9 Octobre 2023 | Silver Spring, Maryland, États-Unis | Marcos Paseggi, Adventist Review
« Il y a cent soixante ans, nous avons été choisis pour la mission ; Il y a 150 ans, nous avons commencé à nous engager dans la mission à l’échelle mondiale, » a déclaré David Trim, directeur du Bureau des Archives, des Statistiques et de la Recherche à la Conférence Générale des adventistes du septième jour, au début de sa présentation devant le Comité Exécutif de l’Église (EXCOM) le 6 octobre. Les remarques de David Trim ont mis l’accent sur la commémoration, tout au long de l’année 2024, des 150 ans de la mission mondiale de l’Église adventiste.
Dans ses remarques lors de la première session du Concile Annuel 2023 à Silver Spring, dans le Maryland, aux États-Unis, David Trim a expliqué qu’après la fondation de l’Église en 1863, les dirigeants ont hésité pendant 11 ans sur la question de la mission mondiale. Ils se demandaient : « ‘ Devons-nous aller au-delà des États-Unis ? » Ils ont répondu « Non ! » Mais cela a finalement changé, » a dit David Trim, « en partie parce qu’en décembre 1871, Ellen White [co-fondatrice de l’Église adventiste] a publié son premier témoignage au sujet de la mission à l’étranger. » Ellen White a écrit qu’il fallait que des missionnaires aillent dans d’autres pays. « C’est toujours vrai, » a déclaré David Trim.
Ce qu’impliquait la mission au début de l’adventismeDavid Trim a rappelé aux membres de l’EXCOM que lors de la Session de la Conférence Générale de 1873, les dirigeants ont voté d’envoyer un missionnaire en Europe et en 1874, la Conférence Générale a envoyé John N. Andrews. Le 15 septembre, Andrews a entrepris un voyage en bateau de New York vers l’Angleterre avec pour destination finale la Suisse. « Le 150ème anniversaire de cet événement historique… offre une opportunité sans précédent de mettre l’accent sur la mission auprès des membres d’église, » a déclaré David Trim.
La mission telle qu’elle était comprise au cours des 100 premières années de la dénomination est ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui « mission interculturelle, mission aux frontières ou mission auprès des groupes de populations non atteints et sous-atteints, » a-t-il expliqué. « C’était un travail difficile et dangereux ; les missionnaires allaient et s’immergeaient au sein de la population pour et avec laquelle ils travaillaient, non seulement pendant des années, mais souvent pendant des décennies. »
Aujourd’hui, a reconnu David Trim, l’entreprise missionnaire de l’Église adventiste ne reçoit pas le même niveau de soutien de ses membres que celui qu’elle recevait au début et au milieu des années 1900. « Certains membres pensent même que le travail missionnaire est en grande partie achevé, » a-t-il déclaré. « Pourtant, il est aujourd’hui plus clair que jamais que certaines parties du monde ne sont pas assez fortes pour évangéliser leurs propres territoires. Elles ont encore besoin de fonds et d’un soutien organisationnel ; et dans de nombreux cas, elles ont encore besoin de l’envoi de missionnaires. »
Raviver et rallumer la passion pour la mission
C’est ce qui justifie la mise en place du Recentrage sur la Mission, une initiative qui cherche à évaluer et à prioriser l’utilisation des fonds et des ressources humaines en fonction de leur portée missionnaire. Mais les adventistes n’ont pas seulement besoin de réorienter l’Église organisée, a souligné David Trim. « Nous devons également raviver l’enthousiasme des membres partout où ils sont pour la mission mondiale. »
David Trim a ajouté que l’anniversaire peut aider à atteindre l’objectif de l’Église mondiale qui est de « raviver le concept de mission mondiale et de sacrifice pour la mission comme un mode de vie impliquant non seulement les pasteurs, mais aussi tous les membres d’église, jeunes et vieux, » a-t-il dit, citant le premier objectif déclaré de l’initiative missionnaire I Will Go (J’Irai).
