10 Avril 2013 Silver Spring, Maryland, Etats Unis…Elizabeth Lechleitner/Adventist News Network
Note de l’éditeur : Ce récit fait partie d’une série d’articles historiques publiés cette année pour marquer le 150ème anniversaire de l’Eglise Adventiste du Septième jour.
En Juillet 1849, James White a entassé des copies de « La Vérité Présente » dans un sac de voyage qu’il avait emprunté et a marché 13 kms jusqu’au bureau de poste de Middletown, dans le Connecticut aux Etats Unis. Il prenait là, les premiers pas vers ce qui allait devenir un ministère de publication mondial.
Les pionniers Adventistes responsables des publications revivent dans les années 1890, les débuts du ministère des publications de l’église. Photo du Bureau des Archives, Statistiques et Recherches.
Des semaines auparavant, le jeune pionnier sans le sou de l’Eglise Adventiste du Septième jour avait persuadé un éditeur local d’imprimer 1000 copies du premier numéro de ce que l’on connaît aujourd’hui comme le magazine Adventist Review (Revue Adventiste). James White avait convaincu l’éditeur que des dons venant des Adventistes Sabbatistes qui se trouvaient dans tout le nord est des Etats Unis arriveraient et permettraient de couvrir le coût de l’impression, soit 64,5 dollars. Il avait raison.
« Lorsque Dieu est derrière quelque chose, ce qui semble impossible n’est en réalité qu’une opportunité pour le Saint Esprit d’accomplir un miracle, » a déclaré Wilmar Hirle, directeur adjoint actuel des Ministères des Publications de l’église mondiale.
Ce magazine s’est développé pour devenir ce que l’historien George Knight a appelé « probablement l’instrument le plus efficace pour à la fois rassembler et unifier le corps de croyants qui deviendrait les Adventistes du Septième jour dans les années 1860. »
Dans les années 1840, il n’y avait que quelques centaines d’Adventistes Sabbatistes, mais ce nombre a atteint 3500 en 1863 lorsque l’Eglise Adventiste du Septième jour a été officiellement organisée. Les premiers périodiques de l’église ont non seulement stimulé l’évangélisation, mais ils ont également donné un sentiment de communauté spirituelle aux les premiers croyants. Plus tard, les publications ont permis de donner au ministère laïc des opportunités traditionnellement réservées aux pasteurs.
En 1844, lorsque les Millerites ont attendu à tort la Seconde Venue du Christ, les premiers croyants avaient déjà distribué un nombre « étonnant » d’ouvrages, 8 millions, a déclaré Wilmar Hirle. L’éditeur de Boston dans le Massachussetts, Joshua Himes a imprimé les tracts au sujet du sabbat et les graphiques illustrant les prophéties de Daniel et d’Apocalypse qui étaient utilisés pour accompagner les sermons de William Miller dans les petites églises du Nord-est.
La première édition de « La Vérité Présente » publiée en juillet 1849. Le magazine a joué un rôle important dans l’unification des Adventistes sabbatistes et est connu aujourd’hui sous le nom d’Adventist Review (Revue Adventiste). »
Mais ce n’est qu’en 1848, après que la pionnière et prophétesse Ellen White ait vu en vision que son mari, James, devait lancer un magazine, que le ministère Adventiste des Publications a réellement pris son essor.
Dans la vision, Ellen White indiquait que Dieu avait demandé à James « d’imprimer un petit journal et le répandre parmi le peuple. » En dépit des difficultés financières du couple, Ellen White a déclaré qu’elle avait reçu l’assurance qu’avec la foi, le journal deviendrait finalement comme des flots de lumière qui inonderaient le monde » (Life Sketches, p. 125).
Les premiers numéros de « La Vérité présente » ont servi de plateforme où les leaders pouvaient clarifier ce qui s’était produit en 1844, discuter des doctrines émergentes telles que le Message des Trois Anges et, par dessus tout, développer la vérité du sabbat. Bien entendu, c’est le sabbat du septième jour qui a poussé l’église à mettre en place sa première maison d’édition.
James et Ellen White, entre autres pionniers, étaient de plus en plus préoccupés par le fait qu’un magazine qui proclamait la vérité du sabbat était imprimé par un éditeur qui travaillait souvent le samedi, a indiqué Hirle.
