D’après une étude récente menée par des chercheurs de Loma Linda University Health, les tomates cuites pourraient réduire le risque de cancer de la prostate. En effet, l’étude Tomato Consumption and Intake of Lycopene as Predictors of the Incidence of Prostate Cancer: The Adventist Health Study-2 (« Consommation de tomates et apport en lycopène comme prédicateurs d’incidence de cancer de la prostate : deuxième étude sur la santé des adventistes ») publiée le 25 février dernier dans le Cancer Causes and Control, a révélé que les hommes qui consommaient des tomates cuites et en conserve cinq à six fois par semaine voyaient leur risque de cancer de la prostate diminuer de 28 % par rapport aux hommes qui n’en consommaient jamais.
Selon Gary Fraser, auteur principal de l’article, l’effet était toujours considérable, même après l’ajustement d’un nombre de facteurs potentiels de confusion, comme l’ethnicité, l’éducation, l’obésité, le niveau d’exercice et la consommation d’alcool.
« De manière intéressante, la diminution du risque n’a été observée que chez les hommes qui ont mangé des tomates cuites et en conserve », a-t-il rapporté.
Pour examiner comment la consommation de tomates pourrait freiner le développement du cancer de la prostate, les scientifiques ont cherché des liens considérables entre l’alimentation et le cancer de la prostate chez près de 28 000 hommes adventistes des États-Unis.
Tous les participants à l’Adventist Health Study ont accepté de remplir des questionnaires de fréquence alimentaire, rapportant ainsi le nombre moyen de fois par semaine où ils consommaient quelque 200 aliments et boissons en plus de la taille de chaque portion. Après avoir suivi les participants de l’étude (aucun n’avait le cancer au début du projet) pendant près de huit ans, 1 226 d’entre eux avaient reçu un diagnostic de cancer de la prostate, dont 355 étaient des cas agressifs.
Bien que toutes les tomates et tous les produits à base de tomate contiennent du lycopène, d’autres études ont montré que les différents produits ne permettent pas tous le même taux d’absorption du lycopène. La biodisponibilité du lycopène est plus élevée lorsque les tomates ont été chauffées ou cuites, surtout si elles ont été cuites avec de l’huile, car ce type de transformation des tomates contribue à la séparation du lycopène des protéines porteuses.
Cette étude suggère donc que ce sont particulièrement les tomates cuites qui joueraient un rôle considérable dans la réduction des risques de développement d’un cancer de la prostate. Et leur contenu en lycopène pourrait constituer le principe actif.
Le cancer de la prostate est le deuxième cancer en incidence au monde. Aux États-Unis et en 2018 seulement, il y a eu une estimation de 165 000 nouveaux cas et près de 30 000 décès. Depuis 1989, une équipe de recherche de Loma Linda University Health a examiné bon nombre d’habitudes alimentaires pour voir lesquelles sont prometteuses dans la prévention de maladies chroniques comme les maladies cardiaques et le cancer. Des recherches antérieures de l’Adventist Health Study et plusieurs autres projets menés à l’international suggèrent un lien entre la forte consommation de lycopène et la réduction des risques de cancer de la prostate. Les tomates et les produits à base de tomate sont particulièrement intéressants, car ils constituent des sources majeures de lycopène, un caroténoïde.
Le Dr Fraser, professeur de médecine et d’épidémiologie à l’Université de Loma Linda, a ajouté que les chercheurs continueront d’observer les différents produits à base de tomate et leur potentiel à réduire les risques de cancer de la prostate. « Toujours est-il que les hommes qui s’inquiètent du cancer de la prostate pourraient considérer l’ajout de tomates cuites et en conserve à leur alimentation régulière. »
La version originale de cet article a été publiée sur le site de nouvelles de Loma Linda University Health.
Traduction : Marie-Michèle Robitaille