Il y a près de quatre ans, le monde de la musicienne classique Jacqueline Ward a semblé s’écrouler. Après s’être consacrée entièrement à la musique, sa voix de soprano, décrite par The Courier-Mail comme « du miel coulant sur du cristal », a été tue par un grave accident de voiture. Les blessures qu’elle a subies étaient sévères — fractures à la colonne vertébrale, à la poitrine et aux jambes — la forçant à passer des mois dans un fauteuil roulant puis à réapprendre lentement et douloureusement à marcher.
Pour retrouver les mouvements de son corps, elle a dû y mettre efforts et dévouement, mais c’est la redécouverte de sa voix qui fut la partie la plus difficile et cruciale de son retour sur scène, chose pour laquelle l’espoir profondément enraciné dans sa foi en Dieu a été très sollicité.
Avant l’accident, Jacqueline réalisait de grandes choses sur le plan professionnel. Ayant remporté un concours australien d’écriture de chansons à 17 ans, elle a poursuivi sa passion en allant étudier la musique à l’Université Avondale pour, ensuite, faire des études de deuxième cycle au Conservatoire de musique de Sydney.Après un album lancé en 2016, son talent a dépassé les frontières australiennes, et elle a pu se produire aux États-Unis, en Europe et au Royaume-Uni.
Cette pause inattendue dans sa carrière en pleine ascension a été un choc brutal à absorber. « J’étais à la moitié de ma maîtrise quand l’accident est survenu, et ayant aussi à m’occuper d’un bébé affecté par le traumatisme, j’ai été forcée d’abandonner. De nombreux orchestres de Sydney m’avaient engagée comme soliste, contrats qui ont tous été annulés à cause de mes blessures », se souvient Jacqueline.
Le deuxième coup est survenu lors du deuxième confinement entraîné par la COVID-19, repoussant à nouveau ses entraînements et coïncidant avec des tragédies personnelles, dont la perte de son deuxième enfant.
Après avoir enduré autant de difficultés, Jacqueline et sa famille ont ressenti le besoin pressant de repartir sur de nouvelles bases. En quête de paix et d’une nouvelle perspective, ils ont quitté l’agitation citadine de Sydney pour la tranquillité d’une vie à la campagne en Tasmanie.
« Laisser aller ces choses a impliqué de grandes déceptions ainsi qu’une tristesse importante. Mais je fais confiance à Dieu, sachant que, parfois, les portes qui se ferment sont une action de sa part et qu’il peut en ouvrir d’autres le bon moment venu. Et il m’a permis de grandir jusqu’à ce que je sois prête », a-t-elle ajouté. Sa foi fut un facteur clé dans son rétablissement comme dans son retour à la musique.
Le retour sur scène s’est produit en 2023, lorsqu’elle a performé en compagnie d’un prestigieux orchestre tasmanien de musique ancienne — le Van Diemen’s Band. Peu de temps après, elle a franchi une étape importante, celle de remporter le Hobart Eisteddfod, un important concours de performance jugé en Australie. Inscrite dans six catégories, Jacqueline en a gagné cinq, y compris la catégorie de musique sacrée, où elle a chanté une aria sur la beauté d’Éden et de la terre avec The Creation, de Franz Josef Haydn.
Pour cette soprano réduite un certain temps au silence et ayant subi autant de pertes importantes, les victoires d’Eisteddfod étaient un cadeau de Dieu. « J’étais si heureuse de retourner sur scène, et mes victoires d’Eisteddfod m’ont vraiment encouragée. Je sais que, même si quelque chose peut être objectivement mauvais, Dieu peut en produire une chose positive, comme dans Romains 8.28. Le fait de compter sur Dieu a été mon ancre tout au long de cette épreuve », a-t-elle commenté.
Enfin pleinement rétablie, Jacqueline souhaite partager son talent avec d’autres. « Mon objectif est de faire le tour du pays comme soliste de musique classique sacrée — comme le magnifique Messiah de Händel — pour des orchestres et des chorales et d’offrir des récitals qui soulèvent et encouragent le public », a-t-elle ajouté.
La version originale de cet article a été publiée par Adventist Record.
Traduction : Marie-Michèle Robitaille