Un Symposium sur l’Histoire de la Mission qui se tiendra du 17 au 19 octobre 2024 à l’Université d’Andrews commémorera les « 150 ans et un mois depuis le départ en bateau de John Andrews, » a indiqué David Trim. Les administrateurs de division et les représentants régionaux sont invités à assister à ce programme.
L’édition 2024 de la Journée Mondiale de la Jeunesse, une initiative de service du Département de la Jeunesse de la Conférence Générale, mettra également l’accent sur cet anniversaire. De même, les dirigeants prévoient quatre conférences pour les responsables d’université, intitulées « Éduqués pour la Mission, » organisées par le Département de l’Éducation de la Conférence Générale.
David Trim a également fait la promotion du podcast Mission 150, qui explore divers aspects des premiers et aussi des plus récents protagonistes de la mission dans l’adventisme. Il est proposé aux formats vidéo et audio, a-t-il déclaré.
Le rôle clé de VividFaithVividFaith, une autre initiative de l’Église adventiste mondiale, qui comprend une plateforme qui connecte les gens autour d’opportunités de service partout dans le monde, relatera les récits autour de 150 projets missionnaires lancés à l’occasion du 150ème anniversaire.
« Les commémorations sont toujours nostalgiques ; elles vous procurent une sensation merveilleuse, » a déclaré Fylvia Kline, responsable de VividFaith, aux membres de l’EXCOM. « Mais Mission 150 est plus qu’une célébration ponctuelle pendant un an des 150 ans de service missionnaire de l’Église adventiste, » a-t-elle déclaré. « Mission 150 est un moment charnière dans notre époque actuelle pour nous amener en tant qu’Église, pour amener les membres d’église, à vivre de manière intentionnelle une vie de service, et faire en sorte que le service et le partage de notre foi soient davantage un style de vie qu’un travail et une obligation. »
Fylvia Kline a dit qu’en 2024, Mission 150 vise à saturer tous les canaux de communication de l’église avec au moins 150 récits destinés à inspirer les gens.
Quelques initiatives de VividFaith
Une courte vidéo a permis de présenter certains des projets et des initiatives qui généreront ces récits missionnaires.
Parmi ces projets, dans l’Union Mission du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENAU), il y en a un qui cherchera à accroître la présence de missionnaires adventistes dans les zones où il n’y a pas de groupe d’adventistes qui se réunissent pour adorer. « Cette région compte peut-être moins de chrétiens qu’il y en avait il y a 2000 ans, à l’époque de Paul, » a déclaré le secrétaire exécutif de la MENAU, Myron Iseminger, dans un message vidéo depuis Damas, en Syrie. La MENAU « recherche des ouvriers pour porter l’évangile dans ces régions du monde où nous n’avons aucun groupe d’adventistes qui se réunissent pour adorer, » a-t-il déclaré.
L’Union Mission Chinoise (CHUM), basée à Hong Kong, cherche à envoyer davantage de missionnaires chinois dans les communautés chinoises du monde entier. Le secrétaire exécutif de la CHUM, John Xiao Ming Zhang, a expliqué que les restrictions régionales à la pratique religieuse ont fait qu’il est difficile de trouver des missionnaires plus formés dans la région. « En 2024, nous encouragerons nos jeunes à s’inscrire activement en tant que missionnaires sur VividFaith, » a dit John Ming Zhang. « Nous encouragerons nos jeunes à être plus enthousiastes quand il s’agit d’évangélisation, et nous répondrons également aux besoins des chinois partout dans le monde . »
La Division de l’Afrique du Centre-Ouest, basée en Côte d’Ivoire, cherche à offrir des opportunités de mission à 1000 jeunes. L’objectif régional est de donner aux jeunes les moyens de devenir missionnaires. « Pour nous, Mission 150 signifie préparer 1000 jeunes missionnaires adventistes en offrant des opportunités de service de trois mois par le biais de VividFaith, » dit un narrateur dans une brève présentation vidéo. « Jusqu’ici, nous avons 110 postes de mission proposés sur VividFaith pour lancer ce mouvement, et il y en a beaucoup d’autres à venir, » a-t-il ajouté.
