Deux Adventistes du Septième Jour défenseurs de la liberté religieuse étaient parmi les personnes invitées à participer à un sommet historique sur la liberté religieuse organisé par le Département d’État américain à Washington, DC. Le programme, qui a débuté le 24 juillet, était le premier du genre, et a réuni des représentants gouvernementaux de quelque 80 pays, ainsi qu’un groupe international de leaders religieux et d’organisations non gouvernementales. Ensemble, les participants ont passé trois jours à écouter des témoignages de première main sur la persécution religieuse et à explorer des moyens de promouvoir la liberté religieuse en tant que droit humain fondamental.
Le programme était organisé par Mike Pompeo, secrétaire d’État américain, qui a déclaré aux participants que « des millions de personnes de toutes confessions souffrent chaque jour » à cause de la persécution religieuse, bien que la liberté religieuse – qui figure à l’article 18 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme – soit inscrite dans le droit international. Le vice-président des États-Unis, Mike Pence, s’est également adressé au groupe en disant que « tragiquement, 83 pourcent de la population mondiale vit dans des pays où la liberté religieuse est menacée ou même interdite. »
Dr. Ganoune Diop, directeur des Affaires Publiques et de la Liberté Religieuse (PARL) pour l’Église Adventiste mondiale, et Dwayne Leslie, directeur adjoint de PARL chargé des affaires législatives, ont assisté au nom de l’église au programme organisé uniquement pour ceux qui avaient une invitation ; ils ont cherché à amener une perspective Adventiste unique aux défis actuels de la liberté religieuse.
« Les Adventistes croient que la liberté de conscience – le droit de croire ou de ne pas croire – est un cadeau de Dieu à chaque être humain et un droit qui transcende les intérêts nationaux ou politiques, » a expliqué Ganoune Diop. Il a déclaré que l’Église salue toute initiative qui sensibilise aux défis de la liberté religieuse et qui rassemble les gens autour de la question.
Les intervenants présents au programme ont mis en lumière les points chauds de la persécution dans le monde, de la démarche meurtrière qui fait des chrétiens au Nigéria une cible au dur traitement des Rohingya en Birmanie, en passant par la violence contre les Yazidis en Irak.
D’autres intervenants ont donné des témoignages personnels de l’impact dévastateur de la persécution religieuse. Jacqueline Furnari, fille du pasteur chrétien Andrew Brunson, actuellement emprisonné en Turquie, a parlé avec émotion de la situation de son père et de sa foi inébranlable. Le pasteur Brunson est en détention depuis octobre 2016, accusé d’avoir aidé un coup d’état politique, une accusation qu’il nie.
Jamie Powell, l’épouse du missionnaire chinois emprisonné John Cao, est également intervenue, décrivant la santé déclinante de son mari depuis son arrestation en 2017. John Cao purge une peine de sept ans de prison en Chine après avoir été arrêté à la frontière entre la Birmanie et la Chine où il aidait à construire des écoles Chrétiennes.
Selon Dwayne Leslie, le programme connu sous le nom de « Rencontre Ministérielle pour Faire Progresser la Liberté Religieuse » visait à amener les participants à affronter plus efficacement les défis de la liberté religieuse. Il a indiqué qu’au cours des trois jours, les ateliers ont donné l’opportunité aux participants d’échanger des idées et des expériences et de nouer des relations précieuses.
« Cette rencontre ministérielle était remarquable, non seulement parce qu’elle rassemblait un large éventail de personnes, de gouvernements et d’organisations afin de mettre l’accent sur la liberté religieuse, » a déclaré Dwayne Leslie. « C’était une rencontre importante car elle indique que les États-Unis considèrent cette question de manière intentionnelle et sur le long terme et qu’ils désirent travailler avec d’autres pour générer une action à l’échelle mondiale »
Un document publié le dernier jour du programme – la « Déclaration de Potomac » — présentait une série d’affirmations, y compris la déclaration selon laquelle « toute personne a le droit d’adopter toute foi ou toute croyance, ou aucune, et de jouir de la liberté de changer de religion. »
Un Plan d’Actiona également été publié, décrivant des mesures concrètes que les pays pourraient prendre pour protéger les minorités religieuses vulnérables et répondre aux violations de la liberté religieuse.
Sam Brownback, ambassadeur américain itinérant pour la liberté religieuse internationale, est intervenu le jour de l’ouverture de la réunion ministérielle et a expliqué pourquoi les États-Unis font de cette question une priorité. « L’absence de liberté religieuse à n’importe quel endroit est une menace pour la paix, la prospérité et la stabilité partout dans le monde, » a-t-il déclaré. « Le droit à la liberté de religion et la possibilité de vivre selon les préceptes de votre propre conscience sont attaqués dans le monde. Cela doit changer. »
Depuis plus de 100 ans, l’Église Adventiste travaille avec différentes organisations et différents gouvernements pour défendre et promouvoir la liberté religieuse. « Nous collaborons avec d’autres dans la mesure où nos valeurs et nos objectifs coïncident, et cette approche détermine notre participation à ce sommet sur la liberté religieuse et à d’autres forums a dit Ganoune Diop.
Traduction: Patrick Luciathe