L’incertitude économique n’a pas arrêté les bénédictions divines, affirment les administrateurs de l’Église.

Le rapport du trésorier de la Conférence Générale met en lumière une plus grande attention portée à la mission malgré une forte volatilité.

9 Avril 2025 | Silver Spring, Maryland, États-Unis | Marcos Paseggi, Adventist Review

Au milieu de la « plus grande incertitude en matière de politique économique jamais observée, » les responsables financiers de la Conférence Générale de l’Église adventiste du septième jour ont exprimé leur gratitude envers Dieu pour ce qu’ils ont appelé son intervention dans les affaires financières de l’Église. « Nous louons le Seigneur pour la solide situation financière de l’Église, compte tenu de la conjoncture économique mondiale actuelle, » a déclaré Paul H. Douglas, trésorier de la Conférence Générale, lors de la Rencontre de Printemps 2025 de la dénomination à Silver Spring, dans le Maryland, aux États-Unis, le 8 avril.

Paul Douglas a indiqué que la Conférence Générale a terminé l’année sur le plan financier avec un actif net d’environ 338 millions de dollars américains, dont 94 pour cent en liquidités et en placements. « Nous avons été de fidèles intendants des ressources que Dieu nous a données pour faire avancer la cause de son royaume, » a-t-il déclaré. Il a également souligné que la solidité financière de la Conférence Générale « n’est pas le résultat de nos propres réalisations, mais plutôt du dessein divin de nous accorder ce dont nous avons besoin pour accomplir son œuvre. »

Un changement croissant

Pour 2024, la Conférence Générale a reçu environ 4 millions de dollars de plus pour sa part de dîmes que les quelque 82 millions de dollars prévus au budget, a indiqué Paul Douglas. Cependant, les dîmes ont affiché une tendance inégale depuis 2019, ce qui peut être attribué à la mise en œuvre de l’accord de parité de dîmes entre les régions de l’Église mondiale, ce qui réduit de fait la contribution de la Division Nord-Américaine (NAD) au budget global, a-t-il indiqué. De plus, en 2024, le dollar américain s’est consolidé de manière significative par rapport aux devises étrangères, ce qui a entraîné une diminution du montant des dîmes reçues de certains pays.

Les offrandes ont de nouveau dépassé le budget prévu. Paul Douglas a expliqué qu’il y a un changement croissant dans le rapport entre les contributions en dîmes et celles en offrandes. La dîme est passée de 58 pour cent du budget en 2020 à seulement 45 pour cent en 2024. « Le changement croissant qui se traduit par des offrandes supérieures à la dîme suggère que l’intérêt pour la mission mondiale de l’Église est ravivé dans le cœur et l’esprit de nos membres, » a déclaré Paul Douglas. « Il ne fait aucun doute qu’il y aura une influence automatique sur l’action locale de l’église qui deviendra plus prospère grâce à l’attention intentionnelle accordée à l’œuvre mondiale. »

« Ce que nous voyons ici en termes d’offrandes est un rêve, » a commenté Marcos Bomfim, directeur de la gestion chrétienne à la Conférence Générale après s’être approché d’un des micros. « C’est un motif de joie, et je pense que nous pouvons encore progresser. »

Dépenses, capital et actifs

Les dépenses ont augmenté de 6 pour cent en 2024. Paul Douglas a expliqué qu’au-delà des effets de l’inflation, cette augmentation était due à l’aide apportée aux champs mondiaux et à la réponse aux situations d’urgence. En tout cas, la Conférence Générale a maintenu ses dépenses en dessous du plafond établi, a-t-il indiqué.

Paul Douglas a également indiqué qu’à la fin de 2024, la Conférence Générale disposait de 14,6 mois de fonds de roulement disponibles (actifs courants moins passifs courants), ce qui est supérieur à la recommandation du règlement. Concernant les actifs en liquide (qui peuvent être rapidement et facilement converties en liquidités), la Conférence Générale disposait de 11,6 mois, là encore au-dessus de la recommandation prévue par le règlement.

Concernant les investissements, Paul Douglas a indiqué qu’après une baisse annoncée en 2022, les investissements sont revenus en territoire positif. « Oui, les marchés financiers sont volatiles, et encore plus ces derniers jours, mais je tiens à assurer au [comité]… que notre philosophie d’investissement est en phase avec la nécessité d’être de bons intendants des ressources que Dieu nous a confiées, » a-t-il dit.

