Si le coronavirus n’avait pas détourné toutes les nouvelles au cours des deux derniers mois, nous aurions pu observer plus adéquatement le cinquantième anniversaire du Jour de la Terre le 22 avril dernier.
Je sais que pour beaucoup, le Jour de la Terre porte plus de bagage qu’un pétrolier géant rempli de pétrole brut du Moyen-Orient. Mais pour les gens qui célèbrent chaque semaine le Créateur et sa « très bonne » création, il est totalement approprié de parler du chemin parcouru au cours des 50 dernières années pour purifier l’air et l’eau, pour produire de l’énergie renouvelable et atteindre l’égalité économique.
Ayant grandi dans le sud de la Californie dans les années 1960 et 1970, je me souviens très bien de la pollution de l’air qui couvrait le bassin de Los Angeles et l’Inland Empire de San Bernardino. Après être rentré de l’école à vélo, je m’effondrais souvent sur mon lit, les poumons brûlants à cause du smog.
Il y a 50 ans, l’usage intempestif de pesticides a mis des espèces complètes d’oiseaux et d’animaux à risque. Des produits chimiques évacués de manière inadéquate ont contaminé des sols de manière permanente et « mis le feu » à certaines rivières. Le recyclage était une idée folle absolument inutile dans un pays dont les ressources naturelles étaient « illimitées ».
Cette image d’une sphère bleu et gris prise de l’espace peut avoir contribué à ce rappel dorénavant incessant que la planète a besoin qu’on prenne soin d’elle, ce qui n’étonne certainement pas ceux qui se souviennent d’avoir lu ceci dans la Genèse : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici, cela était très bon. » (1:31)
De nos premiers parents, il est également écrit, « Puis l’Éternel Dieu planta un jardin en Éden, du côté de l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé… L’Éternel Dieu… le plaça dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder. » (2:8, 15)
Cela ne veut pas dire que nous devrions tous être des jardiniers ou même avoir le pouce vert, mais simplement que pour le moment, « nous vivons dans ce monde » et avons la responsabilité, comme peuple de Dieu, de préserver cette planète comme de bons intendants.
Les 50 dernières années ont vu beaucoup de progrès dans la façon dont nous traitons notre planète. La pollution de l’air diminue dans la plupart des grandes villes d’Amérique du Nord, d’Europe et du Pacifique Sud. La pratique du recyclage est en hausse, réduisant notre besoin de ressources naturelles non renouvelables. Les types d’énergie durable (éolienne, solaire, hydraulique) sont de plus en plus accessibles, efficaces et abordables. Les multinationales tentent de réduire leur empreinte écologique. Voilà toutes des choses dont nous, les créationnistes, pouvons nous réjouir.
Mais nous pouvons en faire plus.
De vastes populations des pays en développement ont peu d’accès à l’eau potable et à l’air non pollué. Et rien n’excuse les déchets et les ordures qui souillent nos côtes, nos rivières, nos ruisseaux et nos autoroutes. Les petits gestes, comme se déplacer à pied, à vélo et en transport en commun plutôt qu’en voiture; utiliser des sacs et des bouteilles d’eau réutilisables plutôt qu’en plastique; donner du temps chaque semaine pour ramasser les détritus le long d’une rue ou d’une autoroute, peuvent nous sembler insignifiants, mais ils s’additionnent pour avoir un effet considérable.
Il n’est pas nécessaire de croire aux changements climatiques pour remarquer la dévastation causée par les feux de forêt qui consument presque tout sur leur passage, les typhons et les ouragans qui laissent derrière eux de vastes zones entièrement détruites. Peut-être ces phénomènes sont-ils inévitables sur une planète maudite par le péché. Mais comme Jésus nous a rachetés pour nous restaurer à l’image de Dieu, notre respect de la planète démontre notre engagement à faire sa volonté sur sa « très bonne » création.
Nous n’avions pas besoin d’un Jour de la Terre pour nous apprendre cela, mais les 50 dernières célébrations ont tout de même servi d’utiles rappels.
Stephen Chavez est un rédacteur adjoint d’Adventist Review.
Traduction : Marie-Michèle Robitaille