Au cours des 18 derniers mois, la COVID-19 a causé aux pasteurs et aux dirigeants d’église adventistes du septième jour des difficultés jamais rencontrées auparavant, comme des fermetures à grande échelle et d’autres tragédies. Étant donné qu’aujourd’hui, le sabbat 9 octobre, est la journée d’appréciation des pasteurs, nous aimerions souligner et confirmer la résilience, la détermination et le dur labeur dont les pasteurs ont fait, et continuent de faire, preuve autour du monde pour propager la Bonne Nouvelle et prendre soin de leurs congrégations.
Ayant passé un total de 250 jours en confinement, plus que toute autre ville du monde[1], les pasteurs de Melbourne, en Australie, ont dû avoir recours à des idées innovantes pour continuer d’offrir des cultes d’adoration en dépit des restrictions qui empêchent sans cesse le contact physique entre les personnes.
« Les deux dernières années ont été toute une aventure, a exprimé le pasteur Justin Bone, directeur de l’association pastorale de la Fédération victorienne. Les pasteurs ont été incroyablement flexibles et résilients, et ils se sont adaptés rapidement. En l’espace d’une semaine ou deux de confinement, pratiquement toutes les églises avaient leur service en ligne. Je m’assoyais à la maison et avais le choix de dix prédications en même temps, a-t-il ajouté en riant. C’était vraiment beau! Une phrase m’est alors venue en tête : Le Saint-Esprit est inconfinable! »
Malgré la motivation et l’optimisme initiaux, avec le temps, les nombreuses ouvertures et fermetures de la ville et la controverse croissante relative au vaccin se sont avérées difficiles. « Nous tentons de garder nos églises concentrées sur la mission que Dieu a pour nous, mais certains pasteurs se disent en train de “languir”, a poursuivi le pasteur Bone. Ils ne sont pas déprimés, mais ils sont remplis du sentiment qu’il manque quelque chose; ils ne sont pas heureux. »
Mais en dépit de tous les revers et de toutes les déceptions et annulations, le pasteur Bone a dit avoir vu plus de créativité lors de cette seconde vague de la pandémie. « J’ai vu des églises tenir des rencontres créatives sur Zoom, où ils se rassemblent pour faire de l’art. D’autres églises ont organisé des programmes d’entraînement ou des activités sociales en ligne. »
Morgan Kochenower, pasteur principal de l’église adventiste du septième jour de Frederick, dans l’État américain du Maryland, a également été témoin de ce genre de créativité. Selon lui, elle a ouvert la porte à de nouveaux contacts et à de nouvelles possibilités.
« Pendant six ou sept mois, la COVID nous a empêchés de nous rassembler à l’église comme nous en avions l’habitude, a-t-il expliqué. Pendant environ trois ou quatre mois, j’ai visité plusieurs membres d’église chaque sabbat matin en leur apportant des beignets. J’ai probablement visité 30 ou 50 familles durant cette période. J’ai même appris à connaître la caissière du Dunkin Donuts, puis je l’ai invitée à l’église! Une gentille dame. Ce n’était pas facile, car les gens ont différentes idées et opinions sur la meilleure façon de gérer la situation, mais j’ai aussi vu le cœur des gens s’ouvrir à Jésus et soupirer pour sa présence. »
Même si les lois de confinement du Maryland empêchaient les gens de se réunir dans les églises, ils pouvaient se rassembler et fraterniser en plus petits groupes, ce qui leur a permis de tisser de nouveaux liens, de démarrer une banque alimentaire et même d’organiser un service de prière en réaction à la mort de George Floyd. « Tout comme Samson a arraché les portes de la ville philistine, je crois que, par l’entremise de la COVID, Jésus a arraché les portes de nos communautés. Dieu a utilisé certains de nos membres pour ouvrir une banque alimentaire. Nous sommes maintenant en mesure d’aider au moins 80 familles une fois par mois. Nous avons aussi loué le terrain de baseball de la ligue mineure locale en partenariat avec l’église baptiste de l’autre côté de la rue. Le pasteur s’appelle Billy Graham, a-t-il dit en riant. C’était puissant. Dieu a réellement béni et son Esprit a été déversé. Il a ouvert tellement de portes pour que cette église soit impliquée dans la communauté, c’est juste incroyable! »
Alors que la COVID a permis à l’église adventiste du septième jour de Frederick de se rapprocher de sa communauté de nouvelles manières, les rencontres sont beaucoup plus difficiles pour les pasteurs de Sydney, en Australie, qui sont en confinement depuis plus de 100 jours consécutifs, et ce n’est pas terminé.
