D’après les dirigeants, les initiatives cherchent à combler le manque d’accès aux médicaments et à la nourriture.

Le 8 octobre 2025 | Silver Spring, Maryland, États-Unis | ADRA International

Après huit ans de conflit dans certaines parties du Moyen-Orient, les systèmes de santé sont en train de s’effondrer sous le poids des déplacements, des maladies et des ressources en déclin. Pour les familles, l’impact est dévastateur. Les hôpitaux autrefois capables de servir des gouvernorats en entier peinent actuellement à maintenir leurs stocks de médicaments de base alors que les postes ruraux sont aux prises avec de longs délais d’attente et des tablettes vides.

« Les conflits et les déplacements ont laissé de profondes cicatrices dans l’esprit de la population, a dit Ali Daoudi, directeur des communications et de la promotion d’ADRA Yémen. Le conflit armé n’a pas seulement détruit des bâtiments, mais mis en pièces le sentiment de sécurité et d’appartenance qui maintient l’unité des communautés. »

Après huit ans de conflit, les systèmes de santé dans certaines parties du Moyen-Orient sont en train de s’effondrer sous le poids des déplacements, des maladies et des ressources en déclin. Mais ADRA est là, s’efforçant de combler les manques en accès aux soins de santé et aux médicaments. [Une photo d’ADRA Liban]

Ce sont les enfants qui ont le plus lourd fardeau à porter. En effet, ils sont près de 500 000 à avoir besoin de traitements urgents pour des maladies graves et dangereuses. Dans certains districts, les conséquences de la pénurie sont déjà fatales. « Deux enfants sont morts la semaine dernière en attente de médicaments qui leur avaient été promis, ont rapporté des collègues d’ADRA Yémen en août. Voilà un rappel déchirant que chaque retard coûte des vies. »

De tels cas mettent en évidence un souci croissant dans tout le pays : quand les médicaments n’atteignent pas les communautés à temps, d’innombrables décès évitables surviennent à notre insu. La perte de financement clé n’a pas seulement coupé l’accès à des services de santé pour environ 170 000 personnes par mois, mais elle a également limité la capacité de compilation, compliquant ainsi le suivi complet des effets dévastateurs. 

« De nombreuses mères marchent des heures sous le soleil brûlant pour atteindre les installations de santé les plus proches, portant des enfants faibles et mal nourris dans leurs bras, espérant pouvoir les sauver, a raconté M. Daoudi. Et imaginez la déception lorsqu’elles arrivent et apprennent que l’établissement de santé n’a plus de médicaments. »

Malgré tout, il y a de l’espoir. Avec de modestes moyens, les équipes d’ADRA ont montré qu’elles peuvent garder des cliniques ouvertes, apporter des fournitures au besoin et sauver des vies. Il y a quelques semaines à peine, une subvention-relais de 10 000 dollars américains a permis d’offrir des médicaments essentiels à neuf installations de santé à Lahj et à Abyan. Cette petite intervention arrivée juste à temps a empêché les pénuries, assuré le traitement de centaines de patients et évité la perte de médicaments qui risquaient de se périmer en entrepôt.

En 2024, d’après les dirigeants de l’agence, ADRA a atteint plus de 1,4 million de personnes dans la région en leur offrant des services de santé, de nutrition et de protection. [Une photo d’ADRA Liban]

Des visites de terrain avec les partenaires d’ADRA ont permis de confirmer l’urgence des besoins. À l’hôpital d’Al Milah et au Centre de santé mère-enfant de Khanfar, les patients doivent faire un voyage de près de quatre heures à Aden pour obtenir des soins, encourant de lourdes factures et de graves retards. Les travailleurs de la santé, dont plusieurs n’ont pas été payés depuis des années, continuent de servir leurs prochains avec un dévouement inébranlable.

« Les hôpitaux ont du mal à rester ouverts, a dit M. Daoudi. Les travailleurs ne sont pas payés, il manque de médicaments et de carburant, mais le personnel de la santé continue de servir par pure compassion et par sens du devoir. »

En 2024, ADRA a atteint plus de 1,4 million de personnes dans la région en leur offrant des services de santé, de nutrition et de protection. Cette année, par contre, les interruptions de financement ont forcé des coupures, laissant des centaines de milliers de personnes sans soins. ADRA continue de gérer plus de 700 000 dollars américains de fournitures médicales et travaille étroitement avec les autorités de santé locales pour assurer la distribution sécuritaire et transparente. Avec des ressources adéquates, ces fournitures peuvent être apportées rapidement dans les hôpitaux et les cliniques, protégeant les familles de maladies évitables et de la mort. 

« Certains enfants arrivent trop tard, a dit M. Daoudi tout doucement. On peut voir la douleur dans les yeux des travailleurs de la santé qui tentent de combattre ce que la faim leur a déjà volé. Mais chaque fois que le poids d’un enfant augmente, même légèrement, une lueur d’espoir revient dans la salle. Ce sont ces petites victoires qui permettent à nos équipes de continuer. »

La campagne Lifesaving Medical Aid (« Aide médicale essentielle ») au Moyen-Orient est un rappel de ce qui est en jeu : la vie des enfants, la dignité des communautés et la résilience des systèmes de santé mis à l’épreuve. Elle témoigne également de ce qui est possible quand des actions sont prises. Chaque médicament distribué, chaque travailleur de la santé soutenu et chaque vie sauvée donne de l’espoir aux familles qui refusent de baisser les bras, même dans les pires circonstances. 

La version originale de cet article a été publiée sur le site d’ADRA International.

Traduction : Marie-Michèle Robitaille