Une médecin de la Colombie appelée à travailler comme missionnaire en Afrique de l’Ouest.
Quand j’ai accepté un appel pour travailler dans un pays africain avec l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA), je n’avais aucune idée du lieu géographique du pays en question. Mais cela n’avait aucune importance. Tout ce qui comptait, c’était cette deuxième chance qui m’était offerte de tenir une promesse que j’avais faite à Dieu.
Quand j’ai obtenu mon diplôme de la faculté de médecine, je lui avais dit que je le servirais, puis je suis devenue très occupée avec ma carrière et j’ai oublié ma promesse. La COVID-19 a chamboulé mes plans et a donné à Dieu l’occasion de me révéler les projets qu’il avait pour moi. Maintenant, je travaille, comme médecin volontaire, dans une clinique et j’aide à soulager les gens de leurs maladies et souffrances.
Quand je suis arrivée en Afrique de l’Ouest, j’ai immédiatement rencontré des difficultés, dont le climat. C’était durant la période la plus chaude de l’année, qui dure six mois! Chaque jour, la température dépasse les 38 °C. L’air chaud et sec du désert fait fondre même les personnes les plus costaudes et vigoureuses. L’eau du robinet, chauffée par le soleil, sort presque bouillante, alors une douche n’apporte aucun soulagement. On recommence à transpirer dès que l’on se sèche à la serviette. Mais la nuit est délicieuse, remplie de fraîcheur et de brises caressantes. J’aime particulièrement dormir sur le toit de la maison, sous l’éclairage de la lune et des étoiles.
La barrière de la langue fut une autre difficulté avec laquelle j’ai dû composer. Mes patients parlent arabe, français ou l’un des dialectes locaux. Je suis reconnaissante pour Abou, un volontaire local qui traduit pour moi. Il parle quatre dialectes en plus du français et d’un peu d’anglais. Au départ, lui et moi communiquions dans un mauvais anglais pendant que j’apprenais un peu de français et quelques mots des dialectes locaux. Avec le temps, j’ai appris à connaître si bien certains de mes patients que je n’ai plus besoin d’interprète pour les aider.
Tous les jours, je rencontre des gens aux nombreux besoins. Beaucoup d’entre eux souffrent de plusieurs maladies et n’ont pas les moyens de se payer des médicaments. Notre clinique les aide à obtenir le traitement dont ils ont besoin et leur enseigne de saines habitudes afin qu’ils puissent éviter de tomber malades.
Lorsque j’étais à la clinique depuis environ un mois, notre équipe d’ADRA a décidé de faire un suivi sur les quelques projets dans le sud du pays. Nous avons fait huit heures de route sur des chemins poussiéreux qui semblaient traverser le milieu de nulle part avant d’atteindre enfin notre destination. Nous avons remercié Dieu d’avoir assuré notre sécurité, avons déchargé le véhicule et nous sommes installés dans nos bureaux d’ADRA. Ensuite, exténués de notre long voyage, nous nous sommes endormis.
Le lendemain, nous avons visité un village où ADRA avait installé un puits pour pomper de l’eau pour la communauté. Le chef nous a accueillis de manière exubérante. Nous avons vérifié les panneaux solaires qui alimentent le puits en électricité; ils fonctionnaient bien. À quelques mètres de là, nous avons aperçu une longue file d’enfants et de femmes avec leurs bidons jaunes, attendant leur tour pour recueillir de ce précieux liquide.
Les gens étaient tellement heureux d’avoir accès à de l’eau potable. J’avais la responsabilité de capter leurs sourires en images. Mais une simple photo ne peut bien illustrer à quel point cette ressource leur est précieuse. Ils nous ont raconté comment, avant, ils devaient marcher de six à dix kilomètres, simplement pour aller chercher un peu d’eau.
Les femmes, qui avaient la lourde tâche d’obtenir de l’eau, ont montré leur joie en dansant et en riant. Les enfants se sont joints à nous. « Posez! Posez! Posez! » m’ont-ils dit. Comme j’avais un appareil photo dans les mains, ils voulaient une photo avec les étrangers qui étaient venus les visiter.
Nous sommes nombreux à ne pas réaliser à quel point nous sommes chanceux d’avoir l’eau courante dans nos maisons. Nous ne portons pas attention à la quantité que nous gaspillons, parce que nous ne sommes pas conscients de son importance capitale dans tellement d’aspects de notre vie. Pour ce village, avoir de l’eau est une bénédiction. C’est la vie. En dépit de la barrière de la langue, aucune traduction n’a été nécessaire pour comprendre qu’ils manifestaient leur immense gratitude d’être en mesure de se procurer de l’eau sans devoir marcher pendant des heures sous le soleil brûlant.
Servir en tant que volontaire a été une réponse à mes prières en plus d’être l’une des plus grandes bénédictions de ma vie, car j’ai pu voir le bonheur exprimé par ces gens pour quelque chose qui a été fait pour eux avec amour.
La version originale de cet article a été publiée par Adventist Mission.
Traduction : Marie-Michèle Robitaille