« Nous avions l’habitude d’organiser des événements pour rencontrer les jeunes du territoire de la Fédération, mais cela n’a pas souvent été possible, a expliqué le pasteur Simon Gigliotti, directeur de jeunesse de la Fédération du Grand Sydney. Ce sont ces événements qui alimentent notre ministère, et la plupart d’entre eux servent à former les jeunes pour le ministère dans leur église locale, notamment. Ce fut réellement difficile d’établir un lien avec les gens sur le terrain. »
Avec autant d’options pour regarder des services d’adoration et consommer du contenu chrétien en ligne, le pasteur Gigliotti a dit que la participation constante constitue un autre défi. « Nous avons carrément annulé certains événements pour la simple raison que nous avions le sentiment que les gens ne voulaient plus être sur Zoom. Je veux dire, vous pouvez écouter Craig Groeschel le matin et aller à la plage l’après-midi. Vous n’avez pas besoin d’aller à l’église. Mais ça n’a rien à voir avec un rallye de jeunesse où vous pouvez voir des gens en personne. »
Quand le pasteur Gigliotti arrivait à organiser des événements entre les confinements et malgré les restrictions, il s’agissait d’un processus très ardu. « Maintenant, chaque événement est non seulement accompagné de la logistique et de la gestion de risque ordinaires, mais de la logistique relative à la COVID en plus. À ce poste, deux années m’ont semblé quatre, a-t-il dit en riant. L’organisation de camps d’été a été vraiment stressante à cause des changements de lieux, des annulations et de toute l’incertitude. Je demeure encouragé, cependant, parce que Dieu savait que tout cela arriverait, donc j’ai encore le sentiment qu’il a un plan global. Et j’ai vu de nombreuses bénédictions et victoires au travers des difficultés. »
Omar Oliphant, pasteur principal des églises d’Hagley Park et d’Oak Glades au sein de la Fédération de la Jamaïque de l’Est, quant à lui, convient qu’élaborer une nouvelle stratégie ministérielle dans des temps aussi incertains a été très éprouvant.
« La vérité, c’est que ces efforts de pivotement ont eu d’énormes répercussions sur mon temps, ma famille et mon bien-être personnel, a-t-il expliqué. Les réunions sont maintenant presque toutes par moyen technologique et peuvent durer une journée complète. La pandémie, avec les restrictions imposées par le gouvernement sur les rassemblements de 60 personnes et plus, a affecté notre ministère. Le couvre-feu a affecté tous nos services et la façon dont nous nous engageons dans la collectivité et recueillons nos dîmes et nos offrandes n’est plus la même. Sur le plan pastoral, nous avons dû mener l’église à accepter une approche multidimensionnelle et collaborative. »
Le pasteur Oliphant a dit que sa stratégie à sept piliers l’a beaucoup aidé à demeurer concentré et à enligner sa mission, lui permettant, entre autres, de superviser la distribution de plus de 600 paquets de soins, d’offrir du leadership et des formations aux membres d’église, d’améliorer l’état physique des bâtiments d’église, de mettre à jour leur technologie, de mettre au point une nouvelle application mobile et de baptiser de nouveaux membres.
« Plusieurs fois durant la pandémie, je me suis senti fatigué, plus que la normale, mais prendre des pauses m’a aidé. La lecture est un autre moyen d’évacuer le stress et la présence de ma famille ainsi que les moments de connexion avec elle m’ont permis de garder la tête hors de l’eau », a-t-il ajouté.
Pour le pasteur Kochenower, la famille a également joué un énorme rôle dans sa capacité de se frayer un chemin à travers la pandémie. « Jésus est fidèle. Il nous soutient, et nous trouvons notre force en lui. J’ai vu la plus grande révélation de son amour chez ma femme. Elle est une proche aidante à temps plein pour sa mère qui a la sclérose en plaques et qui vit dans un centre. Dans le Cantique des cantiques, il est écrit que les femmes sont une source d’eau. La mienne m’a réellement revigoré et rafraîchi », a-t-il souligné.
Le pasteur Gigliotti est d’accord, planifier intentionnellement des moments en famille a joué un rôle important dans le maintien de la stabilité et de la santé mentale durant la crise. « Je fais également une méditation chaque jour. C’est ce qui m’aide le plus. Plus tôt dans la pandémie, l’un de mes mentors a reconnu un stade précoce d’épuisement professionnel chez moi; j’ai donc dû faire l’effort conscient de mettre des pratiques en place pour l’éviter. Maintenant, j’inclus dans mon horaire des jours « rouges » (pleine vitesse), mais aussi des jours « verts/jaunes » (ralentissement) quand c’est possible. Depuis que je fais cela, mon niveau d’énergie a commencé à remonter. Je fais également de ma santé et de ma forme physique des priorités! »
Globalement, le pasteur Bone a dit que, bien que la plupart des pasteurs sont conscients de l’importance de mettre en place des stratégies pour les aider à passer au travers de la pandémie, il a vu plus de pasteurs utiliser des cartes de consultation psychologique offertes par sa Fédération. « Il y a des pasteurs qui éprouvent des difficultés. Nous ne tentons pas de savoir qui utilise ces cartes, mais elles sont utilisées un peu plus qu’avant, et c’est bien normal. J’encourage vraiment chaque membre d’église à prier pour son pasteur ou à simplement lui offrir une carte de remerciement! J’en ai toute une collection. Et je suis un grand supporter de la Journée d’appréciation des pasteurs, évidemment. Nous voulons seulement être vus et appréciés, et un simple « Merci » fait toute la différence. »
Pour des idées et des façons de montrer à votre pasteur que vous vous souciez de lui, visitez le Elders Digest.
Traduction : Marie-Michèle Robitaille