Après la présentation de Paul Douglas, le sous-trésorier de la Conférence Générale, Ray Wahlen, a expliqué qu’après les réductions budgétaires liées à la pandémie de COVID-19, il y a maintenant « une approche vers des niveaux opérationnels normaux malgré plusieurs années d’inflation importante. » Il a expliqué : « La pratique d’une gestion fidèle des dîmes et des offrandes par les enfants de Dieu à travers le monde est vraiment évidente. De plus, le personnel de la Conférence Générale a contribué à notre retour à la bonne santé financière grâce à des décisions de dépenses judicieuses prises quotidiennement tout au long de l’année. Mais bien plus encore, nous sommes extrêmement reconnaissants pour le fait que le Seigneur pourvoit abondamment et de manière continue. »

Fonds de mission

Dieu a continué de bénir son Église à, travers la fidélité de nos membres afin que nous puissions accomplir notre mission qui est d’atteindre le monde pour Christ, a souligné Paul Douglas.

Les fonds de mission dont l’allocation a été votée ont été et seront utilisés pour soutenir les initiatives missionnaires réalisées au niveau de l’église locale et par les divisions de l’Église mondiale. Pour 2025, 6,7 millions de dollars américains ont été affectés à des projets d’églises locales, a-t-il indiqué. De plus, la Conférence Générale a alloué des ressources au soutien des divisions dans la tenue de campagnes d’évangélisation à l’échelle du territoire. À ce jour, les rapports sur ces investissements missionnaires indiquent que des milliers de vies ont été touchées par les églises grâce à des programmes d’action missionnaire spirituelle, de service communautaire et d’éducation. Plus de 2500 études bibliques ont été données, débouchant sur plus de 400 baptêmes. Paul Douglas a également fait état de résultats similaires pour les campagnes d’évangélisation organisées à l’échelle du territoire et à travers lesquelles plus d’un million de personnes ont été baptisées dans la Division de l’Afrique du Centre Est et plus de 5000 sites de proclamation ont été enregistrés dans le territoire de la Division Nord-Américaine (NAD).

Répartition de la dime et parité

Paul Douglas a également indiqué que les responsables financiers ont étudié l’impact d’un vote qui veut que chaque région de l’Église mondiale parvienne à la parité des contributions en transférant 3 pour cent de ses dîmes à la Conférence Générale d’ici 2030. (En 2024, la NAD a contribué à hauteur de 3 pour cent, tandis que les autres régions ont transféré 2,4 pour cent.) La NAD a également une contribution de 0,85 pour cent en plus en raison des avantages que la présence physique des universités Andrews et Loma Linda sur son territoire procure à ses membres et à ses entités. À l’issue de cette étude, les responsables financiers ont convenu de soumettre au vote le plan de maintien du barème des contributions tel que voté, car d’autres scénarios ne seraient pas financièrement viables pour la Conférence Générale, a expliqué Paul Douglas.

Dans ses commentaires, Norbert Zens, trésorier de la Division Inter Européenne, a déclaré qu’en raison des résultats financiers positifs obtenus au cours des dernières années, il préférerait que les divisions maintiennent leur contribution à 2,5 pour cent à la Conférence Générale plutôt que de l’augmenter à 3 pour cent. « Je souhaiterais que davantage de fonds demeurent au niveau local, » a-t-il dit.

Paul Douglas n’était pas de cet avis. « Je suis respectueusement en désaccord avec mon collègue, » a-t-il dit à Norbert Zens. « Je pense que la voie que nous suivons est la plus prudente. »

La proposition a été adoptée par 141 voix contre 37.

Une autre proposition recommandait que la NAD maintienne la contribution supplémentaire de 0,85 pour cent à partir de 2026, à condition que la NAD ne soit pas éligible aux subventions d’audit de la Conférence Générale avant 2040 et que la Conférence Générale cesse d’envoyer des dotations pour le plan de retraite déterminé par la NAD.

La proposition a été adoptée par 148 voix contre 16.

Dotations et allocations

Dans la dernière partie du rapport, Paul Douglas a présenté les résultats d’un Groupe d’Étude sur les Dotations et les Allocations. Le groupe a fait sept recommandations, dont la mise en œuvre d’une méthodologie pour le calcul des dotations qui tienne compte de la solidité financière et de l’orientation missionnaire des divisions mondiales, et la fixation de limites pour l’utilisation des dotations pour les dépenses administratives.

La proposition de prendre acte du rapport et des recommandations du groupe d’étude a été adoptée par 153 voix contre 12.

Dieu est toujours au contrôle

Paul Douglas a conclu en réitérant sa confiance et celle de son équipe dans la direction divine. « En dépit de tous les défis auxquels nous sommes confrontés dans le monde… l’œuvre de l’Église progresse, » a-t-il déclaré. « Même si le mot ‘incertitude’ décrit les conditions économiques actuelles, nous reconnaissons ici que Dieu a toujours le contrôle. »

Traduction: Patrick Luciathe