29 Mai 2012, Silver Spring, Maryland, Etats Unis…Elizabeth Lechleitner/ANN
Les Adventistes du Septième jour ont besoin de redéfinir les priorités au sujet de leur message historique contre le tabac, ont indiqué les responsables de santé de l'église.
A l'avant garde du mouvement anti tabagique pendant des décennies, les efforts de l'église ont dernièrement perdu de leur intensité d'après ce qu'a indiqué le directeur adjoint des ministères de la santé de l'Eglise Adventiste mondiale, Dr Peter Landless.
L'idée de se regrouper intervient alors que les défenseurs de l'anti tabagisme se préparent pour la Journée Mondiale Sans tabac de cette année. Cette journée d'emphase mondiale, observée le 31 mai et sponsorisée par l'Organisation Mondiale de la Santé (WHO), vise à éduquer les législateurs et le public au sujet des tactiques de l'industrie du tabac.
Cette année, les organisateurs de WHO mettront l'accent sur les façons de contrer la publicité pour le tabac. L'industrie du tabac continue de lutter contre une loi américaine qui obligerait les fabricants de cigarettes à faire apparaître des messages d'avertissement graphiques en grands caractères sur plus de 50 pourcent de chaque paquet de cigarettes. Les responsables de santé de l'Eglise Adventiste ont accueilli favorablement le plan l'année dernière et continuent de promouvoir son application à travers des pétitions et en recueillant le soutien de leaders d'opinion et de législateurs.
Au cours de ces dernières années, l'enthousiasme suscité parmi les Adventistes par le mouvement anti tabac a diminué. Mais cette « fatigue du membre » comme le dit Peter Landless, n'est pas le seul élément à blâmer. Il faut aussi prendre en compte les défis amenés par une nouvelle catégorie de fumeurs. Ceux qui sont susceptibles d'arrêter l'ont déjà fait, laissant ainsi une population de fumeurs réduite mais tenace aux Etats Unis, a t-il ajouté. D'autres pays, comme l'Australie, ont constaté une diminution similaire du nombre de fumeurs.
Ailleurs, le tabagisme demeure endémique. Plus inquiétant est le cas des pays à faibles ou moyens revenus dont plusieurs ne bénéficient pas d'initiatives d'éducation de santé publique, ni d'infrastructure sanitaire et de volonté politique pour faire passer un message anti-tabac fort. Cependant, « la bannière anti-tabac n'a pas été rangée, » a t-il dit. Le programme de l'église pour aider à arrêter de fumer continue de fonctionner dans de nombreux pays, comme les Philippines et la Corée du Sud.
Peter Landless espère qu'un nouveau programme, Respirer Librement, pour arrêter de fumer ainsi que l'engagement à faire des églises des centres sanitaires dans la communauté revitaliseront le mouvement Adventiste anti tabac. Une révision du programme et du matériel de Respirer Librement devrait intervenir d'ici la fin de l'année a t-il dit.
Le programme Respirer Librement a émané du programme référence de l'église pour arrêter de fumer, le Plan de Cinq Jours. Aujourd'hui, Peter Landless souhaiterait voir Respirer Librement inclure une approche en ligne et interactive conçue pour un auditoire moderne qui pourrait trouver difficile d'assister chaque soir à des rencontres. Peter Landless souhaiterait aussi voir Respirer Librement embrasser l'aspect pharmacologique dans la démarche pour arrêter de fumer.
« Je pense qu'on a toujours considéré qu'avec suffisamment de foi et de soutien, n ‘importe qui pouvait arrêter de fumer, » a t-il dit. « Une évaluation honnête des faits nous a conduit à comprendre que ce n'est pas le cas. Il n'est pas juste pour ceux parmi nous qui ne sont pas enchainés par l'addiction à la nicotine de déduire et de déclarer que la volonté triomphera toujours. »
Le soutien pharmacologique n'élimine pas la confiance en Dieu, a indiqué Peter Landless, mais des outils basés sur l'évidence, tels que la thérapie de remplacement temporaire de la nicotine, peut augmenter de manière significative les chances qu'a un fumeur d'arrêter l'usage du tabac.
« Une autre composante que nous n'avons pas adopté de manière adéquate dans le passé est la nécessité de se mettre en réseau avec les professionnels de la santé. Pour faciliter les interventions contre le tabagisme, » a t-il déclaré.
Par exemple, dit Dr Landless, si un fumeur qui confronte aussi la dépression s'arrête de fumer, les conséquences peuvent être fatales. Il est crucial que les fumeurs qui envisagent d'arrêter avertissent leurs médecins à l'avance et obtiennent les autorisations nécessaires ainsi que le soutien médicamenteux lorsque cela est approprié, a t-il dit.
Faire de chaque église Adventiste un centre de santé dans la communauté est une façon de promouvoir la communication entre les leaders de Respirer Librement et les professionnels de santé ajoute Dr Landless. Lui et d'autres responsables de santé Adventistes imaginent les églises locales servant de centres dans les quartiers pour proposer informations, éducation et autres soutiens dans la démarche pour arrêter de fumer et au sujet d'autres questions de santé. Le récent partenariat de l'église avec l'Organisation Pan Américaine de la Santé invite encore les congrégations à travailler avec les gouvernements locaux et les organisations sanitaires pour soutenir les initiatives de santé publique.
Mais ceux qui potentiellement arrêteront de fumer doivent savoir que la démarche Adventiste est proposée sans arrière pensée a précisé Dr Landless.
« Nos efforts pour aider les gens à arrêter de fumer doit refléter l'amour gracieux de Christ et ne pas être un hameçon caché. Nous avons vu des dizaines de personnes qui ont établi le lien entre leur relation avec Dieu — pas comme un impact immédiat, mais des années plus tard — aux Adventistes parce qu'elles ont eu le sentiment qu'elles recevaient de l'aide de la part de personnes qui se souciaient vraiment d'elles. Il nous faut aborder cette démarche comme un service « sans obligation d'achat » pour la communauté, » a t-il dit.
Le résultat pourrait renverser les statistiques qui disent que le tabac fera environ in milliard de victimes au cours de ce siècle, a dit Dr Landless. Déjà, a t-il ajouté, 5 millions de personnes meurent chaque année de maladies liées au tabagisme. En Chine seulement, il y a quelques 350 millions de fumeurs.
« On parle là d'un problème énorme, » a déclaré Dr Landless.
« Il nous faut aider. Chaque église doit être activement impliquée en proposant des campagnes d'information pour la prévention du tabagisme et en soutenant ceux qui ont arrêté, » a t-il ajouté. « Les dirigeants de la santé dans l'église doivent aussi prendre leurs responsabilités et continuer de promouvoir et démontrer une direction innovante dans les initiatives visant à aider à arrêter de fumer et dans la lutte contre le tabagisme.
Traducteur: Patrick Luciathe