Tomescu et sa sœur Liliana vérifient les moniteurs et la sonorisation pendant le programme du sabbat lors du congrès 2025 de l’AIALE à Malle, à Anvers, en Belgique, le 13 septembre. [Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review]

Un autre plus petit groupe de participants a également eu un impact significatif lors de la convocation. Les membres de ce groupe sont issus d’une deuxième génération d’hispaniques adventistes, fils et filles de plusieurs de ces premiers immigrants. Contrairement à leurs parents, ils sont plus proches culturellement des Européens et peuvent communiquer en trois ou quatre langues sans accent.

Dans la plupart des cas, bien qu’ayant conservé la langue de leurs parents, ils ont passé plus d’années dans le système scolaire et ont tiré pleinement profit des opportunités offertes par le système éducatif européen. Certains ont terminé leurs études secondaires et sont maintenant à l’université, se préparant à intégrer le marché du travail. Eux aussi cependant, sont restés fidèles à la foi de leurs parents et mettent désormais leurs talents au service de leurs congrégations locales et de la progression de l’adventisme dans certaines des régions où il est le plus difficile de proclamer le message de l’évangile.

Anderson Bolaños, un pasteur qui a grandi dans une famille hispanique en Belgique et qui aujourd’hui implante des églises et est pasteur d’église locale aux Pays-Bas, accueille les participants au programme du congrès de l’AIALE le 13 septembre. [Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review]

De spectateurs à acteurs

Pendant le week-end du congrès, un système audiovisuel dernier cri a été utilisé pour le service du culte, la prédication et la formation. La régie audio et tout l’équipement étaient gérés par Johann Barcarcel, un jeune de 13 ans, originaire d’Espagne et par Liliana (17 ans) et Adrian (19 ans) Tomescu, frère et sœur originaires de Belgique. Ayant grandi dans le nord de la Belgique, Liliana et Adrian parlent couramment le flamand (néerlandais), le français, l’anglais et l’espagnol. Liliana suit des cours de langues et espère devenir traductrice et interprète ; Adrian est inscrit à l’école de musique où il étudie le violoncelle.

« La nouvelle génération d’hispaniques en Europe inclut des natifs férus de technologie et du numérique, qui peuvent apporter une aide précieuse dans les domaines de l’audio, de la diffusion et des réseaux sociaux, » a déclaré un responsable du congrès, expliquant pourquoi on fait appel au talent des jeunes membres. « Avec un peu d’aide et de supervision, ils seront bientôt plus que prêts à prendre la relève. »

La chorale Voces de Esperanza regroupe des membres de deux congrégations hispaniques de la région de Bruxelles, en Belgique. La plupart des membres sont jeunes. [Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review]

Le culte du sabbat a vu la participation de la chorale Voces de Esperanza (Voix de l’Espérance) de l’église adventiste hispanique de Betel, dans la région de Bruxelles, la capitale. Les membres de la chorale venaient de deux congrégations hispaniques de la région et étaient principalement des adolescents et des jeunes adultes. Parmi eux, Cassandre Maniquet et Juliette Morales. Nées en Belgique de parents colombiens, Cassandre et Juliette sont amies depuis l’enfance. « Nous chantons ensemble car, même si nous fréquentons des congrégations différentes, nous nous connaissons très bien, » explique Juliette. « Nous nous retrouvons régulièrement et participons à des activités communes, notamment à la chorale. »

Cassandre et Juliette, qui étudient l’économie et l’animation, ont réussi à conserver la langue espagnole à la maison et à l’église. Elles parlent français dans leur quartier et à l’école. Elles parlent également l’anglais. Becky Morales, 20 ans, qui a grandi dans une famille colombienne en Belgique, dirige Voces de Esperanza. Elle étudie l’architecture à Bruxelles. Ces jeunes font tous partie d’une jeune génération d’adventistes hispaniques prometteurs, ont expliqué les responsables régionaux de l’Église. « Ces jeunes sont une lumière au cœur de l’Europe, ils illuminent leurs quartiers, leurs écoles et leurs églises, » ont-ils déclaré.

Becky Morales, qui a grandi dans une famille hispanique en Belgique et étudie l’architecture, dirige la chorale Voces de Esperanza pendant le programme du sabbat lors du congrès de l’AIALE le 13 septembre. [Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review]

Leaders du troupeau

Beaucoup de ceux qui appartiennent à cette plus jeune génération sont soutenus par des pasteurs hispaniques qui possèdent également une vaste expérience de la mission interculturelle en Europe. C’est le cas d’Anderson Bolaños. Après avoir grandi dans une famille hispanique en Belgique, Anderson Bolaños a étudié la théologie à l’Université de Montemorelos au Mexique. En 2011, il a entamé des études supérieures à l’Institut International Adventiste d’Études Avancées aux Philippines. Après avoir obtenu son diplôme, il a accepté d’enseigner à l’Université Adventiste Dominicaine en République Dominicaine.

Des années plus tard, après son retour en Belgique pour préparer un doctorat à l’Université de Louvain, pasteur Bolaños a été appelé à servir comme pasteur et implanter des églises aux Pays-Bas. « Implantater des églises est ma passion, » a expliqué pasteur Bolaños, qui a contribué au lancement de quatre nouvelles églises. « Mais j’aide également des congrégations établies de longue date, tant néerlandophones qu’hispanophones, à se développer. »

Lors du congrès de l’AIALE en Belgique, les jeunes membres adolescents ont pu apprécier un programme spécialement conçu pour eux. La plupart sont nés dans les pays d’adoption de leurs parents et sont de culture européenne. [Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review]

La nouvelle génération de pasteurs adventistes comprend également Luis Fajardo, pasteur de l’église adventiste hispanique du centre de Londres. Pasteur Fajardo a expliqué comment, grâce à un programme hebdomadaire intitulé Código Abierto (Code Ouvert), l’église établit le contact avec d’autres jeunes adventistes dans toute l’Europe. Chaque vendredi soir, des invités spéciaux discutent de sujets intéressants tandis que les participants se connectent en ligne depuis des villes comme Londres, Bruxelles et Milan. « Ce projet est né du désir de mettre en contact les jeunes de tout le continent, » a indiqué pasteur Fajardo. « L’idée est qu’ils sachent que, dans d’autres pays, ils ont des amis avec qui ils peuvent entrer en contact et avec qui ils peuvent nouer des amitiés. »

Eliasib Sánchez Jiménez, originaire du Mexique, qui a servi comme pasteur et dirigeant en Espagne pendant des décennies, a salué la nouvelle génération de pasteurs qui, selon lui, « redynamisent les congrégations hispaniques à travers l’Europe. » D’après lui, on ne soulignera jamais assez la contribution des adventistes hispaniques. « Grâce aux Hispaniques, les Européens ont découvert le ministère en petits groupes, » a-t-il déclaré. « Et l’œuvre adventiste hispanique se développe partout. Les congrégations s’agrandissent, passant des sous-sols aux salles en pleine rue. Certaines acquièrent des propriétés pour avoir leur propre lieu de culte. Dieu soit loué, l’avenir de l’adventisme hispanique en Europe s’annonce radieux. »

Traduction: Patrick Luciathe