Le monde de la radio est en train de changer. Le système analogue passe au numérique ; les transmissions en AM et en FM passent à la Diffusion Audio Numérique (DAB), et aux services en ligne et à la demande. L’auditeur a plus de choix, et dans le groupe des plus jeunes (adolescents), seuls trois pourcent écoutent la radio en direct. Spotify et les réseaux sociaux répondent à leurs besoins. Le public et les attentes du public changent également.

Où tout cela laisse t-il les diffuseurs Adventistes ? C’est une des questions posées à quarante et un producteurs radio et experts en médias lors d’un conseil consultatif paneuropéen qui a eu lieu à Bucarest en Roumanie au début de ce mois.

L’Union Roumaine et le centre audiovisuel de Speranta TV (Hope Channel) a accueilli la rencontre organisée par la Radio Adventiste Mondiale et la Division Intereuropéenne ; des participants venus de la Lettonie à la Moldavie en passant par le Portugal se sont familiarisés avec les nouvelles tendances, ont accepté le défi de mettre à jour leurs styles de diffusion et ont été testés à travers une série d’ateliers. Ils ont également été introduits à l’idée de Radio 2.0 où les webcams ou les vraies caméras de télévision sont ajoutés à un environnement radiophonique, donnant une opportunité d’avoir une plus grande interaction avec les auditeurs.

Nicolas Moulard lors d’une de ses présentations au Conseil Consultatif Paneuropéen de la Radio Adventiste. Image de la Division Intereuropéenne.

Vers la Radio Interactive

Nicolas Moulard, un des principaux promoteurs de Radio 2.0 en Europe et consultant en nouveaux médias a conduit plusieurs sessions. Dans sa principale intervention, il a indiqué le fait qu’en France il y a 25,5 millions d’auditeurs de contenus audio numériques, ce qui représente 50 pourcent de la tranche d’âge des plus de 15 ans. Il a aussi fait observer que les programmes à la demande ont connu une augmentation de 76 pourcent et que, en développant du contenu, les diffuseurs et les responsables de communication doivent considérer ‘d’abord le mobile’ vu que c’est la façon à travers laquelle la plupart des gens accèdent au contenu.

Nicolas Moulard a également mis l’accent sur le besoin « d’être social, » faisant remarquer que, que vous le vouliez ou non, Facebook est le réseau social numéro 1. « Il y a un besoin qui est d’aller là où se trouve votre public, » a-t-il souligné. Dans cette lutte pour retenir l’attention, il a expliqué que l’audio est maintenant créé directement pour les réseaux sociaux et que cela peut être différemment de l’expérience de la radio.

Cela ne signifie pas que la radio est morte, mais qu’elle doit s’adapter. Branchez-vous sur la BBC Radio ou tout autre importante société de radiodiffusion, et vous trouverez des présentateurs qui donnent aux auditeurs des liens vers les sites web ou les réseaux sociaux, et très souvent donnent aux auditeurs l’opportunité de regarder ou d’entrer en interaction à travers un lien vidéo. Les petites sociétés de radiodiffusion réalisent aussi que, ce qu’on appelle l’expérience ‘Radio 2.0’ est avantageuse.

David Elisabeth de Radio Advent Life à Paris en France ne le sait que trop bien. « Dans ce monde moderne, tout peut changer en un clin d’œil, » a-t-il dit. « J’ai appris l’importance d’être connecté avec mon public même en dehors du studio. » Camille Decure a appuyé. « Ceci nous permet de ne pas considérer la radio comme une fin en soi, mais comme un domaine où tout reste à faire. »

David Hermy gère une petite station de radio Adventiste à St Malo dans le Nord de la France. Deux caméras GoPro dans son studio permettent aux auditeurs d’avoir une expérience améliorée. « J’ai trouvé cela difficile au début, » a-t-il avoué, « vu que cela signifiait être plus conscient de l’apparence visuelle du studio. » Il a dit qu’au début, il se demandait : « Dois je regarder la caméra ou alors me concentrer sur le micro ? Comment puis-je contrôler une autre série de boutons dans un studio que je faits tourner moi-même ? » Mais maintenant, il ne pourrait pas s’en passer.

Speranta TV en Roumanie et Radio RCS au Portugal sont allées encore plus loin. Elles combinent radio et TV dans le même studio, étant conscientes deux publics dans des productions conjointes qui s’adressent à leur public FM et à Hope Channel sur les écrans de télévision ou les écrans d’ordinateurs.

Vue partielle des producteurs radio participant au Conseil Consultatif Paneuropéen de la Radio Adventiste en Roumanie au début de ce mois. Image de la Division Intereuropéenne.

Réactions Positives

SUne telle convergence donne davantage d’opportunité pour l’interaction, et par voie de conséquence pour le témoignage. Stefan Stanciu qui fait partie d’une équipe dont l’objectif est de lancer une station numérique à Londres a déclaré que la conférence était d’une valeur inestimable. « Elle a permis de montrer des façons pratiques avec lesquelles nous pouvons travailler, » a –t-il dit.

Roberto Vacca, de RVS à Florence, a dit que le fait « d’entendre l’expérience d’autres stations de radio, avec leurs approches différentes, représentait à la fois un peu de fraicheur mais aussi un défi. » Juris Karčevskis et Agris Janisauskis de Lettonie, ont dit à quel pont ils ont apprécié les intervenants expérimentés en plus des conversations informelles et de grande valeur. « Nous avons ressenti un intérêt profond de la part des membres de notre équipe pour trouver des solutions techniques et des idées pouvant améliorer notre travail dans le studio. »

Le vice-président de la Radio Adventiste Mondiale, Greg Scott, a déclaré que le programme avait dépassé ses attentes. « Le niveau d’enthousiasme manifesté pour découvrir les nouvelles possibilités de Radio 2.0 a été une source d’inspiration, » a-t-il dit. « J’était vraiment heureux de voir l’importance de la mise en réseau entre les différents groupes, les différentes langues et les différentes radios. »

Globalement, le programme a montré qu’à travers l’Europe séculière, les présentateurs, les techniciens et les managers ont reçu un défi qui est de penser différemment, de s’adapter aux nouvelles technologies, d’entrer en interaction avec leur public en utilisant de nouvelles méthodes, et de se concentrer sur l’Implication Totale de la Radio pour proclamer l’espérance.

Daniel Galaio l’a bien résumé : « Dieu équipe ceux qui sont appelés. Pendant ces jours passés ici, j’ai eu le sentiment que Dieu a formé Sa grande équipe parce qu’Il est un Dieu avec une mission. » A son retour à Radio Espérance en Martinique dans la caraïbe, Michel Giberne a également exprimé ce même défi qui repose sur eux tous. « Je ressens l’assurance que, par la grâce de Dieu, je pourrai mettre en pratique ce que j’ai appris afin de prendre part à la proclamation de la bonne nouvelle du salut en Jésus-Christ. »

Traduction: Patrick Luciathe

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