Plus de 150 responsables de communication, de producteurs de médias et d’invités spéciaux adventistes du septième jour se sont réunis à Miami, en Floride, aux États-Unis, les 7 et 8 novembre 2023, pour le Sommet de la Communication 2023 organisé par la Division Inter Américaine (CommSummit).
Cette rencontre est la deuxième après la première organisée il y a 11 ans, a déclaré Abel Márquez, directeur de la communication de la DIA. « Le CommSummit se veut être un espace de rencontre pour les relations professionnelles et l’échange d’idées et d’expériences afin de promouvoir l’innovation, la collaboration et la créativité au sein de l’Église, » a-t-il dit.
Dans un message vidéo enregistré, le président de la DIA, pasteur Elie Henry, a déclaré qu’il était heureux de savoir que les professionnels de la communication adventistes ont de nombreuses idées créatives et innovantes à partager les uns avec les autres. Ce programme « a pour objectif de mettre en œuvre davantage de collaboration dans l’Église, » a déclaré pasteur Henry. « Dans ces derniers temps où nous vivons, nous avons pour mission de consolider la mission que le Seigneur nous a confiée. »Le programme a mis l’accent sur la mission et l’importance spirituelle du service effectué par les responsables de la communication adventistes, même lorsque leurs talents et leurs contributions ne sont pas toujours appréciés. « Dans une église locale, la communication est généralement le seul département qui ne dispose pas de budget, » a déclaré l’intervenant invité, pasteur Arnaldo Cruz. « Pour certaines églises, la communication se limite à l’intervention d’un membre qui monte sur la plateforme pour annoncer les activités de l’église. Mais pendant la période du COVID, le seul département qui n’avait pas de budget est devenu essentiel pour sauver le [fonctionnement] de l’église, » a-t-il dit.
Pasteur Cruz a reconnu que certains membres espèrent que les églises locales puissent revenir aux années pré-COVID et pré-Zoom. « Mais cette église ne reviendra jamais, » a-t-il déclaré. « Donc la question est : comment pouvons-nous, en tant que directeurs de la communication, faire une différence en utilisant les réseaux sociaux ? »Citant le mandat confié par Jésus « d’aller prêcher au monde entier, » pasteur Cruz a suggéré de se concentrer sur notre présence là où sont les gens sur les réseaux sociaux. « Les réseaux sociaux doivent devenir un lieu de salut, » a-t-il déclaré. « Mettons l’emphase, en tant qu’Église, sur l’apprentissage des nouvelles technologies, y compris l’IA, afin de les utiliser pour proclamer l’évangile. »
Pasteur Arnaldo Cruz a souligné que le contenu du sommet de la communication ne mettrait pas l’accent uniquement sur les aspects techniques ou sur le fait d’être une bénédiction. « Il s’agit avant tout de prêcher l’évangile au monde entier, et alors viendra la fin, » a-t-il déclaré. « Dieu nous a choisis comme dirigeants, directeurs de la communication, influenceurs, YouTubeurs, afin que nous puissions dire au monde qu’il y a quelque chose de mieux qui s’appelle ‘le Dieu du salut.’ Que tout notre contenu soit rempli uniquement de l’Esprit de Dieu. »Innovation basée sur Dieu
Daryl Gungadoo, responsable du Laboratoire Média d’Adventist Review, a discuté de certaines des dernières avancées technologiques ainsi que des défis et des opportunités pour les responsables de la communication.
« En lisant ma Bible, je trouve quelque chose de très intéressant et de captivant : dans ce métarécit de la création de l’homme par Dieu, je découvre que Dieu cherche constamment à innover, à créer et à inventer, » a dit Daryl Gungadoo. Malgré cela, a-t-il expliqué, d’un simple point de vue commercial, le récit de la création est un modèle économique qui a échoué, car il a créé un produit qui est devenu défectueux. Et dans le milieu commercial, on abandonne tout simplement quelque chose qui ne fonctionne pas ou qui ne rapporte pas d’argent et on passe à autre chose. Néanmoins, a dit Daryl Gungadoo, « la Bible nous dit que Dieu est tombé amoureux de sa création défectueuse. »Dans ce contexte, Dieu a permis aux êtres humains de développer l’innovation et la communication d’une manière que nous trouvons difficile à maintenir. « L’Église adventiste du septième jour était à l’avant-garde de l’utilisation de la presse écrite, elle a ensuite inclus la radio. Ensuite, il a fallu plus de temps pour intégrer la télévision, mais nous y sommes finalement arrivés. Il faut maintenant qu’elle réfléchisse à la manière d’intégrer les technologies les plus récentes dans le cadre de la mission, » a-t-il déclaré.