L’objectif de Mission 150 dans l’Union de Fédérations Ukrainiennes, en revanche, est de créer 737 écoles bibliques à travers le pays. Malgré la guerre en cours, l’Église adventiste travaille actuellement dans 30 communautés avec 600 enseignants et environ 3000 étudiants. « Pour soutenir nos écoles bibliques fonctionnant en présentiel, nous recruterons via VividFaith des missionnaires numériques qui parlent ukrainien, russe, anglais et polonais, » a dit un narrateur dans un message vidéo. « C’est un moyen sûr pour les adventistes du monde entier de semer dans le cœur des gens des graines d’espérance et d’amour. »
La Division de l’Asie du Sud (SUD) tentera de recruter 100 aumôniers pour les écoles accueillant des enfants hindous et musulmans, a déclaré le directeur de l’éducation de la région, Edison Samraj. La SUD compte 275 écoles secondaires adventistes en Inde qui accueillent chacune entre 200 et 12000 étudiants. « La majorité des élèves de toutes nos écoles sont hindous et musulmans, » a expliqué Edison Samraj. « Ces étudiants sont désormais notre priorité pour Mission 150, et notre objectif pour 2024 est de placer au moins 100 aumôniers à temps plein dans les écoles secondaires. » Les responsables de l’éducation utiliseront VividFaith pour les recruter, a déclaré Edison Samraj.
La Division Nord-Américaine, d’autre part, cherchera à recruter des volontaires pour vivre et servir dans les communautés urbaines, a déclaré Mark Ferrel, pasteur de l’église adventiste Centrale de San Francisco en Californie, aux États-Unis. « Notre champ de mission, ce sont les gens qui vivent autour de nous, » a-t-il reconnu. VividFaith a aidé des pasteurs comme Mark Ferrel à trouver des ouvriers qualifiés et des bénévoles pour aller servir à San Francisco. Grâce à un don généreux, les bénévoles bénéficient d’un hébergement gratuit une fois qu’ils acceptent l’appel à servir dans la région. « Nous prions que Dieu continue à nous envoyer des volontaires, des ouvriers et des missionnaires pour répandre son amour ici à San Francisco. »
Dans la Division Transeuropéenne, le secrétaire de la région, Róbert Csizmadia, a indiqué que pour célébrer et développer l’héritage de la mission dans la région, les dirigeants ont voté la création de 15 nouveaux postes missionnaires, en particulier pour les jeunes adultes. L’accent sera également mis sur les zones à population séculière et orthodoxe, a-t-il précisé.
Comment Dieu a dirigé
Pour David Trim, 150 ans de mission adventiste ne sont peut-être pas une raison de célébrer. « ‘Pourquoi êtes-vous encore ici ?’ nous demanderaient les premiers pionniers s’ils pouvaient nous voir. » Mais la date mérite une commémoration, a-t-il souligné.
« Nous sommes déterminés à commémorer, à marquer la façon dont Dieu a dirigé et fait prospérer l’œuvre de son peuple qui a placé ses mains dans ses mains [et] ont fait confiance au Saint-Esprit, » a dit David Trim aux dirigeants de l’église.
Il a appelé les dirigeants, alors qu’ils retourneront dans leurs territoires, à réfléchir à la façon dont eux aussi pourraient commémorer « 150 ans de direction de Dieu… 150 ans d’Église adventiste faisant passer le monde avant les intérêts ecclésiaux, » a dit David Trim. « Pensez à ce que vous pouvez faire pour raviver la passion pour la mission parmi les membres de votre église en commémorant cet anniversaire important. »
Traduction: Patrick Luciathe