28 août 2008, Nairobi, Kenya, Afrique…Elizabeth Lechleitner/ANN
Le président de l'Eglise Adventiste mondiale, Jan Paulsen, a invité au pardon et à la réconciliation au cours de sa première visite au Kenya depuis la flambée de violence consécutive aux élections présidentielles contestées au mois de janvier.
Reconnaissant le conflit à caractère ethnique, Jan Paulsen a déclaré que bien que ne pouvant changer le caractère inévitable de la guerre, l'église peut changer la manière dont on y répond. La foi en Dieu transcende les loyautés ethniques, c'est un message que l'église doit défendre.
« Nous avons échoué lamentablement au Rwanda en 1994. Nous ne pouvons nous permettre de répéter cela, » a dit Jan Paulsen à un groupe de 80 dirigeants d'église et ministres Kenyans à Nairobi le vendredi 22 août dernier. « Comment pourrons nous célébrer la vie au ciel si l'héritage que nous emmènerons avec nous c'est celui là ? »
Pour le Chrétien, rien ne doit être plus important que notre allégeance à Dieu, a ajouté Jan Paulsen. Un peu plus tard, dans un discours utilisant des mots forts présenté à quelques 30000 Kenyans, il a spécifié les divisions que le Christianisme efface : position, richesse, affiliation politique, race, ethnicité, langue, sexe et âge. « Christ a renversé toutes ces barrières qui existent entre les gens, » a-t-il déclaré, ajoutant que le fait de s'accrocher à de telles divisions est « une offense à Dieu. »
Mais le fait de devenir Chrétien n'implique pas la perte de sa culture, de sa race ou de sa nationalité, s'est-il empressé d'ajouter. « Vous gardez tout cela, mais vous devenez quelque chose de plus : un citoyen du royaume éternel de Dieu. Vous avez une nouvelle identité, une nouvelle humanité. »
Les commentaires de Jan Paulsen font suite à un thème similaire abordé un jour plus tôt lors d'une visite avec le président Kenyan, Mwai Kibaki. Il a remercié le président Kibaki d'avoir « pris l'initiative » de commencer à se pencher sur les tensions ethniques dans certaines nations d'Afrique de l'Est. « Nous avons une responsabilité devant Dieu et le peuple Kenyan, de faire le maximum pour être des agents de paix et de réconciliation, » a dit Jan Paulsen.
Le président Kibaki a invité Jan Paulsen et les autres dirigeants d'église présents à « continuer de faire de leur mieux » en encourageant l'unité parmi les différentes ethnies du pays. « Je ne cesse de dire aux églises du Kenya, ‘nous croyons tous dans le même Dieu, vous devez vous unir.' Dieu ne souhaite certainement pas nous voir nous battre, » a déclaré le président Kibaki.
Les deux dirigeants ont reconnu que bien que les églises et les gouvernements aient des objectifs différents, tous les deux sont « au service du même peuple » pour reprendre les propos de Jan Paulsen, et devraient « travailler en coopération. »
Jan Paulsen, qui défend depuis longtemps l'identification volontaire des églises, a déclaré que faire passer le message d'unité Chrétienne et d'harmonie est en grande partie la responsabilité des dirigeants d'église locaux et des membres. « Nous avons un message à partager, si nous ne nous présentons pas nous même, d'autres présenterons de nous une image déformée. »
« Je souhaite que [les Kenyans] nous connaissent comme étant une communauté qui sera une voix pour la liberté, la liberté de croire, la liberté d'expression, la liberté de penser, la liberté de partager notre foi, » a dit Jan Paulsen aux dirigeants d'église. « Je voudrais qu'ils voient une église engagée positivement dans la vie des habitants de la nation. »
Paulsen a été accueilli comme un « ambassadeur de paix » à la fois par le gouvernement et par les dirigeants d'église du Kenya.
Grace à vos prières et à celles de l'église mondiale, nous avons pu sortir de cette crise en tant qu'église unie, » a déclaré Paul Muasya, responsable de l'Eglise Adventiste en Afrique de l'Est, à Jan Paulsen.
Jan Paulsen a également rencontré un groupe de 40 leaders Kenyans adventistes, parmi eux des membres du Parlement, des ministres du gouvernement et des secrétaires permanents, des juges, des managers, ainsi que d'autres personnels du service public.