Le 14 février 2020 | Loma Linda, Californie, États-Unis | Larry Becker, département de la Santé de l’Université de Loma Linda
Selon une étude menée à la faculté de la santé de l’Université de Loma Linda, une transition mondiale vers une alimentation végétarienne faciliterait considérablement la lutte au réchauffement climatique et aux autres enjeux environnementaux.
La production de nourriture a été identifiée comme facteur majeur dans l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, comme consommatrice de 70 % de l’eau douce et comme responsable de 80 % de la déforestation mondiale. L’amélioration des technologies agricoles et la réduction du gaspillage alimentaire ont été mises de l’avant comme solutions potentielles à ces problèmes environnementaux. Cependant, le Dr Joan Sabaté, professeur de nutrition et d’épidémiologie à la faculté de santé publique de l’Université de Loma Linda, a découvert que des changements en matière de choix d’aliments et d’habitudes alimentaires auraient des effets encore plus positifs sur la durabilité environnementale.
L’étude Vegetarian Diets: Planetary Health and Its Alignment With Human Health (« Alimentations végétariennes : santé de la planète et sa conformité avec la santé humaine ») est une méta-analyse de 49 études publiées axées sur les effets des alimentations végétariennes et végétaliennes sur les émissions de gaz à effet de serre ainsi que sur l’utilisation de l’eau et des terres. En combinant les données des 49 études, Sabaté a découvert qu’un passage des normes alimentaires actuelles à des alimentations ovo-lacto-végétarienne et végétalienne réduirait les émissions de gaz à effet de serre de 35 % en moyenne, l’occupation des terres pour la production alimentaire de 42 % en moyenne et l’utilisation agricole de l’eau de 28 % en moyenne.
D’après le Dr Sabaté, « Bien d’autres études ont clairement démontré les avantages sur la santé des alimentations végétariennes et végétaliennes. Mais cette analyse confirme qu’une transition vers ces types d’alimentation serait écologique également. »
Le Dr Sabaté, éditeur du livre Environmental Nutrition: Connecting Health and Nutrition with Environmentally Sustainable Diets (« Nutrition environnementale : lier la santé et l’alimentation aux types d’alimentation durables sur le plan environnemental ») publié en 2019, dirige le programme de recherche sur la nutrition environnementale de la faculté de santé publique de l’Université de Loma Linda. Ce programme explore les relations entre les impacts environnementaux et sanitaires et les choix alimentaires. De plus, il cherche ultimement à améliorer la durabilité, la santé et l’équité des systèmes alimentaires.
Un signe précurseur de la hausse de l’engagement des gens à effectuer des changements dans leur alimentation en raison des enjeux climatiques s’est récemment manifesté. En choisissant de ne servir que des repas végétaliens à des centaines de célébrités et invités, deux galas de remises de prix de renommée de l’industrie du divertissement, les Golden Globes et les Screen Actors Guild Awards, ils encouragent le dialogue et conscientisent le public sur le lien entre la durabilité agricole et les changements climatiques.
Bien que le domaine des alimentations durables et des impacts environnementaux n’en soit qu’à ses débuts, a dit le Dr Sabaté, il a participé à un certain nombre d’études qui démontrent clairement l’existence d’un lien entre l’alimentation et les facteurs climatiques. En 2017, il a fait partie d’un groupe qui a publié une étude bien connue sur les bienfaits climatiques du remplacement de la viande par des haricots dans l’alimentation. Lui et d’autres chercheurs du programme sur la nutrition environnementale de la faculté de santé publique de l’Université de Loma Linda ont publié plus de 30 articles dans lesquels ils ont examiné la relation entre les choix alimentaires, la durabilité environnementale et la santé de la population.
Il souligne toutefois la nécessité d’autres études pour examiner les effets que les changements de méthodes agricoles pourraient avoir sur l’environnement dans les pays à faibles et moyens revenus. Il faudrait également, selon lui, comparer les opérations agricoles à grande échelle aux pratiques agricoles familiales à plus petite échelle.
« Dans les sociétés où la consommation quotidienne de viande est la norme, la réduction radicale d’une telle consommation représente un énorme défi. De plus, l’élimination de la viande pourrait affecter la situation nutritionnelle déjà précaire dans les pays à faibles et moyens revenus. »
La version originale de cet article a été publiée sur le site de nouvelles du département de la santé de l’Université de Loma Linda.
Traduction : Marie-Michèle Robitaille