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Le pasteur à la retraite et éducateur adventiste Wulstan Charles est l’auteur de la version créole officielle de l’hymne national, rendant son message accessible à toute la population lucienne. 

Le 18 décembre 2025 | Castries, Sainte-Lucie | Royston Philbert et le département des actualités de la DIA

Un pasteur de l’Église adventiste du septième jour s’est fait connaître à l’échelle nationale pour sa contribution à l’approfondissement de la connexion culturelle et de la fierté nationale de la population par la langue. En effet, Wulstan Charles, un pasteur et ancien éducateur, est l’auteur de la traduction kweyol (créole) de l’hymne national de Sainte-Lucie, laquelle est maintenant chantée dans les écoles, les rallyes politiques et les événements publics partout sur l’île.

Le pasteur Charles, qui a servi au sein de la Mission des adventistes du septième jour de Sainte-Lucie et qui est maintenant à la retraite, a exprimé le fait que son travail a été poussé par un désir de rendre le message d’unité et d’identité de l’hymne compréhensible pour tous les Luciens, surtout ceux qui connaissent mieux le kweyol que l’anglais.

« Trop de gens se demandaient ce que l’hymne national disait réellement, a-t-il expliqué, lui qui a commencé à travailler sur la traduction en 2009 tout en enseignant et, plus tard, en étant le directeur de l’école adventiste de Sainte-Lucie. Une version kweyol aide à clarifier le sens et à assurer qu’aucun citoyen ne soit laissé pour compte. »

[Une photo offerte par Wulstan Charles]

Ayant grandi dans différentes communautés de l’île, le pasteur Charles a dit que ses premières expériences avec les membres d’église qui peinaient à lire l’anglais ont inspiré son engagement envers l’accessibilité linguistique et l’affirmation culturelle. « Une personne qui maîtrise bien le kweyol peut ne pas être capable de l’écrire », a-t-il dit au St. Lucia Times tout en réfléchissant à la signification de l’alphabétisation dans le contexte de la langue.

En 2007, son inquiétude par rapport à l’engagement envers la langue locale a mené à la création de « Votre leçon d’aujourd’hui », une émission de radio bilingue sur « Prayz FM » que le pasteur Charles anime toujours, mélangeant le kweyol et l’anglais pour atteindre un vaste auditoire.

Après avoir peaufiné la traduction de l’hymne, il l’a soumise en 2016 au Folk Research Centre (FRC), où il siège au comité d’alphabétisation en kweyol. Le FRC a présenté l’œuvre au gouvernement, puis un comité de révision présidé par l’ancienne gouverneure générale Dame Pearlette Louisy l’a révisé avant son approbation officielle comme hymne national kweyol.

Depuis l’adoption officielle, l’hymne en kweyol, souvent chanté avec la version anglaise, a été adopté dans le cadre de la célébration culturelle et du développement de la nation. « Le rôle de chaque personne est important, a dit le pasteur Charles, et ce que nous apportons de manière collective fait toute la différence quand nous considérons la population dans son ensemble. »

Dans cet élan, les dirigeants du gouvernement cherchent maintenant à renforcer le rôle de la langue créole au sein du système d’éducation nationale. Dans le cadre de leurs efforts de mettre le kweyol en lumière comme langue seconde importante et comme pilier culturel, les dirigeants ont de nouveau reconnu le pasteur Charles pour sa contribution à la préservation et à la mise en valeur de la langue au sein de la vie éducationnelle et culturelle de l’île.

Les dirigeants de la Mission de Sainte-Lucie et de l’Union des Caraïbes célèbrent la contribution du pasteur Charles comme exemple de ministère qui va au-delà de la chaire jusqu’à la vie nationale.

« Le pasteur Wulstan Charles représente le cœur même du ministère adventiste, lequel est enraciné dans la pertinence culturelle et éducationnelle, a dit le pasteur Roger Stephen, président de la Mission de Sainte-Lucie. Son travail nous rappelle que l’Évangile parle le plus clairement lorsqu’il est communiqué dans une langue que les gens comprennent réellement. Cette contribution à notre nation affirme la dignité, l’identité et l’inclusion. »

Selon Kern Tobias, président de l’Union des fédérations des Caraïbes, le travail du pasteur Charles reflète l’engagement de longue date de l’Église envers le ministère holistique. « L’Église adventiste du septième jour a toujours cru à la contribution du corps et de l’esprit, a-t-il dit. La traduction en kweyol de l’hymne national du pasteur Charles est un exemple de la façon dont les dirigeants chrétiens peuvent contribuer de manière significative au développement national tout en honorant la culture, la langue et l’héritage. »

Le pasteur Tobias a ajouté que le service du pasteur Charles souligne le rôle que les pasteurs adventistes continuent de jouer dans les Caraïbes à titre d’éducateurs, de communicateurs et de dirigeants communautaires. « Quand le ministère est vécu de manière authentique, son impact dépasse largement les murs de l’église », a-t-il ajouté.

Le parcours du pasteur Charles d’enseignant à directeur d’école, puis à pasteur et à défenseur culturel illustre bien combien sa vie est façonnée par l’engagement envers l’inclusion, l’identité et le service.

Traduction : Marie-Michèle Robitaille