ai 2021 n’a apporté aucun soulagement à l’Inde, où la flambée des cas de COVID-19 continue de mettre à mal le système de soins de santé. Depuis le début du mois de mai, près de 400000 personnes contractent le virus chaque jour. Les experts craignent que le nombre dévastateur de cas ne soit loin d’avoir atteint son pic.
Weston Davis, directeur national d’ADRA en Inde, a décrit la terrible situation dans une récente interview sur Facebook Live.
« Beaucoup, beaucoup de gens connaissent quelqu’un qui a péri, » a-t-il dit, faisant allusion à la croyance répandue selon laquelle le bilan officiel des décès causés par la COVID-19 en Inde est bien en deçà de la réalité. « Certains experts disent : ‘Quel que soit le nombre que vous entendez, multipliez ce chiffre par dix, et vous vous en rapprocherez.’ »A la date du 25 mai, le Ministère de la Santé et du Bien-être en Inde a signalé que plus de 307000 personnes étaient décédées de la COVID-19. Les experts insistent sur le fait que le nombre réel est beaucoup plus élevé.
« Notre système de soins de santé n’était pas prêt à faire face à un nombre de cas aussi élevé, » a déclaré Trisha Mahajan, responsable de la communication pour ADRA en Inde. « Les cas avaient beaucoup diminué en février et les gens pensaient que la COVID en Inde avait presque disparu. Cette deuxième vague a pris les gens par surprise.
Trisha Mahajan a décrit la peur et le chaos qui règnent en Inde actuellement. « Les gens meurent de causes évitables parce qu’ils ne reçoivent pas d’oxygène à temps, ou n’arrivent pas sur des lits d’hôpitaux à temps, ou ne reçoivent pas les médicaments de base à temps, » a-t-elle dit. « Mes plateformes de réseaux sociaux sont remplis de messages de personnes qui demandent des informations sur des lits d’hôpitaux ou sur des bouteilles d’oxygène. Les gens perdent simplement la vie hors des hôpitaux. Même les crématoriums n’arrivent pas à suivre. Il n’y a pas de place. Ils sont transformés en endroits pour brûler les morts – même sur les parkings de ces crématoriums, des feux sont allumés. »
« Ce qui se passe est très tragique, » a-t-elle ajouté. « Nous avons tous très peur en ce moment. »
Bien que plusieurs membres du personnel de première ligne soient tombés malades et se soient remis de la COVID-19, l’équipe d’ADRA en Inde est en sécurité, même si elle poursuit son combat inlassable contre la COVID-19. Récemment, le groupe de travail d’ADRA sur la COVID-19 s’est engagé à soutenir les cliniques de vaccination à Delhi qui est durement touchée, et à envoyer des équipements de protection individuelle (EPI) à l’Hôpital Adventiste de Pune et à l’Hôpital Adventiste de Bangalore tout en augmentant son soutien à neuf autres hôpitaux adventistes dans les zones durement touchées en Inde. Il s’est également engagé à fournir une station de production d’oxygène, un outil dont on a vraiment besoin, à l’Hôpital Adventiste METAS, le plus grand hôpital adventiste de l’Inde qui se trouve à Surat.
Accès à l’Oxygène
Le plus grand besoin en Inde reste l’accès à l’oxygène. Le virus de la COVID-19 cible le système respiratoire, et pour les personnes dans un état critique, l’accès à l’oxygène est essentiel. Malheureusement, en Inde, cet accès demeure limité.
« Lorsqu’une personne se trouve en situation de détresse respiratoire, elle reçoit de l’oxygène, » a dit Weston Davis. « Au début de la crise, les établissements sanitaires [en Inde] ont commencé à manquer d’oxygène. »
S’il est vrai que la crise de l’oxygène est d’une grande ampleur, elle est également intime et profondément personnelle. Weston Davis a partagé l’histoire d’un ami à Delhi qui a parcouru la ville à la recherche de bouteilles d’oxygène afin de les remettre à une famille dont deux membres étaient dans un état critique. Après des heures de recherche désespérée, l’ami n’a pu trouver qu’une seule bouteille.
« La famille a dû prendre une décision : quelle personne recevrait l’oxygène ? » a dit Weston Davis. « Ils ont pris la décision et l’autre personne est décédée. »
Actuellement, en Inde, ce scénario est tragique mais pas rare. Des milliers de personnes meurent chaque jour par manque d’oxygène.
Pour lutter contre cette dure réalité, ADRA fait en sorte de transporter par avion une unité de production d’oxygène depuis l’Italie vers le plus grand hôpital adventiste de l’Inde. Cet établissement de 300 lits a été converti en hôpital COVID-19.
Situé dans l’état du Gujarat, un état durement touché dans l’ouest de l’Inde, l’Hôpital Adventiste METAS a déjà traité 10000 cas de COVID-19, ce qui a nécessité l’accès à un nombre incalculable de bouteilles d’oxygène. Ces bouteilles sont en quantité limitée en raison de la fragmentation de la chaîne d’approvisionnement causée par la crise, et les médecins se retrouvent confrontés au choix déchirant de savoir qui sauver.
« Il y a quelques jours, je parlais à un professionnel de santé aux États-Unis à propos de la pénurie d’oxygène, » a dit Weston Davis. « Il a dit: ‘Tout ce que nous avons à faire ici, c’est d’aller près du mur et de brancher. Nous n’avons jamais l’occasion de penser à une pénurie. Je ne peux pas imaginer ce que ce serait de devoir prendre ces décisions au sujet de qui devrait recevoir de l’oxygène.’ »
En fournissant une station de production d’oxygène au plus grand hôpital adventiste de l’Inde, ADRA fait en sorte de garantir que tous les patients qui ont besoin d’un accès vital à l’oxygène l’obtiennent. Plutôt que d’être obligé de compter sur des bouteilles d’oxygène qui coûtent cher, qui sont de petite capacité et qui sont de plus en plus inaccessibles, l’Hôpital Adventiste METAS à Surat sera en mesure de produire son propre oxygène de qualité médicale sur place et de sauver des milliers de vies dans les semaines et les mois à venir.
« Le soutien que nous recevons d’ADRA et des gens qui croient en ADRA nous remplit d’humilité, et nous en sommes éternellement reconnaissants, mais cette aide est liée à notre capacité à la distribuer, » a dit Weston Davis. « Personne ne veut voir l’aide bloquée dans des goulots d’étranglement. Nous avons la formidable opportunité d’établir une coordination avec tout un système hospitalier qui existe déjà à travers l’Inde. En coordonnant notre action avec ces équipes, nous pouvons identifier le meilleur endroit où acheminer notre aide et disposer déjà d’un réseau intégré. Nous savons que dès que l’aide arrivera dans ces hôpitaux, elle sera immédiatement utilisée. »
Ce partenariat avec les hôpitaux adventistes en Inde est solide et permet à ADRA de fournir des ressources vitales qui profiteront immédiatement à des milliers de personnes parmi les plus vulnérables. Bien que le partenariat entre ADRA et le réseau des hôpitaux adventistes soit solide, les besoins demeurent immenses.
« L’Inde a besoin de tout le soutien qu’elle peut obtenir, » a déclaré Trisha Mahajan. « Nous sommes très, très reconnaissants envers tous ceux qui prient pour nous, qui nous soutiennent. »
Weston Davis est du même avis. « Nous sommes éternellement reconnaissants pour les dons, petits ou grands. Tous contribuent à la même cause. »
La version originale de cette histoire a été publiée sur le site de l’Agence Adventiste de Développement et de Secours en Inde.
Traduction: Patrick Luciathe