Donc en 1853, les premiers Adventistes ont voté d’établir une maison d’édition dans l’état de New York. C’était une vraie maison, littéralement – les premiers responsables des publications vivaient et travaillaient ensemble dans une maison qu’ils louaient à Rochester. Le pionnier Adventiste, Hiram Edson, qui avait récemment vendu sa ferme, a prêté l’argent reçu de cette vente pour l’achat d’une presse manuelle Washington. La machine prenait trois jours pour produire une copie de ce qu’on appelait à l’époque « La Revue du Second Avènement et le Messager du Sabbat. »
On raconte que, n’ayant pas l’argent pour acheter un massicot, le pionnier Adventiste, Uriah Smith coupait le papier avec son canif. Des années plus tard, Uriah Smith écrivait : « nous blessions nos mains en faisant cela, et souvent les tracts n’étaient pas aussi droits et corrects dans leur forme que l’étaient les doctrines qu’ils véhiculaient. »
Une presse manuelle Washington. Il fallait trois jours à la machine pour produire une copie de « La Revue du Second Avènement et le Messager du Sabbat. »
En 1855, le ministère des publications de l’église avait déménagé à Battle Creek dans le Michigan et Uriah Smith, âgé de 23 ans, servait en tant qu’éditeur, un rôle qu’il garderait à divers niveaux tout au long de sa vie.
Alors que le ministère des publications de l’église continuait de se développer au milieu des années 1880, le jeune immigrant canadien, George King a poussé l’idée de vente par abonnement des publications Adventistes. Il cherchait une nouvelle façon d’exercer un ministère après que James White l’ait vivement encouragé à considérer une carrière autre que le traditionnel rôle de pasteur.
« James White lui a demandé de prêcher un sermon. Cela a été un vrai désastre, » a dit Hirle. « Alors il a commencé la représentation évangélique. »
Les efforts de George King qui prêchait de maison en maison plutôt que derrière la chaire, aux Etats Unis et au Canada, ont contribué à faire de l’Adventisme une dénomination mondiale. A la fin des années 1870, George King vendait des livres et des abonnements aux magazines tels que « Signes des Temps. »
En 1903, l’Eglise Adventiste avait 70 pays dans le monde. Dans beaucoup de ces pays, [l’église] a pu établir une présence parce qu’il y avait un représentant évangéliste qui menait, » a dit Hirle.
Plus tard, le ministère de représentation évangélique de l’église s’est développé et a vu le premier étudiant colporteur au début des années 1900. Aujourd’hui, plus de 20000 étudiants Adventistes à travers le monde, passent leurs vacances scolaires à vendre des livres pour aider à couvrir leurs frais d’écolage et partager le message Adventiste d’espoir.
Le missionnaire Adventiste Arthur Carscallen a établi la African Herald Publishing en 1913. Carscallen faisait partie des dizaines de leaders de l’église à avoir aidé à l’expansion de l’Adventisme dans le monde à travers le ministère des publications.
De même que la représentation évangélique s’était développée, le ministère des publications en avait fait de même, et il demeure au cœur de l’Adventisme a encore dit Hirle.
Tout récemment, l’Eglise Adventiste s’est lancée dans une distribution massive à travers le monde de l’adaptation moderne de « La Tragédie des Siècles, » un livre écrit par Ellen White et qui met en lumière des petits groupes de personnes ayant préservé une forme authentique du Christianisme à travers l’histoire. Les membres d’église dans le monde entier ont distribué 100 millions de copies en 12 mois.
Hirle a déclaré que James White, éditeur pionnier de l’église Adventiste, qui au cours de ses trente années passées dans l’écriture, l’impression, et la mise en place de maisons d’édition à travers le monde, a souvent lutté pour trouver du soutien et affronter les défis financiers, serait vraisemblablement surpris de voir à quel point les publications sont maintenant largement soutenues dans l’église.
« S’il pouvait voir les maisons d’édition qui impriment en un jour ce qui à l’époque lui prendrait une année, je pense qu’il serait très heureux, » a t-il dit.
Traduction: Patrick Luciathe