Ce récit est tiré de l’Encyclopédie des Adventistes du septième jour (ESDA) qui est librement accessible sur le site encyclopedia.adventist.org.
10 Février 2022 | Miami, Floride, États-Unis | Par Glenn O. Phillips
Clarence L. Powers a été le sixième et dernier président américain de la Division Inter Américaine des Adventistes du septième jour et il a occupé ce poste entre 1962 et 1970. Clarence Powers a été également secrétaire de la liberté religieuse pour la division,1 l’une des positions les plus difficiles dans la division à l’époque. Il a ensuite été affecté en tant que président de la Division Eurafricaine de 1970 à 1975,2 et a servi comme vice-président de la Conférence Générale pendant 13 ans.
Cependant, il a passé la plupart de ses années de service dans la Division Inter Américaine, en commençant à l’été 1939 avec son premier mandat en République de Colombie, en Amérique du Sud. Au cours de ses 35 années de leadership adventiste dévoué, il a occupé de nombreux postes administratifs, de gestionnaire d’un lycée en Colombie à secrétaire-trésorier d’union à Cuba et président d’union en Haïti. Au cours de son mandat présidentiel à la Division Inter Américaine, la région a connu l’une de ses périodes les plus stressantes du point de vue politique, ce qui l’a obligé, pour la division, à traiter avec des gouvernements hostiles, en particulier à Cuba. Cela fait référence à la crise des missiles à Cuba qui a presqu’entraîné le monde dans une autre guerre mondiale. Il était très respecté pour ses actions mesurées et bien connu pour son sourire chaleureux et sa vision constamment positive au sujet de la manière dont les tensions entre l’Église et l’état devraient être réglées. Sylvia, son épouse depuis 60 ans, a été un atout exceptionnel pendant sa longue période de service et de leadership en travaillant en étroite collaboration avec son mari. Parmi ses nombreuses fonctions exercées au fil des décennies, il y a celle de rédactrice en chef du
the Inter-American Division Messenger.
Clarence L. Powers est né le 27 septembre 1909 à Albion, dans le Michigan, de Clarence G. et Addie Mae Lines Powers. Il a fréquenté des écoles adventistes et, après son baptême, a envisagé de travailler pour son Église. Il a épousé Sylvia en 1938 et de cette union est né un fils, Bruce. Son premier travail pour l’Église a été celui d’enseignant à l’École de Union Springs dans l’état de New York et plus tard, il a pour une courte période rejoint le personnel de l’Atlantic Union College à South Lancaster, dans le Massachusetts.3
Au printemps 1939, le Comité de la Conférence Générale l’a choisi, lui et sa nouvelle épouse, pour qu’ils contribuent avec leurs énergies de jeunes à la croissance de l’adventisme en Colombie, pays d’Amérique du Sud. Son premier poste administratif dans la Division Inter Américaine a été celui de secrétaire-trésorier de la Mission de la Colombie-Atlantique dont le siège se trouvait dans la ville de Barranquilla, en Colombie.4 L’Adventisme en était à ses débuts dans cette grande République sud-américaine et il a servi dans de nombreuses fonctions, y compris en tant que directeur de la Maison du Livre et de la Bible, et plus tard et brièvement en tant que président de mission et directeur d’école.5 Il a plus tard servi comme membre du comité exécutif de l’Union Mission de Colombie-Venezuela, il était l’un des rares pasteurs consacrés dans les années 1940. La famille Powers a contribué de manière significative à la croissance de l’Église en organisant des campagnes d’évangélisation dans la ville de Medellin et dans d’autres régions de Colombie.6
Au cours de l’été 1953, il a été nommé secrétaire-trésorier de l’Union Mission Antillaise dont le siège était à La Havane, à Cuba.7 Cette union avait la responsabilité de superviser l’œuvre de l’Église à Cuba, en République Dominicaine, en Haïti et à Porto Rico. Il a travaillé en étroite collaboration avec Clyde O. Franz qui était le président de l’union.
Le prochain défi de pasteur Clarence Powers a été celui de la présidence de l’Union Mission Franco-Haïtienne nouvellement formée et dont le siège se trouvait à Port-au-Prince, en Haïti, et qui comprenait les pays francophones de l’Est de la Caraïbe : la Martinique, la Guadeloupe, ainsi que la Guyane française, qui se trouve à pointe nord du continent sud-américain. Il a été le deuxième président d’union de cette région récemment organisée, de 1960 à 1962.8 La brève présidence de cette union par pasteur Powers a été appréciée, car il a pu coordonner divers efforts d’évangélisation couronnés de succès dans cette courte période.