Pour y parvenir, a suggéré Daryl Gungadoo, les responsables de la communication adventistes doivent être conscients des capacités de la jeune génération. « Nous devons reconnaître que nous ne devons pas être les seuls producteurs de médias, » a-t-il déclaré. « Il nous faudrait faire confiance à nos jeunes ; il nous faudrait faire confiance à leur point de vue sur la manière de repenser ce message éternel. »S’adressant directement aux administrateurs, Daryl Gungadoo a demandé : « Comment allez-vous, en tant qu’administrateurs, créer de nouvelles avenues pour permettre à la jeune génération d’avancer et pour lui faire confiance ? Ce que nous pouvons faire de mieux, c’est construire de meilleures voies pour la prochaine génération au lieu d’essayer de monopoliser cette route… Laissez [les jeunes] conduire sur cette route que vous créez pour eux. »
L’imagination et l’ÉgliseLe directeur de la communication de la Conférence Générale, Williams Costa Jr., a discuté du rôle de l’imagination dans la mission de l’Église. « Le sanctuaire de l’âme, c’est l’imagination, » a-t-il dit. « Tout commence quand on imagine. Et l’imagination est indispensable à la mission de l’Église. »
Dans ce sens, a souligné William Costa, « la technologie aide l’imagination, mais la technologie n’est pas l’imagination. L’imagination c’est ce que Dieu nous inspire à faire. »
En ce qui concerne la communication dans l’Église Adventiste, William Costa a expliqué que lorsqu’il est devenu directeur de la communication en 2010, il n’aurait pas pu anticiper certains des grands progrès réalisés par la dénomination dans ce domaine. « Avant, notre site web était consacré à la communication de la dénomination, de nos institutions, » a-t-il expliqué. « Aujourd’hui, c’est un site web qui invite les gens à trouver la liberté, la guérison et l’espérance en Jésus. C’est son but. Appuyant sa réflexion sur Jérémie 29 : 11, William Costa a souligné le fait que Dieu ait de merveilleux projets pour inspirer et faire prospérer l’œuvre de la communication.À titre d’exemple, William Costa a montré comment le département de la communication de la Conférence Générale intègre l’IA pour partager un message hebdomadaire du président de la Conférence Générale, Ted N. C. Wilson, dans de nombreuses langues, en utilisant la propre voix de Ted Wilson. « L’idée c’est que nous ne devrions pas avoir peur des nouvelles technologies, » a déclaré William Costa. « Nous devons les adopter et les utiliser pour la gloire de Dieu. Nous devons utiliser notre imagination pour proclamer la bonne nouvelle du salut avec le monde entier. C’est là notre but. »
Une histoire personnellePuis ce fut au tour d’Adrian Duré de faire une présentation. Adrian Duré, producteur et directeur de la photographie à Hope Media Europe en Allemagne, a pris un ton personnel pour raconter une partie de l’histoire de sa vie.
Adrian Duré a expliqué que sa présentation mettrait l’accent sur la façon dont il a appris à gérer et à vivre avec les risques et les changements de la vie dans son parcours. « La peur de l’inconnu fait partie des réalités de ma vie, » a-t-il confié tandis que, assis dos au public et regardant un grand écran, il projetait de vieilles photos et des vidéos de son enfance. « J’ai eu une enfance heureuse, mais pleine de peurs. J’étais un enfant craintif, » a admis Adrian Duré. « Mais entre cet enfant et ma réalité actuelle, je peux dire que je n’ai plus peur des problèmes ou des difficultés comme c’était le cas auparavant parce que par la grâce de Dieu, j’ai été guéri de la peur. »
Au cours des minutes qui ont suivi, Adrian Duré a raconté comment il avait décidé de quitter son Argentine natale en 2008 pour affronter l’inconnu. « C’est une sensation étrange de quitter son pays, » a-t-il déclaré, racontant comment il s’est installé en Allemagne pour commencer une nouvelle vie avec son épouse allemande.Adrian Duré a expliqué comment il a dû s’adapter à la vie dans une culture différente, dans ce cas, une culture marquée par l’ordre, l’organisation, la coordination, la ponctualité et les structures établies. « C’était très difficile, car en tant qu’hispaniques, nous prospérons dans le chaos, » a-t-il dit en plaisantant. « Mais en même temps, les allemands ont pris le risque d’adopter quelqu’un d’Amérique Latine pour travailler avec eux. »
Il a expliqué que face à l’inconnu, les êtres humains doivent choisir entre rester dans leur zone de confort, ou se cacher ou encore s’enfuir. Une autre option, a ajouté Adrian Duré, consiste à élaborer un plan, à prendre des risques et à être prêt à réagir lorsque l’inattendu survient. Il a raconté que dans son cas, ces tournants inattendus comprenaient des crises de panique et un diagnostic de trouble anxieux. Plus d’une décennie plus tard, Adrian Duré adhère à la mise en place d’une initiative de la Conférence Générale visant à soutenir les personnes qui sont également aux prises avec des problèmes de santé mentale. « Cela n’a pas été facile, mais Dieu m’a permis de travailler sur une histoire basée sur ma vie personnelle, » a-t-il confié.En conclusion, Adrian Duré a appelé les responsables de la communication adventistes à être prêts à aller vers l’inconnu et à accepter les risques. « Parfois, pour un administrateur, ce n’est pas facile à dire, mais j’ai été témoin de miracles et j’ai rencontré des administrations qui ont dit : ‘Nous accepterons les risques impliqués [dans ce projet particulier] et nous avancerons par la foi,’ » a dit Adrian Duré.
Enfin, il a appelé à faire confiance à un Dieu qui nous donne de précieuses promesses, à sa propre créativité et à son propre enthousiasme et aussi à accepter les résultats. « Derrière les changements, les risques et l’inconnu, il y a la croissance, » a dit Adrian Duré, la croissance à la fois personnelle et institutionnelle. « La guérison est possible. »La première journée du CommSummit comprenait également des espaces pour de courtes discussions sur la création de récits dans la narration transmédia, sur la façon dont les rêves vous font sortir de votre zone de confort, sur la reconnaissance de ce que Dieu nous a donné au lieu de ce que nous n’avons pas, sur l’utilisation des paraboles dans le cinéma comme outil d’évangélisation, ainsi que sur des idées et des expériences pratiques lors de tables rondes, de moments de prière, d’activités interactives et bien plus encore. De plus, des productions télévisées récentes sur Hope Channel Inter-Amérique ont été mises en lumière, et un nouveau film intitulé « Los Jornaleros » a été présenté.
Pour en savoir plus sur le programme CommSummit de la DIA, sur les principaux intervenants et les présentateurs, visitez la page web commsummit.interamerica.orgPour voir une galerie photo du programme, cliquez ICI
Traduction: Patrick Luciathe