Lors de la 49ème Session de la Conférence Générale qui s’est tenue à San Francisco, en Californie, fin juillet et début août 1962,9 pasteur Powers a été élu sixième président de la Division Inter Américaine, pour succéder à pasteur Arthur H. Roth qui avait été nommé en tant que secrétaire exécutif du président de la Conférence Générale, pasteur RR Fighur. Durant la présidence de pasteur Powers à la division, David H. Baasch était secrétaire de division et Clyde O. Franz était trésorier, tous ayant de longues décennies d’expérience dans la division.10 C’était une période extraordinaire, surtout au niveau politique, pour un certain nombre de pays. L’incertitude sociale, culturelle, politique et économique n’était pas nouvelle, mais elle s’était intensifiée depuis le milieu des années 1950 et rejaillissait dans l’église ; le nombre de missionnaires en service et de dirigeants en poste de leadership était en diminution, et il y avait des appels à avoir davantage de dirigeants locaux. Le plus grand défi auquel pasteur Powers a dû faire face est intervenu avec les tensions politiques qui existaient entre le gouvernement américain et le gouvernement communiste dirigé par Fidel Castro à Cuba. Pendant son mandat, tous les liens officiels de l’Église ont dû être rompus. Cependant, pasteur Powers a maintenu la communication avec les adventistes à Cuba. Pendant les premiers jours de la Révolution Cubaine, Mme Powers a publié un article dans le Inter-American Division Messenger en janvier 1960 sur la croissance continue de l’Église dans l’île. Lors des rencontres de la Conférence Générale en 1966, pasteur Powers a dit à l’assemblée que 1101 nouveaux convertis s’étaient ajoutés à l’Église à Cuba entre 1964 et 1965.11 Cependant, en février 1967, le gouvernement cubain a fermé l’École Adventiste Cubaine à Santa Clara. En janvier 1968, la Division Inter Américaine a reçu une demande de l’Union Antillaise pour qu’elle devienne un champ détaché de la division.12
Bien que pasteur Powers ait eu une vaste expérience avec certains anciens responsables cubains qui étaient au pouvoir sous le gouvernement précédent, ils n’étaient maintenant plus en fonction car le gouvernement communiste cubain faisait en sorte qu’il soit de plus en plus difficile pour les religions organisées ayant leur siège aux États-Unis de continuer à fonctionner. Il est resté très positif concernant le rôle de l’adventisme pendant son mandat. Écrivant à la famille de la Division Inter Américaine, en septembre 1964, dans les premiers mois de son mandat, il a appelé à une « évangélisation plus agressive » dans tous les domaines de l’œuvre de l’église. Il a écrit : « Notre église n’est pas juste une autre église. Elle porte la lourde responsabilité de prêcher l’évangile si pleinement que tous seront prêts pour le retour du Seigneur. Le grand objectif de l’Église adventiste est de préparer le monde pour la seconde venue du Christ. »13
Malgré les nombreux défis croissants dans la région, en juin 1970, pasteur Powers et la direction de la Division Inter Américaine avaient déjà fait des progrès significatifs. Au cours de la période de quatre ans, il y a eu 93712 nouveaux membres baptisés, soit un total de 261615 membres se réunissant pour adorer dans 1761 églises. Il y avait 92 pasteurs dans la division qui avaient chacun baptisé plus de 100 personnes au cours d’une année donnée. Il y avait 493 colporteurs à plein temps ; huit collèges; 53 écoles secondaires ; et 354 écoles élémentaires en activité et où enseignaient 1332 enseignants. De plus, il y avait 253 stations de radio diffusant des programmes adventistes et 31 écoles bibliques radiophoniques à travers la division.14
Lors de la 50ème Session de la Conférence Générale à l’été 1970, pasteur Powers a été invité à apporter son expérience de leadership à une autre division, très différente mais tout aussi pleine de défis, la Division Eurafricaine, dont le siège se trouvait à Berne, en Suisse. Alors que cette division avait été organisée en 1928, elle a été renommée en 1971 et rassemblait sous sa supervision une population très dispersée allant de l’Union Allemande du Nord-Ouest au nord à l’Union de l’Afrique Équatoriale en Afrique du Sud-Est qui comprenait l’Angola en Afrique du sud-ouest jusqu’au Mozambique en Afrique du sud-est. La majorité de la population de la plupart de ces pays parlait français, portugais ou allemand, mais des dizaines d’autres langues étaient également parlées. Le SDA Yearbook (annuaire adventiste) de 1973/1974 indiquait qu’il y avait 2614 églises et 191371 adventistes baptisés dans cette division.15
Après sa présidence de cinq ans dans la Division Eurafricaine, pasteur Powers a pris sa retraite, après avoir servi pendant plus de 35 ans en tant qu’administrateur de l’Église dans trois divisions mondiales différentes. Lui et son épouse vivaient dans une communauté de retraités adventistes à Henderson, en Caroline du Nord, tout en demeurant actifs dans l’œuvre de l’église pendant de nombreuses années, prêchant et aidant à la croissance de l’église. Un journal a déclaré à son décès qu’il était l’un des principaux acteurs dans la planification et la construction du sentier pédestre et des courts de tennis de l’Hôpital de Park Ridge.16
Pasteur Powers est décédé suite à une maladie au cours de sa 93ème année, le 23 février 2003, au Park Ridge Living Center près de Hendersonville, en Caroline du Nord. Il a laissé dans le deuil sa femme, Sylvia, et son fils, Bruce, quatre petits-enfants et deux arrière-petits-enfants. Ses funérailles ont eu lieu quelques jours plus tard à l’église adventiste du septième jour de Fletcher, à Henderson, en Caroline du Nord.17
Pour les sources et les notes, consultez ICI
Traduction: Patrick Luciathe